Theresa May laissera au Parlement le choix de reporter le Brexit

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Par AFP
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La Première ministre britannique Theresa May a annoncé mardi qu'elle laisserait aux députés le choix d'un éventuel report du Brexit pour éviter une sortie sans accord de l'Union européenne, le 29 mars, cédant aux pressions, y compris de son propre camp.

Ce report devra toutefois être accepté par l'Union européenne, qui s'y est montrée ouverte, le président du conseil européen Donald Tusk ayant estimé lundi qu'"un délai serait une solution rationnelle".

La dirigeante conservatrice compte procéder en trois étapes. D'abord, elle soumettra au vote du parlement d'ici le 12 mars une version modifiée de l'accord de divorce qu'elle avait signé fin novembre avec Bruxelles et que le parlement avait massivement rejeté mi-janvier.

Si cette version modifiée est rejetée par les députés, elle leur demandera le 13 mars s'ils veulent sortir de l'UE sans accord. S'il refusent, alors elle leur soumettra le 14 mars une motion demandant "si le parlement veut une extension courte et limitée de l'Article 50" du Traité de Lisbonne, qui a enclenché le processus de sortie il y a près de deux ans.

- "Trahison" -

Les plus fervents partisans du Brexit ont accusé le coup devant cette volte-face de l'exécutif. "Pour moi, tout retard du Brexit est un complot visant à l'arrêter", a tweeté le député conservateur Jacob Rees-Mogg. "Ce serait l'erreur la plus grave que les politiciens pourraient commettre". Il a été rejoint par son collègue conservateur Peter Bone qui a interprété le revirement de Theresa May comme une "trahison".

Le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a lui constaté que Mme May semblait avoir "écouté tardivement" les députés. Avant de lui reprocher d'en être arrivée là à cause "des négociations chaotiques" qu'elle a menées et "de sa décision de jouer la montre".

Les milieux économiques ont eux salué la décision de Theresa May, qui éloigne la perspective d'un divorce sans accord, aux conséquences potentiellement chaotiques. "C'est une bonne nouvelle", a réagi Catherine McGuinness, l'une des principales dirigeantes du lobby financier londonien. Elle a néanmoins réclamé "une clarification" sur ce à quoi aboutirait ce report du Brexit.

La nouvelle a également été appréciée par les marchés financiers. La livre a atteint mardi son plus haut niveau depuis mai 2017 face à l'euro.

Dans un avis publié mardi, le gouvernement s'est inquiété du manque de préparation des entreprises et des particuliers en cas de "no deal". "Rien n'indique que les entreprises se préparent sérieusement à un scénario de non-accord", souligne l'exécutif, "et il semble que le degré de préparation des PME soit particulièrement faible".

Le gouvernement a également rappelé dans cet avis que sans accord, la croissance de l'économie britannique serait de 6,3 à 9% inférieure sur quinze ans, par rapport à son niveau de développement en cas de maintien dans l'UE.

- Pas au-delà de juin -

Mme May a répété qu'elle restait personnellement opposée à un report du Brexit et souligné que celui-ci ne pourrait pas aller au-delà de juin car dans le cas contraire, le Royaume-Uni devrait participer aux élections européennes de fin mai.

Elle a cependant dû se plier à la volonté de membres de son gouvernement hostiles à un divorce brutal. Ceux-ci ont multiplié les déclarations ces derniers jours pour l'"implorer" de reporter de la date du Brexit, certains allant même jusqu'à menacer de démissionner.

La semaine dernière, trois députés europhiles ont quitté le Parti conservateur en dénonçant la "gestion désastreuse du Brexit" par le gouvernement. Ils ont rejoint huit députés travaillistes eux-mêmes démissionnaires de leur parti dans le "Groupe indépendant", à peine créé.

Au sein du Parti travailliste, le leader Jeremy Corbyn, lui aussi confronté à une fronde interne, a également changé sa stratégie, annonçant lundi qu'il était prêt à soutenir un amendement proposant l'organisation d'un second référendum sur la sortie de l'UE, après celui de juin 2016, afin d'éviter le Brexit "destructeur" des conservateurs.

Theresa May comme Jeremy Corbyn ont "tous les deux été forcés par leurs partis à défendre des lignes en matière de Brexit auxquelles ils étaient résolument opposés il y a quelques jours à peine", a souligné The Evening Standard dans son éditorial de mardi après-midi.

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