Jaich al-Adl, un groupe sunnite radical à la frontière irano-pakistanaise

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Par AFP
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L'attentat qui a tué mercredi soir 27 membres des Gardiens de la révolution en Iran a été revendiqué par le groupe Jaich al-Adl, un mouvement extrémiste sunnite vu comme une émanation relativement récente d'un groupe rebelle du Sistan-Balouchistan (sud-est).

Né il y a sept ans, le groupe, dont le nom signifie "Armée de la justice" en arabe, est perçu comme le relais de Joundallah ("soldats de Dieu"), un groupe également sunnite ayant lancé à partir de 2000 une rébellion sanglante en Iran, dont 90% de la population est chiite.

Pendant une décennie, Joundallah a mené plusieurs attentats suicide ciblant des civils mais aussi des militaires dans la région du Sistan-Balouchistan.

Cette zone, qui abrite l'ethnie baloutche (sunnite), est située à la lisière du Pakistan et de l’Afghanistan, pays majoritairement sunnites et terreaux de plusieurs groupes jihadistes.

Considéré comme "terroriste" par Téhéran, Joundallah a été affaibli par l'exécution en 2010 de son chef Abdolmalek Righi, pendu au terme d'une traque rocambolesque.

Des avions de combat iraniens avaient alors intercepté un avion civil allant de Dubaï au Kirghizistan au bord duquel se trouvait Righ, forçant l'appareil à atterrir avant d'arrêter le numéro un du groupe extrémiste.

Téhéran a toujours accusé Joundallah d'être entraîné et équipé par les services de renseignement américains, israéliens, britanniques mais aussi pakistanais dans le but de déstabiliser le pouvoir central.

- Guerre en Syrie -

Comme son prédécesseur, Jaich al-Adl opère à partir de bases situées dans la province du Sistan-Baloutchistan, où il bénéficie de l'appui de tribus de l'ethnie Baloutche.

Il a été fondé en 2012 par Salaheddine Farouqi, un activiste connu pour sa réprobation du soutien iranien au président Bachar al-Assad dans la guerre civile en Syrie.

Depuis 2011, Téhéran appuie militairement le régime syrien, dont le chef appartient à la minorité alaouite, dérivée de l'islam chiite.

Le groupe fantôme, qui compterait une centaine de membres actifs, a depuis revendiqué la responsabilité de dizaines d'attaques meurtrières contre les forces iraniennes.

En octobre 2013, 14 gardes-frontières ont ainsi été tués dans une embuscade à la lisière avec le Pakistan, que Jaich al-Adl aurait menée en représailles "aux crimes commis" en Syrie "par les Gardiens de la révolution", l'armée d'élite de la République islamique d'Iran.

En réaction à cet assassinat, Téhéran avait annoncé l'exécution de 16 personnes et tué quatre militants de Jaich al-Adl près de la ville frontalière de Mirjaveh.

Le mois suivant, le groupe sunnite avait revendiqué l'assassinat du procureur général de la ville de Zabol, située près de la frontière afghane, dans la province du Sistan-Baloutchistan.

En février 2014, cinq soldats iraniens avaient, par ailleurs, été enlevés par le groupe et conduits vers le Pakistan, mettant à rude épreuve les liens entre les deux pays voisins.

Téhéran avait alors menacé d'une opération transfrontalière pour les libérer, convoquant le chargé d'affaires pakistanais pour exiger qu'Islamabad agisse "fermement contre les dirigeants et les membres du groupe terroriste qui se sont réfugiés au Pakistan".

Après avoir exécuté l'un des détenus, Jaich al-Adl avait finalement remis aux autorités iraniennes les quatre autres militaires, en sus de la dépouille du soldat tué.

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