"Geste de paix": le Pakistan remet à l'Inde un pilote capturé au Cachemire

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Le Pakistan a remis vendredi à l'Inde un pilote capturé cette semaine au Cachemire, un "geste de paix" ostensiblement destiné à mettre fin à l'une des plus graves crises de ces dernières années entre les deux puissances nucléaires.

Le lieutenant-colonel Abhinandan Varthaman, vêtu en civil, a traversé à pied le poste-frontière de Wagah avec plusieurs heures de retard sur le programme annoncé, avec ce qui ressemblait à un œil au beurre noir.

Accompagné d'une femme et de plusieurs militaires armés, il s'est arrêté quelques instants le temps que la haute grille séparant les deux pays s'ouvre devant lui. Une fois passé en territoire indien, il a serré la main d'un militaire, tandis qu'un autre lui a donné une accolade.

Le ministère pakistanais des affaires étrangères a souligné que sa libération "avait pour objectif de faire baisser les tensions croissantes avec l'Inde".

Son arrivée a été saluée par le Premier ministre indien Narendra Modi sur Twitter. "Bienvenue à la maison, lieutenant-colonel Abhinandan! La nation est fière de votre courage exemplaire".

Le poste-frontière de Wagah, situé entre les grandes villes de Lahore (Pakistan) et Amritsar (Inde), est un lieu hautement symbolique connu pour offrir chaque après-midi une cérémonie militaire haute en couleurs avec parades millimétrées dans chaque camp et claquements de bottes, face à un public galvanisé par la ferveur patriotique.

Des milliers de personnes avaient attendu toute la journée côté indien, agitant des drapeaux et chantant des slogans pour accueillir celui qui est devenu un héros dans son pays. La foule s'était ensuite dispersée au fil des heures avant son arrivée.

Sa libération, annoncée jeudi par le Premier ministre pakistanais Imran Khan, avait été présentée comme un "geste de paix" en direction de l'Inde après la dangereuse confrontation militaire qui a opposé cette semaine les deux frères ennemis.

Pour la première fois depuis des décennies, des avions de chasse des deux pays s'étaient affrontés et avaient procédé à des incursions en territoire adverse, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale qui redoutait que la situation n'échappe au contrôle de leurs dirigeants. Les appels à la retenue s'étaient multipliés de toutes parts.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s'est félicité vendredi de "l'apaisement des tensions entre l'Inde et le Pakistan et de la libération du pilote". La Chine a également salué ce "geste de bonne volonté".

- Tirs d'obus -

Mais la violence s'est poursuivie vendredi au Cachemire, que les deux pays se disputent depuis leur indépendance en 1947. L'Inde et le Pakistan revendiquent tous deux cette zone montagneuse à majorité musulmane, déjà à l'origine de deux guerres.

D'intenses tirs d'obus y étaient signalés des deux côtés de la ligne de démarcation vendredi, selon des responsables locaux.

Onze personnes ont été tuées vendredi dans la seule partie indienne du Cachemire. Quatre civils avaient été tués plus tôt dans la semaine côté pakistanais et des milliers d'autres ont lui leurs villages, selon les autorités locales.

Imran Khan a insisté jeudi sur le fait que le "désir de désescalade" du Pakistan ne devrait pas être "interprété comme une faiblesse" par Narendra Modi.

L'Inde avait répliqué qu'elle demeurait prête à "répondre à toute provocation du Pakistan".

New Delhi accuse de longue date son voisin de soutenir les infiltrations et la lutte armée dans la partie du Cachemire sous contrôle indien. Cette rébellion a durement frappé l'État indien lorsqu'un attentat suicide a tué au moins 40 paramilitaires le 14 février, attaque la plus meurtrière depuis le début de l'insurrection séparatiste en 1989.

Narendra Modi, qui cultive une image d'homme fort et briguera au printemps un second mandat, s'est alors retrouvé sous pression d'une opinion publique et de commentateurs réclamant vengeance.

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- #WelcomeHomeAbhinandan -

Les événements se sont accélérés lorsque l'armée indienne a mené mardi une "frappe préventive" contre ce qu'elle a présenté comme un camp d'entraînement en territoire pakistanais du mouvement islamiste Jaish-e-Mohammed (JeM), qui avait revendiqué l'attentat contre les paramilitaires.

Dans les affrontements aériens qui ont suivi le lendemain, l'armée pakistanaise a affirmé avoir abattu deux avions indiens et capturé un pilote. Le Pakistan a diffusé des vidéos du pilote prisonnier et a assuré l'avoir bien traité.

Le lieutenant-colonel Varthaman est aussitôt devenu un symbole dans son pays. Son visage était vendredi sur toutes les télévisions indiennes. Sur Twitter, le mot-dièse #WelcomeHomeAbhinandan était l'un des plus populaires.

En raison de la crise, le Pakistan a fermé mercredi son espace aérien, provoquant des perturbations pour des milliers de voyageurs à travers le monde. Il a rouvert partiellement vendredi.

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