Les élections municipales en Turquie, un enjeu crucial pour le Président Erdogan

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Par Malia Coutand
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Ce dimanche, les Turcs se rendront au bureau de vote pour des élections municipales. Une course politique que le Président Erdogan ne veut absolument pas perdre. Réélu en juin dernier, ces élections font office de test de popularité.

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Ce dimanche 31 mars, les Turcs vont se rendre aux urnes pour des l'occasion des élections municipales. Si de prime abord ce scrutin local peut paraître sans grandes conséquences sur la politique nationale, c'est peut-être tout l'avenir du pays que se joue. En effet, face aux difficultés économiques actuelles, ces élections risquent de se transformer en vote de défiance envers le Président Erdogan, réélu en juin dernier. Et pour ce dernier, l’occasion de tester sa popularité. 

Une campagne acharnée

Depuis de nombreux mois, la Turquie connaît un ralentissement brutal de son économie. C'est ce qui inquiète le Président turc. Et son parti AKP (islamo-conservateur) semble affaiblit par le climat actuel du pays. Recep Tayyip Erdogan craint que l’électorat boude son parti, une formation qui a pourtant remporté quasiment toutes les élections depuis 2002 qu'il est au pouvoir.

Dans les faits, le taux de chômage s'élève à 11% et la livre turque perd de sa valeur. Le parti présidentiel pourrait ainsi perdre les deux plus grandes villes du pays, Ankara et Istanbul. Un scénario inimaginable pour Recep Tayyip Erdogan

Ce scrutin est si capital que le chef d'Etat s'est lancé dans une campagne des plus intenses, enchaînant parfois jusqu'à cinq meetings par jour pour apporter son soutien aux candidats locaux de l'AKP. En traversant le pays de part en part, le président Erdogan joue son va-tout pour éviter un vote de sanction.

Un paysage politique polarisé

Les difficultés économiques du pays sont donc au cœur des préoccupations des 58 millions d'électeurs qui se tournent de plus en plus vers l'opposition. Face à l'AKP allié au MHP (un parti nationaliste), le **CHP (social-democrate) **et le parti conservateur Good Party se sont unis pour former l'Alliance nationale.

Si la formation dirigée par Erdogan remporte les élections, il pourrait bien durcir sa position concernant les Kurdes de Syrie, ayant notamment participé à la coalition internationale pour lutter contre l'organisation Etat islamique. La minorité kurde est constamment pointée du doigt et persécutée par le gouvernement actuel.

Le vote kurde, un enjeu capital

Le Président Turc n'a eu de cesse, durant sa campagne, d'attaquer le parti pro-kurde, le HDP. Il a notamment accusé ce dernier de liens avec le "terrorisme", menaçant de remplacer des maires issus de ce parti par des administrateurs publics.

Le HDP a dû faire face à plusieurs arrestations et a donc du prendre la décision de ne présenter des candidats que dans certaines zones du pays, se concentrant principalement dans le sud-est du pays. Pour ce qui est du reste des municipalités, la formation pro-kurde a appelé à voter contre l'alliance politique formée par le Président Erdogan. Le HDP est la troisième plus grande faction au Parlement et a récolté près de six millions de voix aux législatives l’an dernier. Les voix kurdes sont donc loin d'être négligeables dans ces élections.

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