Enquête russe: harceler Trump, une stratégie risquée pour les démocrates

Le Capitole abrite le Congrès des Etas-Unis à Washington
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Par AFP
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Les démocrates sont en plein dilemme sur la stratégie à adopter après la publication du rapport sur l'enquête russe: continuer à attaquer Donald Trump sur ses affaires judiciaires, ou se concentrer sur ses politiques et son programme, comme le préconisent plusieurs candidats à l'élection de 2020?

L'élue de Hawaï, Tulsi Gabbard, a ainsi appelé lundi soir à "aller de l'avant" après la publication d'extraits du rapport du procureur spécial Robert Mueller, qui conclut à l'absence d'éléments pour prouver une entente de Donald Trump avec la Russie lors de la campagne 2016 mais laisse ouverte la question d'une entrave à la justice.

"Nous devons désormais nous unir et dépasser cette question qui nous a divisé et pris suffisamment sur le débat national", a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Comme de nombreux démocrates, elle demande que le rapport entier soit rendu public, ce qui ne poserait "aucun problème", a assuré le milliardaire républicain.

Ce rapport est-il pour autant le seul cheval sur lequel les démocrates doivent miser pour reprendre la Maison Blanche en 2020? Rien n'est moins sûr.

D'autant que maintenant que le spectre d'une procédure de destitution s'est éloigné, le locataire de la Maison Blanche peut se lancer sereinement dans la campagne pour sa réélection. Il aura l'occasion de le faire dès jeudi, dans le Michigan.

Il peut également s'appuyer sur un contexte pour l'instant plutôt favorable: l'économie est robuste, le chômage est historiquement faible et le groupe jihadiste Etat islamique a perdu son "califat".

"Nous devons faire notre travail de supervision mais ça ne veut pas dire faire campagne sur le sujet", explique le sénateur Brian Schatz à l'AFP. "Nous faisons campagne sur la santé, l'économie et le climat".

La sénatrice modérée Amy Klobuchar, a également réclamé la publication du rapport entier, tout en soulignant que la campagne "sera très axée sur les questions économiques".

"On peut faire les deux en même temps: s'assurer que la loi est respectée, et qu'on se focalise sur un programme économique positif pour le pays", a-t-elle dit sur CBS.

- "Une erreur" -

Pete Buttigieg, le maire de la petite ville de South Bend dans l'Indiana, est allé plus loin sur MSNBC en affirmant que "ce serait une erreur pour les démocrates de croire qu'on peut mettre fin à la présidence Trump par une enquête", alors que les enquêtes autour d'un possible crime de M. Trump ont monopolisé l'attention d'une grande partie des élus démocrates au Congrès ces deux dernières années.

Il faut désormais décliner un programme permettant de "mettre fin au Trumpisme", a insisté le candidat, qui pourrait créer la surprise aux primaires.

D'autres responsables démocrates rappellent que les élections parlementaires de novembre 2018, qui leur a permis de reprendre le contrôle de la Chambre des représentants, étaient centrées sur les questions socio-économiques, pas sur l'enquête russe.

"Je n'ai pas fait de publicité sur Mueller ou sur l'enquête, et ont m'en a rarement parlé. Les gens veulent parler de la santé", a expliqué le sénateur démocrate Tim Kaine, largement réélu en Virginie l'année dernière.

Pourtant, de nombreux élus de l'opposition estiment que le sujet n'est pas clos. Ils se basent sur une phrase du procureur spéciale qui écrit que "si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne l'exonère pas non plus".

Les présidents démocrates de six commissions parlementaires ont ainsi demandé à M. Barr de transmettre le rapport entier et ses annexes au Congrès d'ici au 2 avril. Et ils souhaitent poursuivre les enquêtes parlementaires déjà ouvertes, alors que d'autres dossiers judiciaires impliquent M. Trump.

Pour leur faire entendre raison, le sénateur républicain Lindsey Graham, proche de M. Trump et qui préside la commission judiciaire du Sénat, leur a donné un simple conseil: "Apprenez de vos erreurs".

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