Musée juif : dernier acte au procès de Mehdi Nemmouche

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Par AFP
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Le procès de la tuerie au musée juif de Bruxelles en 2014 va connaître son dénouement cette semaine donnant à Mehdi Nemmouche une ultime occasion de s'exprimer, lui qui n'a donné aucune explication aux proches des victimes tout au long des huit semaines d'audience.

Après un dernier échange d'arguments avec l'accusation lundi, la parole sera donnée aux deux accusés mardi. Les douze jurés devraient ensuite se retirer pour délibérer et revenir jeudi matin avec leur verdict.

Le parquet a requis la condamnation de Mehdi Nemmouche, 33 ans, et de son co-accusé Nacer Bendrer, 30 ans, le premier en tant qu'auteur des quatre "assassinats terroristes", le second en tant que "complice", soupçonné d'avoir fourni les armes.

Et lundi, une semaine après leur réquisitoire, les deux procureurs ont redit leur "conviction" d'avoir les bonnes personnes dans le box.

A l'encontre de Mehdi Nemmouche, ils ont recensé un total de "23 éléments de preuve" (empreintes ou ADN sur les armes, vidéos de revendication, morphologie, etc.).

"Qu'on arrête de rigoler", a lancé l'avocat général Yves Moreau, qualifiant de "grand n'importe quoi" les arguments présentés jeudi dernier par la défense du jihadiste.

A en croire Me Sébastien Courtoy, figure controversée des prétoires belges et avocat vedette de Mehdi Nemmouche, ce dernier n'est pas le tueur du musée. Il aurait été "piégé" par de supposés agents de services étrangers - iraniens ou libanais -, désireux de l'impliquer dans "une exécution ciblée d'agents du Mossad", les services secrets israéliens.

L'argument vise les époux israéliens Miriam et Emmanuel Riva, les deux premières des quatre personnes abattues de sang-froid en moins d'une minute et demie le 24 mai 2014.

Cette thèse du "piège", réaffirmée lundi par Me Courtoy sans le moindre élément concret sur ceux qui l'auraient tendu, a été qualifiée de scénario "délirant", de "pure fantaisie" par les avocats des victimes.

Me Adrien Masset, qui défend le musée juif, a fustigé "un salmigondis d'approximations, (...) le chic des phrases qui ne finissent pas".

"Les complotistes apprécient les points de suspension, les et ceteri et et cetera", a ajouté l'avocat, imitant un tic de langage de Me Courtoy.

Plusieurs autres ont reproché à ce dernier de "faire le procès des victimes" et ainsi d'enfreindre "les codes" de la profession.

"Si vous l'estimez innocent (Mehdi Nemmouche, ndlr), n'ayez pas peur de le dire à la face du monde", a pour sa part lancé Me Courtoy à l'adresse du jury lundi soir.

Aux yeux de l'accusation, cette tuerie antisémite est la première attaque commise en Europe par un combattant jihadiste de retour de Syrie, un an et demi avant les sanglants attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts, des centaines de blessés).

- "La haine des juifs" -

Six jours après la tuerie, le 30 mai 2014, Mehdi Nemmouche, un délinquant multirécidiviste radicalisé en prison, avait été arrêté à Marseille (sud de la France) en possession des armes utilisées, un revolver et un fusil d'assaut de type kalachnikov.

Après avoir fait valoir son droit au silence pendant les quatre années de l'enquête, l'accusé avait promis de s'expliquer devant la cour d'assises.

"Il ne restera pas muet, il fournira des explications", avait assuré à l'AFP son avocat Henri Laquay, le 20 décembre.

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En définitive, l'intéressé n'a cessé de repousser les questions de la présidente, promettant de répondre "plus tard". Les parties civiles disent ne plus rien attendre de lui.

"La vérité judiciaire se fera sans la parole de Mehdi Nemmouche, sans la participation non plus de sa défense", a fait valoir lundi Me Guillaume Lys, l'avocat de l'Association française des victimes du terrorisme (Afvt).

"La voix de Mehdi Nemmouche et celle de son avocat se confondent, ils parlent d'une même voix", véhiculant "le complotisme, la haine des juifs, de nos valeurs, de la justice", a dénoncé de son côté Me Michèle Hirsch, qui représente une autre partie civile.

En cas de verdict de culpabilité, la cour devra se prononcer dans un deuxième temps sur les peines, vraisemblablement vendredi.

Après le couple Riva, un employé belge de 26 ans et une bénévole française de 66 ans ont été assassinés au musée.

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