Brésil: Bolsonaro présente l'épineuse réforme des retraites au Congrès

Le président brésilien Jair Bolsonaro à Brasilia le 25 janvier 2019
Le président brésilien Jair Bolsonaro à Brasilia le 25 janvier 2019 Tous droits réservés Sergio LIMA
Par AFP
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Le président brésilien Jair Bolsonaro présente mercredi au Congrès un projet de réforme des retraites considéré comme vital pour le redressement des finances publiques et la stabilité de son gouvernement.

L'enjeu est énorme, avait affirmé le chef de l'Etat une semaine auparavant: si cette réforme n'aboutit pas, le Brésil courra "à la ruine en 2022 ou 2023".

Le gouvernement espère économiser 1.000 milliards de réais (237 milliards d'euros) en dix ans.

Jair Bolsonaro, en prenant ses fonctions le 1er janvier, a promis une série de mesures libérales pour relancer l'économie. La réforme des retraites est la plus cruciale, et il compte remettre le texte en personne au président de la Chambre des députés dans la matinée.

Mais c'est son ministre de l'Economie, l'ultra-libéral Paulo Guedes, qui est l'architecte de cette réforme et a attiré à Jair Bolsonaro le soutien du secteur financier.

Le président doit également prononcer dans la soirée un discours pour expliquer à la population les grandes lignes d'un projet impopulaire. Il signerait la fin d'un système de retraites particulièrement généreux, dans un pays de 210 millions d'habitants à la population vieillissante.

La réforme prévoit notamment de fixer l'âge minimum de départ à la retraite à 62 ans pour les femmes et 65 pour les hommes, tandis que le système actuel prenait en compte les années de cotisation.

De nombreux points sont en suspens, notamment la durée de cotisation nécessaire pour toucher une pension minimale. La mise en place d'un système de retraites par capitalisation, prôné par Paulo Guedes, reste également à confirmer.

- Marchés à l'affût -

Le contenu du projet présidentiel est attendu de pied ferme par les milieux d'affaires. Le patronat espère que la réforme donnera un coup de fouet à une croissance encore faiblarde après la récession historique de 2015 et 2016.

Ces derniers mois, chaque déclaration de membres du gouvernement à ce sujet a provoqué de forts mouvements, à la hausse ou à la baisse, à la Bourse de Sao Paulo, sensible à la moindre indication sur l'ambition de la réforme.

Quand une semaine avant le dépôt du projet les premiers détails avaient filtré, notamment au sujet de l'âge minimum de départ à la retraite, l'indice Ibovespa avait clos en hausse de 2,27%.

Pour le cabinet de consultants britannique Capital Economics, le système des retraites "est au coeur des problèmes de déficit public du Brésil".

"Si un projet ambitieux est mis en oeuvre, il stabilisera le ratio entre le déficit public et le PIB", ajoute ce cabinet, qui rappelle néanmoins que les projets de réforme ont toujours été vus avec réticence Congrès.

Les principales caisses de retraite ont accumulé en 2018 un déficit de 292 milliards de réais (70 milliards d'euros), l'équivalent de 4,25% du PIB, contre 2,1% en 2011.

- Des voix manquent -

Pour être mise en place, la réforme des retraites doit être approuvée par les trois cinquièmes des députés comme des sénateurs, car elle requiert un amendement constitutionnel.

Les analystes consultés par l'AFP estiment qu'il y a un "large consensus" parmi les parlementaires sur la nécessité d'une telle réforme.

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Le vice-président Hamilton Mourao a déclaré mardi que, d'après les premiers calculs du gouvernement, le vote de 250 des 513 députés de la chambre basse est déjà assuré. Il en suffirait de "60 à 70" supplémentaires pour approuver le texte.

Mais l'élan de Jair Bolsonaro a été freiné par des dissensions internes au sein de son cercle rapproché. Elles ont culminé avec le limogeage lundi de Gustavo Bebianno, premier ministre à quitter le navire.

Le vote sur cette réforme des retraites, qui doit avoir lieu dans plusieurs mois, offrira un test crucial quant à la marge de manoeuvre de l'exécutif au Congrès.

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