Brexit : Theresa May va tenter d'amadouer Bruxelles sur l'accord de divorce

Brexit : Theresa May va tenter d'amadouer Bruxelles sur l'accord de divorce
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

La Première ministre britannique, Theresa May, va une nouvelle fois tenter de convaincre mercredi l'UE de modifier l'accord de Brexit afin d'obtenir in extremis l'aval de son Parlement, à un peu plus d'un mois de l'échéance, malgré le refus répété de l'UE de le renégocier.

Theresa May rencontrera le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, "pour faire le point" sur le Brexit, à 18H30 (17H30 GMT) à Bruxelles, a annoncé mardi l'exécutif européen.

C'est "clairement une réunion importante", a commenté mardi le porte-parole de la dirigeante conservatrice britannique.

Celle-ci "travaille dur pour obtenir des changements contraignants" au "backstop", a-t-il ajouté, faisant référence à une disposition de l'accord de divorce censé maintenir une frontière ouverte sur l'île d'Irlande après le Brexit et décriée au Royaume-Uni.

"L'UE doit travailler avec nous afin de donner au Parlement les assurances qu'il réclame", a-t-il ajouté.

Depuis le rejet massif de l'accord de divorce par les députés britanniques en janvier, Theresa May tente de rouvrir les négociations avec Bruxelles pour élaborer une nouvelle version du texte, mais elle se heurte au refus européen.

A moins de six semaines du Brexit, le 29 mars, ce blocage accroît le risque d'une sortie de l'UE sans accord, un scénario que toutes les parties disent vouloir éviter et potentiellement dévastateur pour l'économie britannique.

Dernier coup de semonce en date, le constructeur automobile Honda a annoncé mardi la fermeture de son usine anglaise de Swindon, avec 3.500 suppressions d'emplois à la clé, même s'il n'a pas officiellement lié cette décision au Brexit.

- Réunion "productive" -

"La Première ministre pense que si elle peut obtenir des changements relatifs au backstop (...) il y aura une majorité au Parlement pour un accord", selon son porte-parole.

La réunion de mercredi a été précédée par une rencontre lundi entre le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, et le ministre britannique du Brexit, Stephen Barclay.

Ce dernier l'a qualifiée de "productive" même si, de son côté, M. Barnier "a réitéré que les 27 ne rouvriraient pas le traité de retrait", selon le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas.

"Il n'y aura pas de réouverture de l'accord de retrait", a insisté le conseiller de M. Barnier, Stefaan De Rynck, mardi lors d'une conférence à Londres, évoquant "zéro appétit" de l'UE des 27 pour cette option.

Bruxelles est toutefois ouvert à des discussions sur la déclaration politique accompagnant le traité, un texte non contraignant traçant les contours de la future relation entre Londres et l'UE.

Le "backstop" prévoit de maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE, ainsi qu'un alignement règlementaire sur l'UE plus poussé pour l'Irlande du Nord, si aucun accord sur la future relation n'a été trouvé à l'issue d'une période de transition.

Ce dispositif est rejeté par les Brexiters, aux yeux desquels il empêcherait le Royaume-Uni de rompre les liens avec l'UE. Theresa May a exposé trois solutions pour tenter de parvenir à un nouveau compromis : instaurer une date limite à son application, laisser au Royaume-Uni la possibilité d'y mettre fin unilatéralement ou le remplacer par "des arrangements alternatifs".

- "Un peu de créativité" -

Les Européens ne peuvent "pas accepter de donner une limite dans le temps au +filet de sécurité+, ni de clause de sortie unilatérale", a rappelé M. Schinas. "D'autres discussions auront lieu dans le courant de la semaine pour déterminer s'il est possible de trouver une solution qui obtiendrait le soutien le plus large possible au Parlement britannique et qui respecterait les lignes directrices" des 27 pays restant dans l'UE.

PUBLICITÉ

Le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, s'entretiendra de son côté avec les négociateurs européens jeudi, persuadé que sa proposition de maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière permettrait de "sortir de l'impasse".

Tout espoir de trouver un compromis n'est pas perdu, a souligné mardi l'ex-président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, évoquant la capacité de l'exécutif européen à arracher des accords semblant impossibles.

"Il est possible, avec un peu de créativité et d'imagination, de trouver une sorte de compromis", a-t-il assuré lors d'une conférence sur le Brexit à Londres.

Theresa May se laisse jusqu'au 26 février pour trouver une issue. A cette date, sans nouvel accord, un nouveau débat sera organisé le lendemain au Parlement sur la conduite à tenir.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L'ex-dirigeant de FTX Sam Bankman-Fried condamné à 25 ans de prison

UE : la Roumanie et la Bulgarie vont intégrer l'espace Schengen de libre circulation

Les forces russes ont bombardé l’Ukraine, ciblant des zones résidentielles