Les adversaires de Netanyahu cherchent à bloquer la voie à un parti jugé raciste

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Des adversaires de Benjamin Netanyahu ont saisi la commission électorale qui dira sous peu si elle bloque une manoeuvre très critiquée du Premier ministre israélien susceptible de faire entrer au Parlement un parti d'extrême droite accusé de racisme.

M. Netanyahu a forgé la semaine passée une alliance entre trois partis très à droite en vue des législatives anticipées du 9 avril, à l'issue incertaine. Elle doit l'aider à décrocher à 69 ans un cinquième mandat après bientôt 13 ans de pouvoir.

Son parti, le Likoud, n'est pas directement partie prenante à l'alliance.

Celle-ci n'en a pas moins suscité la réprobation en Israël et à l'étranger, et de la part de rabbins et de puissantes organisations juives, inquiètes que M. Netanyahu n'ouvre les portes du Parlement à Force juive, parti largement considéré comme anti-arabe et raciste.

M. Netanyahu a poussé deux partis religieux nationalistes déjà alliés à accepter Force juive sur leur liste. Au même moment se profilait un autre pacte, conclu depuis: celui entre ses deux principaux rivaux, les centristes Benny Gantz et Yaïr Lapid, désormais réunis sur une même liste.

M. Netanyahu et le Likoud sont donnés vainqueurs des élections. Deux menaces pèsent cependant sur leur maintien au pouvoir.

D'une part, l'annonce de la part du procureur général de son intention d'inculper M. Netanyahu pour corruption présumée. Une telle annonce est donnée pour imminente par la presse.

D'autre part, une configuration du Parlement qui l'empêche de former une coalition, même en cas de victoire, mésaventure advenue en 2009 à Tzipi Livni.

- Vues "condamnables" -

En faisant en sorte que Force juive ne concoure pas seule, M. Netanyahu entend ne pas laisser les voix de droite s'éparpiller sur de petites listes qui ne recueilleraient pas suffisamment de votes pour siéger au Parlement.

Au vu des sondages, Force juive pourrait décrocher un siège (sur 120 au total). De quoi susciter l'émoi.

Les responsables de Force juive sont des disciples du rabbin américano-israélien Meïr Kahane, avocat jusqu'au-boutiste des causes juives et fondateur du parti anti-arabe Kach, entré à la Knesset après les élections de 1984 mais interdit de participer aux élections de 1988 parce que considéré comme raciste.

Meïr Kahane a été assassiné par un Américain d'origine égyptienne en 1990 à New York.

Force juive plaide pour le départ "des ennemis d'Israël de notre terre", mots qui peuvent aussi bien s'appliquer aux auteurs palestiniens ou arabes israéliens d'attentats anti-israéliens, qu'à ceux qui ne partagent pas sa vision d'un Etat juif.

Il prêche l'annexion de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël où vivent plus de 2,5 millions de Palestiniens.

"Les vues de Force juive sont condamnables", a estimé l'American Jewish Committee (AJC), l'une des plus anciennes organisations de défense de la cause juive.

La grande organisation de lobbying pro-israélien Aipac a elle aussi exprimé une rare désapprobation. "La politique de longue date de l'Aipac consiste à ne pas rencontrer les membres de ce parti raciste et condamnable", a-t-elle tweeté.

- "Pas le choix" -

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M. Netanyahu n'avait "probablement pas prévu un tel niveau de critique venue d'Israël et de l'étranger", en particulier de la part de l'Aipac, "l'organisation la plus loyale à tous les gouvernements israéliens", dit Mordechai Kremnitzer, professeur à l'Université Hébraïque de Jérusalem.

Le parti de gauche Meretz a saisi mardi la commission électorale pour qu'elle disqualifie les candidats de Force juive. Le parti centriste Yesh Atid et le Parti travailliste ont indiqué qu'ils soutenaient l'initiative.

"Une organisation terroriste n'a pas sa place à la Knesset", le Parlement, a dit Meretz dans un communiqué.

La commission électorale délibérera entre le 6 et le 10 mars sur une série de recours électoraux, a indiqué mercredi son porte-parole. Celui contre Force juive devrait en faire partie.

Si la décision de la commission est contestée, le dernier mot appartient à la Cour suprême.

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"Nous n'avions pas le choix", a dit à la chaîne i24NEWS un responsable du Likoud, Eli Hazan. "Il faut que nous gagnions les élections", a-t-il dit en brandissant le spectre, très peu réaliste en l'état, que les partis arabes s'associent à l'émergence d'un autre gouvernement.

Le Likoud a riposté en disant son intention de saisir la commission électorale pour qu'elle disqualifie le parti arabe Balad, volontiers accusé par la droite israélienne de former une "cinquième colonne" pro-palestinienne.

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