Le second sommet Trump-Kim peut-il en finir avec la Guerre de Corée?

Le second sommet Trump-Kim peut-il en finir avec la Guerre de Corée?
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

La tenue d'un second sommet entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un nourrit de légitimes espoirs pour la péninsule. Mais un traité de paix définitif impliquera de très longues négociations, avertissent les experts.

Séoul et Pyongyang sont encore aujourd'hui techniquement en état de guerre puisqu'après trois années d'un conflit meurtrier, les armes s'étaient tues en 1953 sur un armistice, et non pas sur un traité de paix. Le cessez-le-feu sur la péninsule est d'ailleurs le plus ancien au monde.

Le représentant spécial des Etats-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, avait affirmé la semaine dernière que M. Trump était "prêt à mettre fin à cette guerre", alimentant les spéculations selon lesquelles les deux camps pourraient prochainement signer la paix, sachant que le président américain doit rencontrer le dirigeant nord-coréen au Vietnam à la fin du mois.

Mais, relèvent les experts, un traité de paix complet pose de nombreux défis qui impliqueront de longues discussions.

Quelle est la situation actuelle?

Les signataires de l'armistice du 27 juillet 1953 furent le Commandement des Nations unies emmené par les Etats-Unis -au côté desquels combattirent les Sud-Coréens- ainsi que la Chine et la Corée du Nord.

Etablir "un régime de paix durable et stable sur la péninsule" était un des objectifs agréé par MM. Trump et Kim lors de leur premier sommet, en juin à Singapour. La fin de la guerre était également un des objectifs du premier sommet entre M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in. Mais les progrès vers la paix ont été très limités, en raison des désaccords persistants entre Pyongyang et Washington sur la question de l'arsenal nucléaire nord-coréen.

Dans son discours du Nouvel An, Kim Jong Un a prôné "des négociations multipartites pour remplacer l'actuel cessez-le-feu (...) par un mécanisme de paix en contact étroit avec les signataires de l'accord d'armistice".

Qui veut la paix, et pourquoi?

Pour Pyongyang, un traité de paix est vital pour la survie du régime en ce qu'il signifie que "la Corée du Nord et les Etats-Unis ne sont plus des ennemis", explique Koo Kab-woo, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul.

M. Moon est également un partisan de la paix.

Mais Washington s'inquiète de ce qu'un tel traité ne remette en question le bienfondé de son alliance militaire avec Séoul et de la présence sur le sol sud-coréen de 28.500 militaires américains.

"Les Etats-Unis redoutent qu'un brusque changement de l'ordre régional n'ait un impact sur ses intérêts, dans un contexte d'affirmation chinoise", observe Koh Yu-hwan, professeur à l'Université Dongguk des études nord-coréennes.

Un traité de paix aurait également les faveurs de la Chine qui espère "une implication moindre des Etats-Unis" sur la péninsule, ajoute M. Koh.

Le sommet peut-il accoucher de la paix?

La possibilité est extrêmement limitée, compte tenu de la complexité du sujet.

Un traité de paix impliquerait "des bouleversements mondiaux", selon M. Koo, qu'il s'agisse de l'amendement des constitutions des deux Corées ou de la réévaluation du rôle des forces américaines.

La négociation d'un tel traité pourrait prendre plus de trois ans, selon Kim Dong-yub, de l'Institut pour les études sur l'Extrême-Orient, basé à Séoul.

PUBLICITÉ

Le scénario plus probable serait que les parties concernées -les deux Corées, la Chine et les Etats-Unis- produisent un communiqué à caractère politique pour déclarer formellement la fin de la guerre.

"Cela ouvrirait la voie à un traité de paix" ultérieur, explique Go Myong-hyun, de l'Institut Asan des études politiques, basé à Séoul.

Le South China Morning Post rapporte que le président chinois Xi Jinping ira dans la ville vietnamienne de Danang, qui pourrait accueillir le sommet Trump-Kim, pour rencontrer le président américain.

Quel serait l'impact de la fin de la guerre?

Tous les analystes s'accordent à dire que la fin de la guerre relancerait le débat sur la présence militaire américaine en Corée du Sud.

PUBLICITÉ

Les forces chinoises qui avaient combattu aux côtés des Nord-Coréens lors de la Guerre de Corée s'étaient retirées de la péninsule en 1956. Si la guerre prenait officiellement fin, Washington pourrait avoir du mal à justifier son maintien au Sud.

Un traité de paix augmenterait aussi la pression sur Pyongyang sur le dossier nucléaire. La Corée du Nord a en effet toujours justifié le développement d'un arsenal nucléaire par la nécessité de se protéger d'une éventuelle invasion américaine.

"Une déclaration de fin de guerre est une façon de mettre verbalement un terme à des relations hostiles", explique M. Koh. "Un traité de paix les finaliseront d'une façon légalement contraignante."

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Orbán à l'ouverture de la campagne du Fidesz : ce que fait Bruxelles, c'est jouer avec le feu, c'est tenter Dieu

Frappes mortelles russes sur le centre de l'Ukraine, Kyiv affirme avoir abattu un bombardier russe

Apparente attaque israélienne en Iran : l'AIEA essaie de rassurer