Un calme précaire revient à Gaza à l'approche d'un rendez-vous à haut risque

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Le calme est revenu mercredi à Gaza et dans les localités israéliennes alentour après de nouveaux actes d'hostilité à l'approche d'un rendez-vous à haut risque faisant redouter une flambée de violence.

La bande de Gaza va au-devant du 1er anniversaire, samedi, d'un mouvement de contestation palestinien qui, essentiellement dirigé contre le blocus israélien, contribue depuis un an aux vives tensions entre Israël d'une part, le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans l'enclave et ses alliés d'autre part.

Une vaste mobilisation de Palestiniens est attendue à cette occasion le long de la barrière hermétique et étroitement gardée par l'armée israélienne, théâtre toutes les semaines depuis un an de manifestations de milliers de Gazaouis, le plus souvent accompagnées de violences.

La "Grande marche du retour" a été lancée le 30 mars 2018 pour, officiellement, réclamer le droit des Palestiniens à retourner sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948.

Les organisateurs et le Hamas, mouvement considéré comme "terroriste" par Israël, affirment que le mouvement est indépendant. Mais le Hamas a démontré qu'il contrôlait la mobilisation. Israël accuse le mouvement islamiste de se servir de la contestation pour ses menées hostiles à l'Etat hébreu, dont il refuse l'existence.

Cet anniversaire a lieu dans un contexte hautement volatil, rendu encore plus incertain par la tenue des élections parlementaires en Israël le 9 avril.

L'armée israélienne, le Hamas et ses alliés se sont livré trois guerres depuis que le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007 dans le territoire coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée. Ils ont frôlé un nouveau conflit en 2018 et les tensions sont vives ces dernières semaines.

Le territoire palestinien éprouvé par les guerres, la pauvreté et la réclusion, et les localités israéliennes riveraines ont connu une énième poussée de fièvre cette semaine quand une roquette partie de Gaza a détruit lundi une maison au nord de Tel-Aviv, à 120 km de distance, et fait sept blessés, dont trois enfants.

- Le Hamas "se trompe" -

En représailles, les avions, les hélicoptères et les chars israéliens ont frappé entre lundi soir et mardi matin des dizaines d'objectifs à Gaza selon l'armée. Sept Palestiniens ont été blessés, selon les secours gazaouis.

Les Palestiniens ont de leur côté déclenché un tir de barrage de dizaines de roquettes et d'obus sur le territoire israélien. Aucune victime n'a été rapportée.

Le Hamas a annoncé un cessez-le-feu lundi soir par l'entremise du voisin égyptien. Un haut responsable israélien a démenti.

Mais trois nouvelles roquettes, selon l'armée, ont été lancées dans la nuit de mardi à mercredi depuis Gaza, sans faire de victime.

En réponse, les appareils israéliens ont encore frappé plusieurs objectifs dans le sud de l'enclave, dont un complexe militaire du Hamas et un atelier de fabrication d'armes à Khan Younès selon l'armée.

"Si le Hamas pense que nous resterons sans réaction, alors que leurs tirs de roquettes, leurs explosifs et leurs intrusions à la frontière israélienne menacent la vie de citoyens israéliens, il se trompe", a tweeté l'armée.

Le Hamas et le Jihad islamique, son allié, avec d'autres groupes armés de Gaza ont paru chercher l'apaisement, assurant que la roquette tirée après l'annonce de la trêve et tombée près d'Ashkelon (sud) était le fait d'un "individu", et affirmant "l'engagement des factions au maintien du calme".

Un calme précaire a été observé mercredi.

Le Hamas doit à présent décider s'il souffle sur les flammes de la contestation.

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- "Symbole de ténacité"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est lui aussi confronté à des choix délicats avant des élections à l'issue incertaine: prendre le risque d'une escalade aléatoire ou encourir les accusations de faiblesse de la part de ses adversaires, lui qui fait campagne sur ses lettres de créance sécuritaires.

M. Netanyahu a prévenu le Hamas que l'armée était prête "à faire beaucoup plus" et que son gouvernement n'hésiterait pas devant une opération terrestre à haut risque si nécessaire.

L'armée a annoncé des renforts autour de Gaza ainsi qu'un rappel de réservistes.

S'exprimant sur les ruines de son bureau réduit à néant par les frappes israéliennes, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, déclaré à des journalistes: "Nous allons reconstruire le quartier général du mouvement, c'est un symbole de ténacité".

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Au moins 258 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars 2018, la grande majorité lors des rassemblements le long de la frontière, les autres dans des frappes israéliennes en représailles aux actes d'agression en provenance de Gaza.

Deux soldats israéliens ont été tués depuis cette date.

L'armée affirme ne faire que défendre sa frontière et son territoire.

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