Afghanistan: le chef du Pentagone en visite surprise pour évaluer la situation

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Le chef du Pentagone par intérim Patrick Shanahan a mené lundi une visite surprise en Afghanistan pour évaluer la situation avant une nouvelle série de négociations entre Washington et les talibans.

Après des entretiens avec le général Scott Miller, commandant en chef des forces américaines et de l'Otan stationnées en Afghanistan, M. Shanahan a rencontré le président afghan Ashraf Ghani.

Dans un communiqué, la présidence afghane a souligné que "les deux parties ont convenu que le processus de paix et la lutte contre le terrorisme se poursuivront et que l'alliance sécuritaire entre l'Afghanistan et les Etats-Unis sera maintenue jusqu'à ce que la paix soit rétablie".

L'objectif de cette visite était de rassurer le gouvernement afghan sur les négociations de paix en cours avec les talibans, que Washington mène depuis l'été directement avec les insurgés.

Tenu à l'écart de discussions la semaine dernière à Moscou entre le groupe insurgé et une importante délégation d'opposants à son gouvernement, le président Ghani apparaissait isolé.

"Il est important que le gouvernement afghan soit impliqué dans des discussions qui concernent l'Afghanistan", a assuré M. Shanahan dans l'avion l'acheminant de Washington à Kaboul.

"Les Etats-Unis ont investi de façon importante, très importante, dans la sécurité (de l'Afghanistan) mais ce sont les Afghans qui doivent décider de leur avenir", a-t-il précisé.

Les insurgés refusent jusqu'ici de négocier avec le gouvernement d'Ashraf Ghani, qu'ils ont toujours snobé en le taxant de "marionnette" des Américains.

Les pourparlers entre Washington et les talibans devraient reprendre le 25 février à Doha, selon ces derniers.

Donald Trump a promis durant sa campagne de mettre fin à ce conflit qui a tué des milliers de civils afghans et 2.400 soldats américains, ou en tout cas de retirer ses troupes. Une intention réitérée mardi dernier lors de son discours annuel sur l'état de l'Union.

En décembre, des responsables américains avaient même fait savoir que le locataire de la Maison Blanche avait déjà décidé de rapatrier la moitié des 14.000 soldats américains déployés en Afghanistan.

- "Beaucoup d'opportunités" -

Mais M. Shanahan, un ancien dirigeant de Boeing devenu numéro deux du Pentagone en 2017 avant de succéder le 1er janvier à l'ex-général des Marines Jim Mattis, a assuré qu'une réduction imminente des forces américaines en Afghanistan n'était pas prévue.

"Je n'ai pas reçu pour instruction de réduire nos effectifs en Afghanistan", a-t-il affirmé.

"La présence telle que nous la souhaitons en Afghanistan doit assurer la défense de notre territoire et soutenir la stabilité régionale", a-t-il ajouté. Toute discussion sur la taille des effectifs "se tient de façon coordonnée et disciplinée".

Cette visite coïncide avec l'ouverture d'une enquête par la Mission des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) sur de possibles victimes civiles lors de bombardements aériens durant le week-end sur le district de Sangin, dans la province du Helmand (sud).

Depuis la fin 2018 l'aviation américaine, qui soutient l'armée de l'air afghane, a considérablement intensifié les frappes aériennes.

Il s'agit de forcer les talibans à s'asseoir à la table des négociations, selon une source diplomatique. Selon le Centre de commandement de l'US Air force, 7.362 missiles et drones ont visé en 2018 les positions ennemies, soit près du double de l'année précédente, déjà record.

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M. Shanahan a par ailleurs affirmé son soutien à l'émissaire américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, qui mène les négociations avec les talibans. Mais son objectif affiché était aussi de recueillir l'avis du général Miller sur ces négociations, auxquelles assiste toujours un représentant du Pentagone.

Zalmay Khalilzad est parti dimanche pour une longue tournée en Belgique, Allemagne, Turquie, Qatar, Afghanistan et Pakistan, a annoncé le département d'Etat américain.

Sa dernière rencontre avec les talibans, fin janvier, avait selon les deux parties conduit à "des progrès". M. Khalilzad avait souligné qu'une "ébauche" d'accord avait été trouvée mais que "beaucoup de travail" restait à accomplir pour parvenir à la paix. Il avait également démenti l'existence d'un calendrier de retrait des troupes, sans cependant exclure clairement une possible réduction des effectifs sans attendre un accord de paix définitif.

"Mon objectif n'est pas de chercher un accord de retrait mais un accord de paix". "Un accord de paix peut permettre le retrait", a-t-il souligné vendredi lors d'une conférence à Washington.

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