Dans l'est de la Syrie, des civils et jihadistes fuient le dernier bastion de l'EI

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Les yeux bandés par des écharpes, parqués à bord de pick-up, ils sont soupçonnés d'appartenance au groupe Etat islamique (EI). Dans l'est de la Syrie, des jihadistes et des civils fuient sans discontinuer les derniers territoires de l'EI.

Sous une vaste tente, des hommes sont assis par rangs serrés. Considérés comme des civils, ils attendent d'être transférés vers les camps de déplacés dans le nord syrien. Cheveux hirsutes, emmitouflés dans des manteaux ou des caftans traditionnels, ils arborent une barbe fournie dont le port est imposé par les jihadistes.

Des dizaines de personnes sont sorties mercredi du dernier réduit de l'EI dans la province orientale de Deir Ezzor, près de la frontière irakienne. Quatre kilomètres carrés que les jihadistes défendent avec acharnement face à la progression des combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Certains déplacés passent le temps en fumant une cigarette. Les patriarches s'agrippent à leur canne. Bien souvent, ils portent sur le crâne ou autour du cou un keffieh rouge et blanc pour se protéger des tempêtes de sable.

Ceux qui ont fui les combats sont accueillis par des interrogatoires poussés, des fouilles et leurs empreintes sont prélevées, près du champ pétrolier Al-Omar, devenu une position militaire pour les FDS. Ces derniers veulent identifier les jihadistes potentiels qui tentent de se fondre parmi les civils.

Les hommes et femmes jugés inoffensifs, ainsi que les enfants, sont envoyés vers des camps de déplacés du nord-est syrien. Les hommes soupçonnés d'être des jihadistes, les étrangers et les étrangères, seront quant à eux interrogés encore et encore, ou bien mis en détention. Avant tout trajet, les FDS leur banderont d'abord les yeux afin qu'ils ne puissent pas se repérer.

Soutenues par les raids aériens de la coalition internationale emmenée par Washington, les FDS ont conquis l'écrasante majorité du bastion de l'EI.

Depuis début décembre, plus de 36.000 personnes ont fui les territoires jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La plupart sont de nationalité irakienne. Pour l'immense majorité, il s'agit de proches de jihadistes.

Mais il y a aussi parmi eux environ 3.100 combattants présumés de l'EI.

Et les derniers territoires où sont retranchés d'irréductibles jihadistes sont encore remplis de monde, selon des témoignages recueillis par une équipe de l'AFP.

"Il y a beaucoup de frappes", raconte Achraf Wissam, 17 ans, originaire de Falloujah, en Irak, et qui a perdu toute sa famille dans les raids.

"Les combattants (de l'EI) sont des Irakiens, Syriens, des étrangers. On les voit dans la rue et on s'éloigne. Tout regroupement est pris pour cible", dit l'adolescent.

"Il y a beaucoup de combattants étrangers. Des Ouzbeks, des Turcs, des Russes. Il y a des Français mais pas beaucoup", confie Adnan Mohamed, un Irakien de 39 ans.

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