Salvador : deux jeunes loups de la politique au coude-à-coude pour la présidence

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Deux jeunes loups de la politique salvadorienne sont au coude-à-coude pour l'élection présidentielle de dimanche, promettant de rompre avec la corruption et de renouveler la vie politique d'un pays en proie à la misère et à la violence des gangs.

Les deux favoris du scrutin, l'ancien maire de San Salvador Nayib Bukele (37 ans) et le richissime homme d'affaires Carlos Calleja (42 ans), sont de la même génération et concourent tous deux sous des bannières de droite. Mais la comparaison s'arrête là.

Nayib Bukele, favori des derniers sondages autorisés, à deux semaines du scrutin, est soutenu par le parti conservateur Grande alliance pour l'unité nationale (Gana) après avoir eu un flirt long et poussé avec le Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), le parti de gauche issu de la guérilla, au pouvoir depuis une dizaine d'années.

Surnommé "l'hirondelle", emblème du parti Gana, ce fils d'un notable de la communauté arabe d'origine palestinienne, devenu l'enfant terrible de la politique salvadorienne, ne craint pas les virages sur l'aile.

Sa famille était liée à la guérilla et a même caché certains de ses dirigeants clandestins pendant la guerre civile. La paix revenue, et le FMLN intégré au jeu démocratique, Nayib Bukele a été élu en 2012 sous la bannière du parti de gauche à la mairie de Nuevo Cuscatlan, une commune de la banlieue de San Salvador. Trois ans plus tard, sous la même étiquette, il devient maire de la capitale, de 2015 à 2018... Avant d'être expulsé du FMLN en 2017 pour incompatibilité d'humeur avec une élue du parti.

Affectionnant les tenues décontractée - jeans et casquette de baseball vissée sur la tête, souvent à l'envers - l'ancien maire de San Salvador cultive sa proximité avec la frange la plus jeune de l'électorat, ne dédaignant pas de partager ses jeux, paint-ball et sports extrêmes, et de faire campagne sur les réseaux sociaux.

- Plage et surf -

Bousculant les codes traditionnels, il n'hésite pas à jouer de la provocation. Il assure qu'"il y a assez d'argent (pour le pays) quand personne ne vole", visant ainsi les deux anciens présidents du parti de droite Arena - Francisco Flores (1999-2004) et Antonio Saca (2004-2009) - qui ont été poursuivis pour corruption.

"Nous n'allons pas permettre que nous gouvernent toujours les mêmes. Nous allons écrire l'Histoire", promet-il.

Son adversaire Carlos Calleja, un des dirigeants du groupe familial fondé sur une chaîne de supermarchés, s'emploie à se démarquer des affaires de corruption qui ont entaché l'exercice du pouvoir par les deux derniers présidents issu de son parti Arena.

"Je ne suis pas coupable des erreurs passées des autres", martèle Carlos Calleja, qui a promis, s'il est élu, de donner à des oeuvres de bienfaisance les 5.181 dollars de son salaire mensuel de président.

Jouant aussi de sa jeunesse, le quadragénaire préfère lui, la plage et le surf. Alors qu'il avait trois ans, sa famille a fui à New York les menaces de mort dont son père Francisco assure avoir été la cible de la part de la guérilla au début des années 1980. C'est donc aux Etats-Unis qu'il a vécu toute sa jeunesse et où il a suivi des études d'art, avant d'obtenir en 2005 un Master en management.

Déjà candidat malheureux de l'Arena à l'élection présidentielle en 2009, il compte bien prendre sa revanche cette fois.

Marié et père de deux enfants, le candidat se définit très classiquement comme "très famille, catholique, et bourreau de travail".

Ses adversaires, de leur côté, font valoir que ses origines font de lui plus le représentant des intérêts de la classe patronale et des entreprises que de la population.

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