Trump soulagé par la peine légère de son ex-directeur de campagne

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Donald Trump s'est dit vendredi conforté par la peine relativement clémente infligée à son ancien directeur de campagne pour des malversations débusquées dans le cadre de la tentaculaire enquête russe.

L'ancien lobbyiste républicain Paul Manafort, 69 ans, a été condamné jeudi à près de quatre ans de prison pour des fraudes fiscale et bancaire, une peine nettement inférieure aux 19 à 24 ans recommandés par le ministère de la Justice.

"Le juge et l'avocat dans le dossier Paul Manafort ont dit clairement au monde entier qu'il n'y avait PAS EU DE COLLUSION avec la Russie", en a conclu le président américain, en regrettant dans un tweet que "la chasse aux sorcières continue" malgré tout.

En fait, le juge T.S. Ellis du tribunal d'Alexandria (Virginie) a simplement souligné que les faits reprochés à Paul Manafort "n'avaient rien à voir avec une quelconque collusion avec la Russie en vue d'influencer l'élection" présidentielle de 2016.

Et il a justifié sa clémence par sa volonté de ne pas créer de "disparités" avec d'autres dossiers.

Le procès a prouvé qu'il n'y avait "aucune preuve de collusion entre Paul Manafort et le gouvernement russe", a pour sa part déclaré l'avocat du condamné Kevin Downing, sans extrapoler sur le reste du dossier.

Peu importe que le deux hommes soient restés prudents, Donald Trump s'est dit "honoré" par les propos du juge et s'est de nouveau posé comme victime d'un "coup monté" dans un échange avec des journalistes.

Il a également exprimé de la compassion pour son ancien collaborateur, affaibli par neuf mois de détention au point d'avoir comparu en fauteuil roulant jeudi. "Je suis vraiment désolé pour Paul. Il vient de traverser une période très difficile", a déclaré l'ex-magnat de l'immobilier.

L'opposition démocrate s'est montrée plus sévère. "Ses délits se sont étalés sur plusieurs années et il est loin d'avoir mené une vie sans faute", a commenté la sénatrice et prétendante à la présidentielle de 2020 Amy Klobuchar. Le représentant Adam Schiff a lui comparé la "peine clémente" à une "injustice".

- "Aucune information" -

Le procureur Mueller, qui pourrait rendre prochainement ses conclusions, s'est intéressé à Paul Manafort à double titre: cet homme de réseaux a dirigé pendant deux mois l'équipe de campagne du candidat républicain et avait auparavant noué des relations d'affaires dans les milieux ukrainiens pro-russes.

Or, le procureur a découvert qu'il avait dissimulé, avant 2016, 55 millions de dollars sur 30 comptes à l'étranger, et trompé des banques sur ses finances pour obtenir des prêts. Ce sont ces malversations qui ont été jugées à Alexandria.

Il a également établi que Paul Manafort avait cherché à dissimuler ses activités de conseil en Ukraine et cherché à pousser des témoins à mentir pour le couvrir. Ces faits font l'objet d'une procédure distincte à Washington.

Paul Manafort a plaidé coupable en septembre dans ce second dossier. Mais la justice a assuré qu'il avait violé les termes de cet accord.

Lors d'une dizaine d'entretiens avec des enquêteurs, "il a menti" et "il n'a donné aucune information précise, que nous ne connaissions pas déjà", a déclaré jeudi à la barre le procureur Greg Andres, membre de l'équipe Mueller.

- "Escroc" -

Pour cette raison, Paul Manafort pourrait écoper d'une peine plus sévère à Washington, où la juge Amy Berman Jackson doit prononcer sa sentence mercredi. Il encourt jusqu'à dix ans de prison supplémentaires.

Il lui resterait alors un espoir: Donald Trump n'a pas exclu de lui accorder une grâce présidentielle, louant son "courage" face aux pressions du procureur Mueller.

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A l'inverse, le milliardaire a souligné qu'il ne gracierait pas son ancien avocat Michael Cohen, qui a retourné sa veste une fois le procureur à ses trousses.

Michael Cohen a été condamné en décembre à trois ans de prison pour parjure, infraction au code électoral et fraude. Depuis, il ne cesse de critiquer son ancien patron qu'il a qualifié de "tricheur", menteur et "raciste" lors d'une audition parlementaire.

"Le mauvais avocat et escroc Michael Cohen a déclaré sous serment qu'il n'avait jamais demandé de grâce (...) Il ment !", a tweeté vendredi Donald Trump. "Il me l'a demandée directement et j'ai dit NON".

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