Lyon-Turin: les appels d'offres pourraient être reportés, la tension retombe en Italie

Lyon-Turin: les appels d'offres pourraient être reportés, la tension retombe en Italie
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

La publication des appels d'offres pour la poursuite des travaux de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin (LGV) pourrait être reportée, un sursis qui désamorcerait la crise qui secoue le gouvernement italien sur cet épineux dossier.

"J'ai envoyé une lettre à la TELT, société chargée de la réalisation du Lyon-Turin, l'invitant à s'abstenir, avec effet immédiat, de toute activité pouvant entraîner des blocages juridiques et économiques pour l'Etat italien en rapport aux appels d'offres", a indiqué samedi le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, sur Facebook.

"Ce gouvernement et les forces politiques qui le soutiennent se sont engagées à rediscuter intégralement le projet Lyon-Turin", a ajouté Giuseppe Conte en précisant que Rome avait "l'intention de parler avec la France et l'Union européenne à la lumière des plus récentes analyses coûts-bénéfices".

Selon des informations de presse, la lettre envoyée par le gouvernement italien à la TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin) sera examinée lundi par le conseil d'administration.

Dans un courrier adressé à M. Conte et à son homologue français Edouard Philippe, le directeur général de la TELT, Mario Virano, a averti qu'un nouveau renvoi des appels d'offres "au-delà du mois de mars entraînerait la réduction de la subvention européenne de 300 millions d'euros".

"Une telle perte risque de mettre en cause notre responsabilité civile et administrative, ce qui serait le résultat d'une inertie décisionnelle", a expliqué M. Virano dans sa lettre, citée par les médias italiens.

Mario Virano a, par ailleurs, indiqué que la TELT autorisera lundi la publication des "avis de marchés" (étape préliminaire aux appels d'offres) pour les travaux relatifs à la partie française du tunnel transfrontalier du Lyon-Turin.

Les forces de la majorité au pouvoir à Rome ont multiplié ces dernières semaines les tractations sur ce dossier, qui les oppose, afin d'éviter la chute du premier gouvernement populiste dans un pays fondateur de l'UE.

Les deux hommes forts de l'exécutif, Matteo Salvini, vice-Premier ministre et patron de la Ligue (extrême droite), et son homologue Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), sont à couteaux tirés sur le sujet.

Vieux de plusieurs décennies, le projet de LGV Lyon-Turin vise à réduire les transports de marchandises en camions au profit du rail et à diviser par deux le temps de trajet pour les passagers, en mettant Turin à deux heures de Lyon.

La Ligue, ancrée dans le nord de l'Italie et proche de ses entreprises, est très favorable à cette nouvelle infrastructure, estimant qu'elle est une source de développement et d'emplois, tandis que le M5S, pour qui elle représente un formidable gaspillage d'argent public, y est opposé.

- Réviser le financement -

"Sur la LGV, la situation est en train de se résoudre positivement Donc, désormais, parlons d'autre chose et avançons", a déclaré samedi sur Facebook Luigi Di Maio.

"Je suis disponible pour tout. S'il n'y a pas d'accord de gouvernement, le Parlement peut se prononcer, les Italiens peuvent se prononcer par un référendum consultatif", a expliqué de son côté Matteo Salvini.

Les deux hommes ont signé en juin un "contrat de gouvernement" dans lequel il est stipulé que la liaison ferroviaire Lyon-Turin devrait être "intégralement rediscutée".

M. Conte l'a rappelé jeudi en demandant à la France et à l'UE, partenaires du projet, de s'asseoir à la table des négociations. L'Italie souhaite, en particulier, que soit revue la répartition du financement du Lyon-Turin, dont le coût est supporté à 40% par l'UE, 35% par l'Italie et 25% par la France.

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement italien est en difficulté sur les sujets qui le divisent, du décret controversé sur la sécurité et l'immigration à la loi sur la légitime défense en passant par le budget.

A chaque fois, un accord avait pu être trouvé, MM. Di Maio et Salvini ayant à coeur de sauver leur "mariage" politique, conclu il y a un an après les bons scores de leurs partis aux législatives du 4 mars.

PUBLICITÉ

Mais cette fois, les choses s'annoncent plus compliquées. Vendredi, la presse italienne titrait sur "l'affrontement final" sur le TGV Lyon-Turin, tout en restant prudente sur les chances ou non de survie du gouvernement

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Amnesty International incrimine Israël pour ses agissements à Gaza

L’info du jour | 24 avril - Soir

50 ans après le 25 avril : que reste-t-il à faire de la révolution ?