Thaïlande: une armée de "volontaires spirituels" déployée pour le couronnement

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Par AFP
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Des bénévoles à l'allure de scouts, récurent un canal crasseux de Bangkok. Ils font partie de l'armée de volontaires déployée à travers toute la Thaïlande à l'approche du couronnement du roi, un symbole de dévotion et d'unité dans un royaume profondément divisé.

Dans le centre historique de la capitale, casquettes bleues vissées sur la tête et vêtus de chemises jaunes, la couleur de la monarchie, certains balayent les rues, d'autres repeignent les trottoirs ou élaguent des haies sous la chaleur écrasante de l'été thaïlandais.

Le projet "Jit Arsa", ou "volontaires spirituels", a été lancé en 2017 par le roi Maha Vajiralongkorn pour aider à préparer les cérémonies de crémation de son père Bhumibol Adulyadej, décédé en 2016 après 70 ans de règne.

Depuis, selon les autorités, ce programme a attiré des millions de personnes qui, rassemblées au sein de leur entreprise, d'une administration ou d'une association, effectuent diverses tâches d'intérêt général au nom du monarque.

Cette frénésie de bénévolat s'est beaucoup développée à l'approche des trois jours du couronnement de Maha Vajiralongkorn, du 4 au 6 mai.

Des employés du groupe Siam Cement, premier cimentier du pays (dans lequel le roi détient lui-même plus de 30% des parts), se sont enfoncés dans des marécages du sud du pays pour y planter des palétuviers.

Dans la province de Tak, à plusieurs centaines de kilomètres des cérémonies du couronnement qui ont lieu à Bangkok, les rues ont été entièrement nettoyées.

Pongpat Sumangkaset a aussi pris l'habitude de participer avec son unité de police à des actions bénévoles.

Dimanche, l'officier de 22 ans sera l'un des milliers de volontaires déployés le long du parcours de la procession royale durant laquelle le roi sera porté par des soldats dans un palanquin doré.

"Ce genre d'événements n'arrive pas tous les jours", sourit le jeune homme alors que le dernier couronnement remonte à 1950.

Des dizaines de fonctionnaires se sont aussi portés bénévoles pour participer à six semaines de formation afin d'apprendre les innombrables us et coutumes en vue de la procession royale dimanche. Ils veilleront à ce que le public les respecte à la lettre, dans ce pays où l'on se met au sol au passage du roi.

- "Rôle primordial de la monarchie" -

Le nombre et la diversité des bénévoles engagés "met en lumière le rôle primordial de la monarchie dans la société thaïlandaise", relève l'analyste politique Thitinan Pongsudhirak.

La famille royale, l'une des plus riches du monde, bénéficie du soutien de l'élite politique et du monde des affaires de Bangkok.

Elle est également protégée par une loi très sévère sur le lèse-majesté, un crime passible de plusieurs années de prison.

Pour Paul Chambers, spécialiste de politique thaïlandaise à l'Université de Naresuan, dans le nord du pays, ce corps de volontaires "pourrait être utilisé par le palais pour créer une unité sociale".

Le royaume, qui a vécu 12 coups d'Etat depuis 1932, apparaît toujours profondément divisé après les législatives de mars, les premières depuis la prise du pouvoir par l'armée en 2014.

Plus d'un mois après le scrutin, au grand dam de l’opposition, les résultats complets ne sont toujours pas connus et les deux camps, pro-junte et anti-junte, se discutent la victoire.

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Un parti d'opposition qui avait osé proposer la soeur du roi au poste de Premier ministre a été dissous pour avoir tenté de faire "perdre sa neutralité au palais".

Le dirigeant de ce parti, Preechaphol Pongpanit, est bien vite rentré dans le rang.

La semaine dernière, il a indiqué sur Instagram s'engager comme volontaire pour "montrer sa loyauté" envers le roi.

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