Kazakhstan: une présidentielle anticipée convoquée pour déterminer l'après-Nazarbaïev

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Le chef de l'Etat kazakh a convoqué mardi une présidentielle anticipée le 9 juin, invoquant la nécessité d'"aller de l'avant" après la démission surprise de l'homme fort de ce pays d'Asie centrale pendant trois décennies, Noursoultan Nazarbaïev.

Si l'ancien président garde des pouvoirs considérables depuis son départ le mois dernier, sa succession constitue un défi pour cette ex-république soviétique qui n'a jamais connu de transition démocratique en près de 30 ans d'indépendance.

Lors d'une adresse à la nation diffusée à la télévision publique, le président par intérim, Kassym-Jomart Tokaïev, a expliqué qu'il était "nécessaire de lever toute incertitude" pour "garantir la concorde au sein de la société", "aller de l'avant avec assurance" et assurer le développement de ce pays riche en hydrocarbures qui a subi des difficultés économiques ces dernières années.

La présidentielle était jusqu'ici prévue en avril 2020.

M. Nazarbaïev, qui avait pris la tête du Kazkhstan en 1989 quand ce territoire était une république soviétique, a annoncé son départ le 19 mars. "Père de la Nation" kazakhe, selon son titre officiel, il continuera, à 78 ans, d'occuper des fonctions clés.

Kassym-Jomart Tokaïev, 65 ans, jusqu'alors président du Sénat, est devenu président par intérim. Il n'a pas précisé dans l'immédiat s'il allait briguer lui-même la présidence kazakhe, même si la plupart des analystes le considèrent comme favori potentiel du futur scrutin.

- "Important pour les investisseurs" -

"Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de doute" sur sa candidature, tranche l'analyste politique Aïdos Sarym. Selon lui, la décision de convoquer une présidentielle anticipée vise à apaiser les craintes des investisseurs et partenaires étrangers concernant une possible période d'incertitude après la démission surprise de M. Nazarbaïev.

Diplomate chevronné, M. Tokaïev est né en 1953 dans une famille de l'intelligentsia soviétique. Il a été deux fois ministre des Affaires étrangères, et Premier ministre du Kazakhstan de 1999 à 2002.

Sa première décision en tant que président a été de demander de rebaptiser la capitale du pays, Astana, une ville futuriste d'un million d'habitants, qui est devenue "Nur-Sultan", en hommage à son prédécesseur.

Il a indiqué vouloir poursuivre la politique de son prédécesseur et s'est rendu en Russie début avril pour son premier déplacement pour assurer Vladimir Poutine de son intention de renforcer encore "l'amitié" entre les deux pays.

- Influence conservée -

Noursoultan Nazarbaïev a pris la tête du Kazakhstan en 1989 comme premier secrétaire du Parti communiste, et avait conservé le pouvoir après son indépendance en 1991.

Réélu à quatre reprises avec une majorité écrasante lors d'élections jamais reconnues comme libres par les observateurs internationaux, il a exercé un contrôle total sur le pays, laissant peu de place à l'opposition ou à une presse libre.

Il bénéficie déjà au Kazakhstan d'une fête et de plusieurs musées en son honneur et a fait l'objet d'une trilogie de films contant sa jeunesse et son ascension au pouvoir.

Malgré sa démission, il disposera de prérogatives étendues après son départ en conservant la présidence du parti au pouvoir et du Conseil de sécurité. Sa fille, Dariga Nazarbaïeva, 55 ans, a été nommée en outre fin mars présidente du Sénat. Ancienne vice-Première ministre, elle possède une influence considérable sur les médias.

Sa porte-parole Saule Moustafaïeva a cependant indiqué au site d'information privé Tengrinews qu'elle ne comptait pas se présenter au scrutin du 9 juin.

Interrogée sur ses intentions, Dariga Nazarbaïeva elle-même a été plus vague. "N'importe quel citoyen du pays peut se présenter (à la présidence), conformément à la Constitution et la loi. Les partis politiques vont nommer" les candidats, a-t-elle déclaré, citée par le site Zakon.kz.

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Quel que soit le successeur de M. Nazarbaïev, il devra faire face à une grogne sociale grandissante dans ce pays de 18 millions d'habitants grand comme quatre fois la France.

Riche en pétrole et en gaz, premier producteur mondial d'uranium, le Kazakhstan est la plus importante économie d'Asie centrale. Mais le pays souffre depuis 2014 de la baisse des prix des hydrocarbures et des conséquences de la crise économique traversée en 2015-2016 chez son allié russe.

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