Aux Etats-Unis, des passagers refusent d'embarquer à bord du Boeing 737 MAX

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Par AFP
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Les compagnies américaines font toujours front derrière Boeing malgré la cascade d'immobilisations du 737 MAX. Pourtant, la panique gagne les personnels navigants et les passagers, un grand nombre refusant désormais d'embarquer à bord de cet avion ou réclamant de le clouer au sol après l'accident d'Ethiopian Airlines.

"Deux avions flambant neuf 737 MAX 8 se sont écrasés en cinq mois. Si la Chine cloue au sol ses 96 exemplaires de 737 MAX 8, alors SouthWest, American et United Airlines devraient rassurer le peuple américain sur le fait que leur flotte de 737 MAX 8 est prête à voler, ou alors les clouer au sol", fustige sur Twitter Eugene Gu, un habitant du Maryland. United Airlines n'exploite pas de MAX 8, mais des MAX 9.

Comme M. Gu, de nombreux Américains expriment sur les réseaux sociaux leurs doutes sur la fiabilité du 737 MAX 8 et cherchent des garanties des compagnies aériennes exploitant ce monocouloir, qui a représenté un tiers des bénéfices de Boeing en 2018.

Alors que plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et trois pays d'Asie ont fermé le ciel aux 737 MAX et que d'autres les ont cloués au sol, un hashtag #GroundBoeing737max8 ("clouer au sol le Boeing 737 MAX 8") a même été lancé sur Twitter pour que les autorités américaines fassent de même.

- Quel est mon avion? -

Les lignes téléphoniques des services clients de SouthWest Airlines et d'American Airlines sont, elles, saturées d'appels depuis l'accident dimanche d'un 737 MAX 8 d'Ethiopian Airlines, qui s'est écrasé quelques minutes après son décollage, tuant les 157 passagers et membres d'équipage.

Au téléphone, de nombreux passagers font un rapprochement avec la tragédie d'un autre 737 MAX 8 exploité par Lion Air, fin octobre, et refusent d'attendre les conclusions des enquêtes.

Mon avion est-il un 737 MAX? Ai-je réservé sur un 737 MAX? Quelles sont les destinations desservies par le 737 MAX? sont les questions qui reviennent en boucle, selon les deux entreprises.

"Nous recevons des questions de clients demandant si leur vol sera opéré par un Boeing 737 MAX 8", explique Michelle Agnew chez SouthWest Airlines, dont les 34 appareils devaient normalement voler mardi.

Si la réponse est positive, s'ensuit soit une demande de changement de vol, soit une demande d'annulation.

"Nous ne remboursons pas de billet annulé et ne reprenons pas de billets non échangeables mais travaillons avec les clients voulant modifier leur billet", sans frais supplémentaire, indique Mme Agnew.

Ce n'est pas le cas chez American Airlines, qui impose des frais pour toute modification ou annulation, indique un porte-parole.

Les suppléments peuvent aller de 200 dollars pour des vols intérieurs, à 750 dollars pour des vols internationaux. Par ailleurs, "la peur" ne fait pas partie des raisons pour lesquelles les assureurs dédommagent les voyageurs en cas d'annulation de vol.

Pour un grand nombre de passagers, l'information sur le type d'appareil devant les transporter est disponible au moment de la réservation ou du choix du siège. Il est également possible de l'obtenir sur des sites spécialisés comme FlightStats.com ou SeatGuru.com. Mais il n'est pas exclu qu'une compagnie aérienne change d'appareil à la dernière minute.

- Nervosité -

Outre les passagers, la nervosité a également gagné les pilotes et personnels navigants. Le syndicat des personnels navigants (APFA), représentant des salariés d'American Airlines, a ainsi demandé à ses membres de ne pas monter à bord d'un 737 MAX 8 s'ils ne se sentent pas en sécurité.

L'agence fédérale de l'aviation américaine, la FAA, doit "conduire une enquête approfondie sur le 737 MAX", enjoint pour sa part l'AFA, un autre syndicat de personnels navigants, tandis que le syndicat des pilotes ALPA appelle à la "prudence".

Les appels demandant aux autorités américaines de clouer au sol les 737 MAX 8 se multiplient également chez les politiques.

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"La FAA devrait clouer au sol le 737 MAX jusqu'à ce que (...) nous soyons sûrs que l'avion est prêt à voler", préconise le sénateur républicain Mitt Romney sur Twitter.

"La FAA devrait changer sa position et immobiliser cet avion aux Etats-Unis jusqu'à ce que la sécurité soit garantie", a également exhorté la sénatrice Elizabeth Warren, candidate à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2020.

Le président Donald Trump a lui déploré que les avions soient devenus "trop complexes" à piloter.

Pour l'heure, la FAA réitère sa confiance au 737 MAX, s'en tenant à sa décision de demander à Boeing de modifier l'appareil, notamment sur son système anti-décrochage.

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