5 000 km en Lada Niva pour découvrir la musique du Caucase

Antoine Sergent et Marion Bretteville dans leur Lada
Antoine Sergent et Marion Bretteville dans leur Lada Tous droits réservés Amaury Tremblay
Par Rafael CerecedaNaira Davlashyan
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Deux jeunes Français se sont lancés un pari un peu fou, un "road trip" de plusieurs milliers de kilomètres. A bord de leur increvable Lada Niva, ils espèrent, une fois arrivés sur place, découvrir et collecter chants et compositions traditionnelles des pays de cette région.

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Ils sont tombés amoureux de la musique traditionnelle du Caucase. Marion Bretteville et Antoine Sergent vont se lancer dans un périple pour se rapprocher de la source de leur inspiration. Les deux jeunes musiciens de Rouen, dans le nord de la France, se préparent en effet à un voyage de 5 000 kilomètres pour découvrir, sur place, les chants et musiques traditionnels de cette région et enrichir ainsi le répertoire de leur duo S'Adouno.

En Turquie, ils seront rejoints par Bulat Khalilov, un ethnomusicologue russe qui enregistre de la musique traditionnelle depuis des années avec son label Ored Recordings. Bulat Khalilov les aidera à rencontrer des musiciens et sera le pivot pour communiquer avec eux. "Cette musique n'est pas jouée en concert, il faut aller sur le terrain, vivre avec ses habitants et participer à leurs rituels, il faut comprendre le contexte dans lequel elle est jouée, c'est très difficile d'obtenir des enregistrements" nous explique Antoine que nous avons contacté.

Antoine Sergent
La fameuse Niva avec laquelle ils voyageront, résistante et "couleur locale"Antoine Sergent

Et comme moyen de transport, ils ont jeté leur dévolu sur un véhicule emblématique : la Lada Niva. Cela pour plusieurs raisons : "c'est une voiture mythique dans cette région, elle nous permettra aussi de voyager sur des routes difficiles et nous espérons qu'elle nous permettra de franchir plus facilement les frontières et d'entrer en contact avec les gens là-bas". Ils sont conscients des difficultés techniques qu'ils peuvent rencontrer mais disposent d'un soutien logistique et surtout " nous croyons énormément aux relations humaines " nous assure le jeune homme.

En matière de musique, les deux Rouennais ne sont pas des débutants, loin s’en faut. Marion et Antoine sont tous deux diplômés du conservatoire de musique, en violon, pour l’une et violoncelle, pour l’autre. Cela fait maintenant des années qu'ils jouent de la musique du monde, avec une attention toute particulière pour les Balkans, la Grèce et la Turquie. "Cette fois-ci, c'est juste qu'on va un peu plus à l'est", plaisante Antoine. "Nous aimons le répertoire arménien, géorgien... Ils ont une façon très particulière de jouer, la musique est associée à la vie quotidienne, à un contexte, à des rituels comme les mariages, qui y sont très bien conservés", dit-il.

Antoine s'est déjà rendu dans la région il y a quelques années, où il a rencontré Khalilovy et est tombé définitivement amoureux de ce genre de musique.

Il leur semble à tous les deux que cette relation quotidienne avec la musique, cette façon de la partager, est "plus naturelle" que, par exemple, dans la musique classique.

Avec leur duo S'Adouono, ils ont déjà ajouté quelques chansons du Caucase à leur répertoire, pour un résultat des plus probants. Avec ce voyage, ils espèrent élargir et approfondir leur connaissance de ces musiques.

Actuellement, ils mènent une campagne de financement participatif "pour payer les dépenses, en particulier l'essence et les visas". "Certains nous demandent si nous voulons financer nos vacances, mais ce n'est pas vrai, c'est une œuvre de résidence artistique et de collecte musicale. Nous emporterons une caméra et du matériel d'enregistrement sonore pour préserver cette musique si difficile à écouter en dehors de son contexte quotidien", ajoute Antoine. Et pour ne pas être confronté à des situations problématiques lorsqu’ils franchiront les nombreuses frontières qu’ils traverseront lors de leur périple, ils ont eu recours à une agence spécialisée pour éviter les désagrément potentiels.

Après leur voyage, ils espèrent établir des liens entre les musiciens et les familles qu'ils auront rencontré et la France. Ils préparent également un concept de "banquet-concert", où il sera possible de déguster des plats traditionnels caucasiens pour rapprocher les spectateurs du contexte dans lequel cette musique est habituellement jouée : mariages et baptêmes, repas familiaux, récits de héros.. Et bien sûr, ils ne manqueront pas de faire partager les grands moments de leur transhumance musicale jusqu’au Caucase… en Lada Niva ! 

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