Esport: les Bleus du football virtuel s'incrustent à Clairefontaine

Esport: les Bleus du football virtuel s'incrustent à Clairefontaine
Par AFP
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Kylian Mbappé ou Paul Pogba y ont leurs habitudes, mais pendant deux jours, le mythique château de Clairefontaine a accueilli une autre équipe de France, celle des pros de la manette, réunis dans ce temple du football pour une compétition de jeux vidéo.

Au début, ils étaient seize des meilleurs joueurs français sur "Fifa 19". A la fin des deux jours du camp de sélection, six d'entre eux, "Rafsou", "Maestro", "Daxe", "Rocky", "Herozia" et "Dylo", âgés de 18 à 21 ans, ont été choisis pour intégrer l'équipe nationale de efoot pendant un an et représenter la France, non pas balle au pied mais sur Playstation.

"Ca fait marrant", confie Glenn Roussel, 19 ans, tenue officielle des Bleus sur le dos. "Je vois souvent des vidéos des joueurs de l'équipe de France à Clairefontaine. Donc d'être dans le même endroit qu'eux, c'est gratifiant", sourit le jeune Breton, qui a pu dormir dans la chambre de Blaise Matuidi.

"C'est un grand pas pour l'esport que la Fédération s'investisse dedans", ajoute Lucas Cuillerier, alias "DaXe", 18 ans. Lui a hérité de la chambre de Nabil Fekir.

La Fédération française de football (FFF) s'est lancée dans le football virtuel il y a un an en créant une équipe nationale, une première en Europe. L'an dernier, les Bleus ont affronté la Belgique, les Pays-Bas et la Norvège en matches amicaux, pour deux victoires et une défaite.

- Une "parenthèse enchantée" -

Pour la deuxième année de suite, la FFF a organisé ce camp de sélection à Clairefontaine. Et comme pour les vrais Bleus, les petits nouveaux ont eu droit à leur bizutage en chanson.

Il y avait certes beaucoup moins de journalistes pour les accueillir au bas des marches du château mais dans cinq, dix ou quinze ans, les stars de l'esport attireront peut-être autant de médias que les champions du monde. C'est en tous cas ce dont rêve Fabien "Neo" Devide, le Didier Deschamps du efoot.

"L'esport (les compétitions de jeux vidéo, ndlr) est un tout jeune secteur avec une croissance exponentielle", explique-t-il. "On sait qu'on n'est pas un sport à part entière mais on va apprendre très vite. Le football virtuel a sa place au sein de la Fédération."

Après la "parenthèse enchantée" de la découverte de Clairefontaine, sa Coupe du monde géante, ses deux étoiles et ses terrains d'entraînement, place à la compétition sous les hauts plafonds du prestigieux salon Aimé-Jacquet.

- Déjà pros -

Hyper concentrés à quelques centimètres de l'écran, les joueurs paraissent impassibles, jusqu'à ce que l'un lâche un cri de rage pendant que son adversaire jette sa manette, avant une poignée de mains expresse.

A côté, dans le salon Just-Fontaine, on débat système de jeu et composition des équipes. "J'ai tendance à être assez défensif", raconte Florian "RayZiaaH" Maridat. "Mais je varie aussi avec des attaques rapides et des passes courtes."

Un autre joueur discute de son prochain voyage à Singapour pour y disputer un tournoi professionnel. Car oui, ils sont bel et bien des professionnels.

"En un mois, j'ai fait Bucarest, Londres, Paris et je pars à Atlanta le week-end prochain", détaille DaXe, joueur du Paris Saint-Germain esport, actuellement élève en Terminale. "J'ai déjà pas mal voyagé à 18 ans."

Certains comme lui en vivent confortablement. "Aujourd'hui, si je ne vivais pas chez mes parents, je pourrais être autonome. Peut-être pas pour les tâches ménagères et tout ça mais financièrement, je pourrais", ajoute-t-il.

A 22 ans, RayZiaaH, originaire de la Nièvre, préfère lui assurer ses arrières en tentant de décrocher un Master en école de commerce. "Je ne veux pas arrêter mes études. L'avenir dans l'esport en tant que joueur est assez incertain. On ne sait pas combien de temps peut durer une carrière", dit-il, prudent.

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