Politique ou "principes": les démocrates divisés sur une destitution de Trump

Donald Trump le 18 avril 2019 à la Maison Blanche
Donald Trump le 18 avril 2019 à la Maison Blanche Tous droits réservés MANDEL NGAN
Par AFP
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La popularité de Donald Trump a plongé depuis la publication du rapport sur l'enquête russe mais au lieu d'en sortir renforcés à l'horizon de la présidentielle américaine de 2020, les démocrates se divisent autour de l'opportunité d'une procédure de destitution qui risque de brouiller leur message électoral.

"Ce n'est pas une question de politique mais de principes", a martelé la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, lundi soir sur CNN.

Dès vendredi, elle avait été la première parmi la vingtaine de candidats démocrates à la Maison Blanche à se prononcer dans des termes forts en faveur d'une procédure de destitution à l'encontre de Donald Trump.

Depuis, une poignée d'autres prétendants à la Maison Blanche l'ont rejointe, et leur nombre va en grandissant: Kamala Harris, Julian Castro, Seth Moulton et Wayne Messam.

Mais le premier dans les sondages, Bernie Sanders, se tient lui à distance de cette option risquée, qui serait promise à l'échec dans l'actuel Congrès divisé.

Si "pendant toute l'année prochaine la seule chose dont le Congrès parle c'est +Trump Trump Trump et Mueller Mueller Mueller+ et (si) nous ne parlons pas (...) des sujets qui concernent les citoyens ordinaires, j'ai peur que cela ne joue à l'avantage de Trump".

Un contraste frappant entre deux candidats de l'aile gauche du parti, qui cristallise le dilemme des démocrates.

Un point fait consensus chez les démocrates: tous sont indignés par les conclusions, rendues publiques jeudi, du procureur spécial Robert Mueller.

Après 22 mois d'enquête sur l'ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016, l'ex-chef respecté du FBI a conclu qu'il n'y avait pas eu d'entente entre l'équipe du républicain et Moscou.

Mais il n'a pas blanchi M. Trump des soupçons d'entrave à la justice, énumérant au contraire les tentatives du président d'influencer son enquête.

Un constat désastreux pour Donald Trump qui a depuis chuté dans les sondages.

Sa cote de popularité a plongé de 18 points, à son plus bas niveau depuis son arrivée à la Maison Blanche (39%), dans un sondage Morning Consult (19-21 avril).

Ce même sondage montre toutefois que seul un tiers des électeurs (34%) soutient la voie d'une procédure de destitution. Soit un plongeon de cinq points au total et une chute impressionnante de 12 points parmi les électeurs démocrates depuis janvier.

Or c'est ce même mois que les démocrates ont repris la majorité à la Chambre des représentants, obtenant les clés de puissantes commissions parlementaires qui leur ont permis depuis de lancer une batterie d'enquêtes visant Donald Trump.

- "Trump en victime" -

Pour la présidente de cette chambre basse, Nancy Pelosi, ces enquêtes sont justement la meilleure marche à suivre pour forcer Donald Trump à rendre des comptes... et battre les républicains aux élections présidentielle et parlementaires de novembre 2020.

Selon cette fine stratège à la poigne de fer, lancer une procédure de destitution rendrait au contraire inaudible leur message de campagne, qu'elle veut centré sur les questions préoccupant surtout les électeurs, comme le système de santé et l'emploi.

Cette formule leur a réussi lors des dernières élections parlementaires de novembre 2018.

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"Politiquement, je ne vois pas de bénéfices à tirer pour les démocrates d'une destitution", explique à l'AFP Christopher Arterton, politologue à l'université George Washington.

Après le processus lancé par la Chambre, c'est au Sénat, à majorité républicaine, que se déroulerait le procès.

Le président républicain serait alors certainement acquitté par les sénateurs de son parti.

"Cela transformerait Trump en victime et lui permettrait de faire campagne en disant aux électeurs que (les démocrates) ont tenté d'annuler une élection légitime", poursuit Christopher Arterton.

"Non seulement cela galvaniserait sa base mais cela pourrait aussi attirer les quelque 20% d'électeurs encore non décidés".

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Tous les vétérans du parti démocrate se souviennent d'ailleurs trop bien des résultats décevants essuyés par les républicains après la tentative de destituer le président démocrate Bill Clinton.

Poids lourd encore attendu dans la course à l'investiture démocrate, l'ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, ne s'est pas encore prononcé sur le sujet.

Il devrait faire son annonce jeudi dans une vidéo, selon des médias américains... Et sera sans doute forcé de sauter sans attendre dans cet épineux débat.

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