L'Iran promet vengeance après l'attentat sanglant contre son armée d'élite

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Par AFP
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Le président iranien Hassan Rohani a promis jeudi de sévir contre le "groupe mercenaire" qui a tué 27 membres de l'armée d'élite du régime dans un attentat suicide et a de nouveau accusé Israël et les Etats-Unis, ses ennemis, de soutenir le "terrorisme".

L'attaque à la voiture piégée a visé mercredi un bus des Gardiens de la Révolution (Pasdaran) dans la province du Sistan-Balouchistan dans le sud-est du pays. Elle est l'une des plus meurtrières contre cette armée idéologique créé en 1979 dans le but de protéger la Révolution islamique iranienne des menaces étrangères et intérieures.

Le groupe jihadiste sunnite Jaich al-Adl ("Armée de la justice"), considéré comme une organisation "terroriste" par Téhéran, a revendiqué l'attaque, selon l'agence iranienne Fars.

"Nous ferons certainement payer à ce groupe mercenaire le prix pour le sang versé par nos martyrs", a déclaré M. Rohani, cité par l'agence officielle Irna.

L'Iran chiite accuse les Etats-Unis, ainsi qu'Israël et l'Arabie saoudite sunnite, son principal rival au Moyen-Orient, de soutenir les groupes séparatistes sur son territoire.

"Les Etats-Unis, les sionistes (Israël ndlr) et certains pays pétroliers (de la région) qui (les) financent sont la racine principale du terrorisme dans la région", a accusé M. Rohani, avant son départ en Russie pour un sommet sur la Syrie avec le présidents russe et turc.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a dit, sans autres précisions, que les auteurs de l'attaque étaient certainement liés aux "agences d'espionnage de pays régionaux et transrégionaux".

- Avertissement aux voisins -

Frontalier du Pakistan et de l'Afghanistan, la province du Sistan-Balouchistan est régulièrement le théâtre d'accrochages meurtriers entre forces de l'ordre et séparatistes baloutches ou groupes jihadistes. Elle compte une large communauté de musulmans sunnites d'ethnie baloutche dans un pays à grande majorité chiite.

Selon l'agence de presse Tasnim, une cérémonie en hommage aux membres des Gardiens de la Révolution tués est prévue vendredi soir à Ispahan et les funérailles auront lieu samedi dans cette ville du centre du pays où était basée la division à laquelle appartenaient les victimes.

M. Rohani a pressé les pays voisins d'assumer "leurs responsabilités" et de ne pas permettre aux "terroristes" d'utiliser leur territoire pour préparer des attaques contre l'Iran.

"Si ces pays ne sont pas en mesure d'arrêter les terroristes nous nous réservons le droit d'agir", a-t-il averti.

Selon les Pasdaran, une voiture piégée a explosé près du bus ramenant les membres des Gardiens de la Révolution d'une mission de patrouille à la frontière avec le Pakistan. Il y a eu 27 morts et 13 blessés.

L'Union européenne a condamné l'attaque estimant qu'il n'y avait "aucune justification à de tels actes de terrorisme".

La Syrie et le mouvement chiite libanais Hezbollah, deux alliés de Téhéran, ont également dénoncé une attaque "terroriste". Le Hezbollah a estimé que ces attaques "n'affaibliraient pas la nation iranienne".

L'attentat est survenu le jour du démarrage à Varsovie d'une conférence organisée sous la houlette des Etats-Unis et dont l'un des objectifs est de mettre la pression sur l'Iran accusé par Washington "d'influence déstabilisatrice" au Moyen-Orient.

- "Pas une coïncidence" -

"Ce n'est pas une coïncidence que l'Iran ait été frappé par le terrorisme" le jour même du début de la conférence de Varsovie, a dit le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.

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Ces derniers mois, les forces de sécurité et les Gardiens de la révolution ont été la cible de plusieurs attaques au Sistan-Balouchistan.

Le 2 février, un membre des Gardiens de la Révolution a été tué dans une attaque dans cette province, revendiquée aussi par Jaïch al-Adl. Ce groupe a été formé en 2012 par d'ex-membres d'une organisation sunnite extrémiste ayant mené une rébellion au Sistan-Baloutchistan jusqu'en 2010.

Le dernier attentat particulièrement meurtrier en Iran remonte au 22 septembre 2018: 24 personnes ont été tuées par cinq assaillants qui ont tiré à l'arme automatique sur un défilé militaire à Ahvaz (sud). L'attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et un groupe séparatiste arabe au nom de la "Résistance nationale d'Ahvaz".

Une semaine plus tard, les Pasdaran ont mené, en représailles, une attaque de missiles et de drones contre des positions jihadistes en Syrie, puis une opération en Irak voisin au cours de laquelle ils ont affirmé avoir tué le cerveau de l'attaque.

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