Le Portugal face aux violences conjugales

Le Portugal face aux violences conjugales
Par Filipa SoaresRaphaële Tavernier avec AFP-AP-REUTERS
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Depuis le début de l’année, onze femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, a été décrété journée de deuil national en hommage aux victimes de violences conjugales.

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Le 7 mars a été décrété journée de deuil national au Portugal, en hommage aux victimes de violences conjugales. Depuis le début de l’année, onze femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Le pays est confronté à une recrudescence inquiétante du "terrorisme domestique", écrit la presse portugaise. Depuis dix ans, le nombre de féminicides n'a jamais été aussi élevé.

« Il y a plusieurs raisons à cela. La société notamment qui voit encore de manière inégale le rôle des hommes et des femmes. Mais aussi, et nous le pointons du doigt constamment, le fait que la justice portugaise ne prend pas au sérieux la violence conjugale. Elle minimise la gravité des crimes, excuse l’agresseur et trouve des défauts aux victimes », explique Ilda Afonso, présidente de l'association pour les victimes "P'ra Ti"".

Filipa Soares, euronews :

"En 2017, un jugement de la Cour d'appel de Porto avait suscité l’indignation au Portugal. Le juge Neto de Moura avait alors reçu un avertissement pour avoir déclaré qu'il pouvait comprendre qu'un mari batte sa femme si celle-ci le trompait et d'ajouter que dans la Bible, on pouvait lire que la femme adultère devait être punie par la peine de mort".

Pour l'UMAR, l'Union de femmes alternative et réponse, le Portugal doit renforcer l'arsenal juridique contre les violences domestiques, mais aussi mettre l'accent sur la prévention et la formation de juges et de professionnels de santé afin de rattraper les autres pays européens en la matière.

"Au Portugal, trois femmes sur cinq sont, ou ont été victimes de violences domestiques. Dans d'autres pays européens, comme la France ou l'Allemagne, les chiffres sont bien inférieurs à ceux-ci. Il existe aussi d'autres endroits où la situation est pire que chez nous. Tout dépend du travail qui a été fait dans chaque pays pour lutter contre le problème", dit Ilda Afonso, présidente de l'association pour les victimes "P'ra Ti"".

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