Slovaquie: grandes manifestations pour l'anniversaire de l'assassinat d'un journaliste

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Des dizaines de milliers de Slovaques se sont rassemblés jeudi à travers le pays pour marquer le premier anniversaire de l'assassinat d'un journaliste enquêtant sur des affaires de corruption, crime qui a conduit jusqu'à la démission du Premier ministre.

Jan Kuciak et sa compagne Martina Kusnirova ont été tués chez eux en février 2018 alors que le journaliste s'apprêtait à publier un rapport sur les liens présumés entre hommes politiques slovaques et la mafia italienne ainsi que sur des fraudes autour des fonds agricoles européens.

Quelque 30.000 personnes ont défilé à Bratislava, selon les organisateurs. Des milliers d'autres ont manifesté dans 36 autres villes et villages de Slovaquie et 22 cités dans le monde.

Le père du journaliste assassiné, Jozef, a indiqué aux manifestants que son fils avait été suivi en même temps par les services secrets, la police et l'homme d’affaires soupçonné de corruption par le journaliste.

"Chacun peut tirer ses propres conclusions sur le type de démocratie dans laquelle nous vivons", a-t-il dit.

Le président slovaque, Andrej Kiska, a rappelé à la presse que M. Kuciak "avait été tué uniquement parce qu'il voulait révéler la vérité sur les personnalités qui semblaient intouchables".

Les procureurs ont inculpé quatre personnes impliquées dans le meurtre, dont une femme identifiée comme Alena Zs. Elle aurait commandité l'assassinat contre 50.000 euros et l'exonération d'une dette de 20.000 euros supplémentaires.

Selon les médias locaux, Alena Zs. était interprète de Marian Kocner, homme d'affaires slovaque dont les activités ont attiré l'attention de Jan Kuciak.

"Comme les avocats des accusés ont aussi l'accès aux dossiers de l'enquête, on ne peut dissimuler que Marian Kocner est suspect" dans cette affaire, a déclaré à l'AFP Daniel Lipsic, ancien ministre slovaque de l'Intérieur, aujourd'hui l'avocat de la famille Kuciak.

Peter Bardy, ex-rédacteur en chef de Jan Kuciak, a indiqué en 2017 que Marian Kocner avait appelé Kuciak pour le menacer.

Marian Kocner, 55 ans, a été arrêté en juin 2018, soupçonné de fraudes. Il reste en détention, sans avoir été formellement inculpé.

Selon des médias, il aurait eu des liens avec des membres du parti social démocrate Smer-SD au pouvoir.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a averti les responsables slovaques cette semaine qu'au lieu de veiller à ce que "les autorités policières et judiciaires agissent de manière entièrement indépendante (...) l'inverse est en train de se produire".

"Certains hommes politiques semblent vouloir avant tout défendre leurs intérêts et se protéger", a estimé RSF.

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