Un libraire de Hong Kong fuit à Taïwan pour échapper à la Chine

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Un libraire de Hong Kong, "disparu" fin 2015 alors qu'il était détenu en Chine continentale, a annoncé vendredi s'être enfui à Taïwan pour éviter d'être livré à Pékin alors que le territoire étudie un changement de ses règles d'extradition.

Lam Wing-kee était l'un des cinq libraires de Hong Kong "disparus" fin 2015 après avoir vendu des ouvrages critiques envers Pékin. Ils avaient été emprisonnés en Chine où ils avaient fait des "aveux" télévisés.

Tous travaillaient pour Mighty Current, une maison d'édition spécialisée dans les titres salaces sur la vie privée des dirigeants chinois et les intrigues politiques au sommet du pouvoir. Leurs disparitions avaient été vivement condamnées par la communauté internationale.

Après huit mois d'emprisonnement, M. Lam avait été autorisé à revenir en juin 2016 à Hong Kong à condition de récupérer un disque dur contenant la liste des clients de la librairie et de rentrer en Chine continentale.

Au lieu de quoi il avait convoqué une conférence de presse pour livrer des révélations explosives sur ce qui lui était arrivé quand il s'était rendu en Chine, comment les policiers chinois lui avaient bandé les yeux et l'avaient interrogé pendant des mois.

M. Lam, âgé de 64 ans, a expliqué vendredi avoir précipité son projet de partir à Taïwan, qui n'a pas d'accord d'extradition avec la Chine, après l'annonce cette année par le gouvernement de Hong Kong d'un projet permettant de livrer des personnes à la Chine continentale.

"Hong Kong actuellement n'est plus un endroit sûr pour moi", a-t-il confié à l'AFP à Taipei, précisant être arrivé la veille dans la capitale taïwanaise. Il a ajouté qu'il pouvait à Taïwan "profiter de l'air de la liberté" et espérait travailler pour un ami et préparer l'ouverture d'une librairie sur place.

M. Lam ayant contrevenu aux conditions de sa libération sous caution, il est techniquement recherché par la Chine.

En vertu du principe "un pays, deux systèmes" ayant présidé à sa rétrocession, Hong Kong bénéficie actuellement d'un système juridique distinct de celui de la Chine et n'est pas tenu de remettre M. Lam aux autorités chinoises, même s'il viole les conditions de son contrôle judiciaire.

Mais Hong Kong a annoncé plus tôt cette année un projet pour réviser ses règles d'extradition et permettre "au cas par cas" le transfert de fugitifs en Chine continentale pour la première fois. Très contesté en raison de l'opacité du système judiciaire de la Chine, pays qui applique la peine capitale, le projet est soumis au Parlement local.

"Personne ne sait quelles accusations ou quelles excuses ils peuvent utiliser pour vous mettre sur la liste des personnes recherchées", a dit M. Lam, estimant que le projet "mettait chaque citoyen de Hong Kong dans une position très dangereuse".

Les autorités taïwanaises ont indiqué aux médias locaux que M. Lam s'était vu accorder un visa d'affaires d'un mois et devra présenter une demande adéquate s'il souhaite rester plus longtemps.

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