Trump serait "très très déçu" si Pyongyang reconstruisait un site de fusées

Donald Trump, le 6 mars 2019 à la Maison Blanche
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Donald Trump a prévenu mercredi qu'il serait "très, très déçu" s'il se confirmait que la Corée du Nord avait entrepris de reconstruire un site de lancement de fusées, laissant craindre un cercle vicieux après l'échec du récent sommet de Hanoï avec Kim Jong Un.

Des experts américains ont rapporté, sur la base d'images prises par satellite, des signes d'activité sur le site nord-coréen de Sohae, également connu sous le nom de Tongchang-ri. Cela laisse penser que Pyongyang a entamé la "rapide reconstruction" de cette installation juste avant ou juste après la rencontre fin février au Vietnam entre le président des Etats-Unis et le dirigeant nord-coréen, estiment ces experts.

Tout en jugeant qu'il était "trop tôt pour savoir" si ces informations étaient vraies, Donald Trump a adressé une mise en garde à celui qu'il couvre pourtant d'éloges depuis leur premier rendez-vous, historique, de juin 2018 à Singapour.

"Je serais très, très déçu de la part du président Kim", a-t-il lancé. "Je ne pense pas que je le serai, mais attendons de voir ce qui va se passer".

En septembre, Kim Jong Un s'était formellement engagé à "fermer de façon permanente" le site de test de moteurs de missiles et le pas de tir de Tongchang-ri, "en présence d'experts des nations concernées". Un démontage partiel semblait avoir commencé.

Il s'agissait-là d'une des rares concessions concrètes de sa part depuis le réchauffement soudain et inédit engagé en 2018, après des mois de menaces atomiques et insultes échangées par le milliardaire républicain et le jeune dirigeant nord-coréen.

- Pas de nouvelle rencontre -

Selon le Center for Strategic and International Studies (CSIS), un cercle de réflexion de Washington, le regain d'activité a été détecté deux jours seulement après le fiasco de Hanoï, où les deux hommes ont échoué à conclure un accord même partiel sur la dénucléarisation nord-coréenne, butant notamment sur les sanctions économiques dont le dirigeant de la Corée du Nord réclamait la levée.

Cela pourrait donc "illustrer une détermination face au rejet américain" de la demande nord-coréenne, ont ajouté ces experts.

Sohae, sur la côte nord-ouest de la Corée du Nord, sert officiellement à placer des satellites en orbite --comme en 2012 et 2016-- mais les réacteurs peuvent aisément être adaptés aux missiles balistiques. La communauté internationale accuse le programme spatial nord-coréen d'être le paravent de ses programmes d'armement.

Le très respecté site 38 North, également basé à Washington, a aussi fait état de travaux en cours sur le site de Sohae. Les images montrent qu'ont été remises en place des structures mobiles sur rail ayant par le passé servi au transfert des fusées vers le pas de tir, dit-il.

Lors d'une audition parlementaire cette semaine, les renseignements sud-coréens avaient déjà dit avoir détecté des signes d'activité à Sohae.

Ces informations interviennent en tout cas à un moment extrêmement délicat. Donald Trump et Kim Jong Un ont fait mine de se séparer bons amis au Vietnam, mais aucune nouvelle rencontre entre leurs négociateurs n'a été fixée.

- Tactique ou revirement? -

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a déclaré lundi "espérer" pouvoir "envoyer une équipe à Pyongyang dans les toutes prochaines semaines" pour reprendre les discussions, tout en reconnaissant n'avoir obtenu "aucun engagement à ce sujet".

Une reconstruction du site de Sohae menace-t-elle ce fragile équilibre?

"Nous sommes très loin d'un nouveau test, a fortiori d'un essai de missile balistique intercontinental" susceptible de menacer les Etats-Unis, a assuré Joel Wit, directeur de 38 North, lors d'une conférence mercredi à Washington, soulignant que cette installation n'avait pas ce type de vocation.

"On ne sait pas s'il s'agit d'une tactique de négociation ou s'ils ont décidé de reprendre une direction opposée" au rapprochement engagé depuis un an, a-t-il ajouté.

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Selon lui, "beaucoup dépend de la réaction américaine", mais "le danger est de voir le cercle vicieux s'engager, chaque camp prenant des décisions qui sapent le procès en cours depuis le printemps".

Pour Christopher Green, de l'International Crisis Group, "la Corée du Nord met doucement la pression" et la meilleure réponse serait "de relancer les discussions en quête d'un accord acceptable par les deux parties".

Mais d'autres observateurs, comme Olivia Henos, de la très conservatrice Heritage Foundation, ont déjà appelé l'administration Trump à "revenir à la stratégie de pression maximale", notamment en "visant les banques chinoises" pour assécher encore plus l'économie nord-coréenne.

Considéré comme un faucon, le conseiller de la Maison Blanche à la sécurité nationale John Bolton a lui menacé un renforcement des sanctions si Pyongyang refusait sa dénucléarisation.

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