Singapour adopte une législation drastique contre les infox, malgré les critiques

Devant le quartier d'affaires de Singapour, le 6 mai 2019.
Devant le quartier d'affaires de Singapour, le 6 mai 2019. Tous droits réservés Roslan RAHMAN
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Le Parlement de Singapour a voté mercredi une loi drastique pour lutter contre les infox, qui permettra aux autorités d'ordonner le retrait de contenus, malgré les protestations de géants des nouvelles technologies, de médias et de défenseurs des droits de l'homme.

Cette loi donne au gouvernement le pouvoir d'ordonner à des sites comme Facebook et Twitter d'ajouter des messages de "correction" à côté des posts jugés faux par les autorités singapouriennes, voire de les retirer.

Les compagnies risquent une amende pouvant aller jusqu'à un million de dollars de Singapour (658.000 euros). Les personnes reconnues coupables encourent des peines de prison pouvant aller jusqu'à 10 ans.

Le gouvernement de la cité-Etat, critiquée de longue date pour les entraves à la liberté d'expression, a expliqué que ces mesures étaient nécessaires afin de lutter contre les fausses informations qui, selon lui, menacent la sécurité nationale et peuvent semer la division au sein de ce pays multi-ethnique de 5,6 millions d'habitants.

Alors que l'internet a été jusque-là un espace d'expression relativement libre à Singapour, le texte a suscité la colère des défenseurs des droits de l'homme, des géants des nouvelles technologies et des représentants de la presse.

La nouvelle législation "donne aux autorités de Singapour des pouvoirs sans contrepoids pour réprimer des opinions exprimées en ligne qu'elles désapprouvent", a estimé Nicholas Bequelin, le directeur régional d'Amnesty International pour l'Asie de l'Est et du Sud-Est.

Le Parlement, dominé par le Parti d'action populaire (au pouvoir), a voté le texte mercredi soir. Le Parti des travailleurs, petite formation d'opposition avec seulement six parlementaires sur 89, a voté contre.

Pour la Coalition Asie Internet, une association regroupant notamment Facebook, Google et Twitter, la nouvelle législation est la "plus radicale dans son genre à ce jour".

S'exprimant mardi devant le Parlement, le ministre de l'Intérieur K. Shanmugam a cependant estimé qu'on ne pouvait pas compter sur les grands groupes pour qu'ils se régulent eux-mêmes : "Nous devons leur montrer que nous sommes justes, mais également fermes".

Le gouvernement assure que cette loi cible les fausses affirmations, et non les opinions, et qu'ordonner d'adjoindre des "corrections" à côté des messages jugés faux sera la première réponse, avant toute amende ou peine de prison.

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