Venezuela: pressions européennes sur Maduro, ferme sur ses positions

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Paris a qualifié dimanche de "farce" la proposition du chef de l'Etat vénézuélien Nicolas Maduro d'organiser des législatives anticipées en réponse à la pression de l'opposition, au dernier jour de l'ultimatum de six pays de l'UE, dont la France, pour convoquer une élection présidentielle.

Six pays européens (Allemagne, Espagne, France, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni) ont donné à Nicolas Maduro huit jours pour convoquer une nouvelle élection présidentielle, faute de quoi ils reconnaîtraient son opposant Juan Guaido comme président.

"L'ultimatum se termine ce soir. Si, d'ici ce soir, M. Maduro ne s'engage pas à organiser des élections présidentielles, nous considèrerons que M. Guaido est légitime pour les organiser à sa place et nous le considèrerons comme le président par interim jusqu'à des élections légitimes", a déclaré la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau.

"Ce que répond jusqu'à présent M. Maduro, c'est +je vais organiser des élections législatives+, sous-entendu +je veux me débarrasser du président du Parlement, M. Guaido+ qui est justement soutenu par les manifestants. Là encore cette réponse est une farce, une farce tragique".

Jeudi, le Parlement européen a reconnu l'autorité de M. Guaido et a appelé l'ensemble des pays de l'Union européenne de faire de même.

Les Etats-Unis, le Canada et de nombreux pays d'Amérique latine, dont la Colombie et le Brésil, ont déjà reconnu Juan Guaido.

Soutenu par la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie ou encore Cuba, M. Maduro, 56 ans, rejette l'ultimatum européen et accuse les Etats-Unis d'orchestrer un coup d'Etat.

- Groupe de contact -

Réapparu en public pour la première fois depuis six mois, Nicolas Maduro a rassemblé samedi des milliers de ses partisans à Caracas et relancé l'idée d'élections législatives anticipées dans le courant de l'année, pour remplacer un Parlement où l'opposition est majoritaire et qui a été dépouillé de l'essentiel de ses pouvoirs au profit d'une Assemblée constituante acquise à Nicolas Maduro.

Un groupe de contact international constitué par l'UE pour favoriser l'organisation d'une présidentielle doit se réunir le 7 février à Montevideo, ont par ailleurs annoncé dimanche la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini et le président uruguayen Tabare Vazquez.

Il "vise à contribuer à créer les conditions nécessaires à l'émergence d'un processus politique et pacifique permettant aux Vénézuéliens de déterminer leur propre avenir, par la tenue d'élections libres, transparentes et crédibles", rappellent-ils dans un communiqué.

L'UE et huit de ses États membres (Allemagne, Espagne, France, Italie, Portugal, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) en font partie, ainsi que la Bolivie, le Costa Rica, l'Équateur et l'Uruguay pour les pays d'Amérique latine.

Depuis une estrade devant la représentation de l'Union européenne à Caracas où il a également rassemblé samedi ses partisans, Juan Guaido a prédit un mois de février "déterminant" pour chasser du pouvoir Nicolas Maduro.

"Nous allons continuer dans la rue jusqu'à ce que nous soyons libres, jusqu'à la fin de l'usurpation", a déclaré Juan Guaido, 35 ans. "Oui, c'est possible!", lui répondait la foule.

Il a appelé ses partisans à ne pas relâcher la pression, lors d'une nouvelle manifestation le 12 février. Il a également annoncé l'arrivée dans les prochains jours d'une aide humanitaire pour le pays.

Des centres de collecte doivent être implantés de l'autre côté de la frontière, en Colombie et au Brésil, et sur une "île des Caraïbes", selon lui. Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils transporteraient cette aide à la demande du chef de l'opposition.

Sur son compte Twitter, le président colombien Ivan Duque a annoncé l'ouverture dans son pays de trois centres de collecte d'aide humanitaire, dont des médicaments et des aliments, pour le Venezuela.

- "Pas un pays de mendiants" -

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"Nous n'avons pas été et ne serons pas un pays de mendiants", a rétorqué samedi Nicolas Maduro.

En revanche, "il y a en a certains qui se sentent mendiants de l'impérialisme et vendent leur patrie pour 20 millions de dollars", a-t-il affirmé en référence au montant de l'aide humanitaire promise par les Etats-Unis à Juan Guaido, mais qui ne peut pas être acheminée sans l'accord des autorités et de l'armée vénézuéliennes.

Etat pétrolier, autrefois pays le plus riche d'Amérique latine, le Venezuela a sombré économiquement. Ses habitants souffrent de graves pénuries de nourriture et de médicaments, ainsi que d'une inflation galopante. Depuis 2015, quelque 2,3 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays, pour une population de 31 millions d'habitants.

Nicolas Maduro a annoncé devant ses partisans une augmentation du nombre de soldats, en appelant les miliciens, un corps composé de civils, à rejoindre l'armée pour faire face à ce qu'il a qualifié de "plan macabre" des Etats-Unis.

L'armée est un pilier du régime de Nicolas Maduro. Jusqu'ici seuls l'attaché de défense aux Etats-Unis et un général de l'armée de l'Air ont fait allégeance à Juan Guaido. Un premier ambassadeur vénézuélien, Jonathan Velasco, en poste en Irak, a également rallié l'opposition.

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