Mondiaux de biathlon: Braisaz rallume la flamme

Mondiaux de biathlon: Braisaz rallume la flamme
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Elle revient de tellement loin... A la peine depuis le début des Mondiaux comme l'ensemble des Bleues, l'inclassable Justine Braisaz est sortie de sa torpeur pour s'offrir mardi une médaille de bronze sur l'Individuel remporté par la championne olympique en titre de la spécialité, la Suédoise Hanna Oeberg.

Rien n'est prévisible avec la biathlète des Saisies (22 ans), capable de boucler un sprint en 60e position vendredi avant de monter quatre jours plus tard sur un podium des Championnats du monde. C'est tout le paradoxe de Braisaz, au potentiel incroyable mais dont l'irrégularité l'a jusqu'ici empêchée d'évoluer au maximum de ses capacités. Peut-être que la 3e place décrochée en Suède sera enfin le déclic tant attendu pour cette surdouée, arrivée sur le circuit de la Coupe du monde en décembre 2014 à seulement 18 ans.

Sans une maudite faute à son 3e passage au tir, la Française, qui a bouclé l'épreuve sur un magnifique 19/20 à la carabine, aurait même pu espérer mieux et venir menacer Oeberg et l'Italienne Lisa Vittozzi, 2e et toujours leader dans la course au Gros Globe de cristal. Mais Braisaz, trop habituée aux montagnes russes dans sa jeune carrière, n'avait pas le coeur à faire la fine bouche.

"Il y a du soulagement et énormément de satisfaction, a-t-elle déclaré. J'avais un sentiment de honte, de colère et de dépit après le sprint mais j'ai rebondi rapidement. Ce n'est pas un coup de bol aujourd'hui, j'ai pris le temps de construire ma course."

- Délivrance -

La saison de Braisaz n'est finalement qu'un condensé de sa vie de biathlète. Après un démarrage en trombe avec un podium (3e place) dès sa 2e course (le sprint de Pokljuka), elle s'est enlisée pour finir par arriver aux Mondiaux dans un rôle ingrat de remplaçante et n'a dû sa place de titulaire sur le sprint qu'au forfait d'Anais Bescond, malade. Sa 60e position avait ensuite conduit l'encadrement à la dispenser de la poursuite, dimanche. C'est dire si cette médaille de bronze sonne comme une délivrance.

Braisaz a longtemps constitué une énigme pour ses entraîneurs. Son incapacité à enchaîner après sa première et unique victoire à ce jour en Coupe du monde, le 17 décembre 2017 au Grand-Bornand, et son côté insondable commençaient même à agacer en interne. Avant le début de la compétition à Ostersund, le patron du biathlon français Stéphane Bouthiaux avait eu des mots cinglants à son égard: "Ses résultats sportifs découlent de sa manière d'être. Il faut qu'elle se structure parce que si elle reste comme ça, ça va être compliqué. On a toujours l'impression qu'elle est absente. Quand on parle avec elle, elle écoute mais je ne suis pas sûre qu'elle entende."

Mais en Suède, les coaches ont visiblement eu les mots qu'il faut pour relancer la machine et la remettre dans le droit chemin.

"Justine est dure à suivre mais les messages sont passés en ce qui concerne le tir et le physique, a expliqué l'entraîneur des Bleus Frédéric Jean. On a essayé de passer du temps avec les filles et il y a eu de bonnes prestations d'ensemble sur les skis."

- Emotion -

"Il y a eu des rencontres et des discussions avec Marie Dorin, mon entraîneur du comité de Savoie, le staff, a confirmé Braisaz. J'ai de la reconnaissance pour eux parce qu'ils ont vraiment cru en moi et m'ont toujours donné de l'énergie. Marie Dorin m'a parlé de son expérience, m'a donné des conseils pour savoir comment rebondir après un échec".

La personnalité insaisissable de Braisaz, aux réactions parfois lunaires, lui a souvent joué des tours mais c'est justement ce qui la rend attachante. L'émotion a donc été palpable parmi ses coéquipières après sa performance.

"Cela nous relance vraiment et ça encourage toute l'équipe, je suis très émue et vraiment contente pour elle", a réagi Célia Aymonier les larmes aux yeux.

"Cela va faire du bien à tout le monde", a renchéri Vincent Porret, le coach de tir des Bleues, déjà orienté sur le relais de samedi. Car avec Justine Braisaz, tout est possible.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Riner, Malonga et Tolofua en finale au Grand Slam d'Antalya

Grand Chelem de Judo d'Antalya : un podium dominé par la Corée du Sud et l'Autriche

Grand Chelem de Judo d'Antalya : Hifumi et Uta Abe dominent le podium