C'est l'heure du "clasico" du football français: le PSG affronte Marseille dimanche (21h00) au Parc des Princes, où les coéquipiers de Kylian Mbappé espèrent reconquérir le coeur brisé de leurs supporters après la claque en Ligue des champions.
La mission s'annonce délicate pour Marseille qui n'a plus battu son grand rival depuis novembre 2011, 3-0 au Vélodrome, et qui s'inquiète pour l'état de forme de son attaquant Mario Balotelli.
"Super Mario" n'a pas embarqué dans l'avion vers Paris avec ses coéquipiers samedi soir, a appris l'AFP de source proche, confirmant une information de Canal+ et RMC Sport. S'il est annoncé incertain pour la rencontre, il existe toutefois une maigre chance qu'il rejoigne ses coéquipiers à la dernière minute, selon L'Equipe et TF1.
Un éventuel forfait de l'Italien constituerait un énorme coup dur pour les Marseillais, alors qu'il vient de marquer cinq buts en sept matches, depuis son arrivée au mois de janvier.
Avec ou sans "Super Mario", la marche sera haute face au champion de France en titre. "Cela va être dur mais ce n'est pas mission impossible non plus, même si ça y ressemble", a reconnu vendredi l'entraîneur olympien Rudi Garcia. "On sait qu'on affronte la meilleure équipe de France mais ça dépend beaucoup de nous".
En l'absence de Neymar et Edinson Cavani, toujours blessés et indisponibles, Paris misera à nouveau sur sa jeune vedette Kylian Mbappé, meilleur buteur du championnat (25 buts), pour mener son opération réconciliation.
Auteur d'une entrée en jeu fracassante à l'aller au Vélodrome après avoir été puni pour un retard à la causerie d'avant-match, le champion du monde français (20 ans) n'a pas su faire la différence lors du match le plus important de la saison contre Manchester United, ratant son duel contre David De Gea en toute fin de partie.
Grève des supporters
Les Parisiens vont-ils réussir à se faire pardonner, après cette élimination en Ligue des champions ? Le clasico, "c'est un match très grand, spécial, super important. On le sait", a souligné Thomas Tuchel. "Mais en même temps, si on peut gagner dimanche, cela ne changera rien. Nous ne jouerons pas le quart de finale de Ligue des champions..."
L'entraîneur parisien est lucide. Depuis l'énième désillusion européenne contre Manchester United (1-3 au Parc des Princes), synonyme de troisième élimination d'affilée au stade des 8es de finale, le peuple parisien n'a toujours pas digéré.
Après avoir exprimé vendredi dernier leur dégoût par voie de communiqué -- "Achetez-vous des couilles ou dégagez!" -, des supporters ultras sont venus huer les joueurs lors d'un entraînement délocalisé au Parc des Princes dimanche dernier.
Le Collectif Ultras Paris (CUP), le plus important des groupes de supporters du PSG, avait ensuite boycotté le déplacement à Dijon mardi (4-0), le premier match post-Manchester.
Après la colère, quel accueil le public du Parc va-t-il réserver à ses joueurs face à Marseille? Une grève d'une demi-heure d'encouragements est notamment évoquée, au grand dam de l'entraîneur Thomas Tuchel.
"Honnêtement, si quelques supporters font cela (dimanche), cela me rend triste parce que ce n'est pas mérité ! Je sais qu'il sont tristes, en colère, déçus. Mais les plus tristes, les plus déçus, ce sont nous, le staff et les joueurs", a clamé le technicien allemand, samedi lors de la conférence de presse d'avant-match.
"A mon avis, ce n'est pas mérité et cela n'aide pas. On sait qu'ils sont déçus, ce n'est pas nécessaire de nous le montrer encore, encore et encore. On a compris", a-t-il ajouté, répétant que le match de Manchester "était un accident".
"Nous avons besoin de nos supporters, c'est absolument important d'avoir une ambiance qui peut nous pousser, nous donner confiance dans un match comme cela", a-t-il encore souhaité, espérant que les supporters parisiens "changeront d'avis" et pousseront "dès la première minute" du match. Voeux pieux ?