Cannes: Diego Maradona, Icare du football qui inspire les artistes

Diego Maradona salue le public, en 2001, à Buenos Aires
Diego Maradona salue le public, en 2001, à Buenos Aires Tous droits réservés ALI BURAFI
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Sa présence sur la Croisette promet de soulever les foules: Diego Maradona fait l'objet d'un documentaire sélectionné hors compétition, nouvelle preuve de la fascination qu'éprouvent les artistes pour la figure tragique incarnée par la légende argentine du football.

Les vedettes de cinéma ne manqueront pas sur la Croisette, Leonardo Di Caprio, Brad Pitt, Alain Delon, Penelope Cruz en tête. Les rock-stars seront également au rendez-vous comme Elton John, Bono ou Iggy Pop.

Mais aucun d'entre eux n'est plus connu que Maradona, devenu une idole planétaire en 1986 en remportant le Mondial avec l'Argentine, grâce à son pied gauche magique et un but de la "main de Dieu" resté fameux. Un héros moderne dont la grandeur, son génie élevant le football au rang d'art, et la décadence marquée par la triche, la drogue et les flirts avec la mort, n'ont jamais cessé de retenir le souffle de millions de fans à travers le monde.

C'est Diego plus que Maradona qui a justement intéressé le réalisateur Asi Kapadia, qui compte ainsi clore une trilogie entamée avec "Senna", sur le pilote brésilien de Formule 1 mort à 34 ans d'un accident de course, et poursuivie avec "Amy" qui retrace la vie de la chanteuse Amy Winehouse jusqu'à son décès à 27 ans (Oscar en 2016).

"Cette fois, je voulais me mesurer à quelqu'un encore parmi nous et dont la présence est toujours forte. Ma trilogie traite de génies célèbres précoces, de leur condition, de ce qu'ils représentent pour le peuple. Dans le cas de Maradona, il y a aussi le fait qu'il se sent à sa façon en lutte contre le système", a éclairé le Britannique au Guardian.

"Maradona est spécial. Pas seulement l'athlète ou ce qu'il a accompli venant de là où il vient, mais par les parts d'ombre de sa vie", ajoute le cinéaste dont le leitmotiv est résumé sur l'affiche par une accroche synthétisant l'ambivalence maradonienne: "Rebelle. Héros. Arnaqueur. Dieu".

- "Mi-Dieu, mi-homme" -

Kapadia se concentre sur les années napolitaines de Maradona, de sa présentation en 1984 devant 70.000 spectateurs en furie, à son contrôle positif à la cocaïne en 1991 qui engendrera son déclin. Entre-temps: des hauts - champion du monde en 1986, ses titres avec le Napoli faisant de lui un Dieu aux yeux d'un peuple mal-aimé en Italie qui s'est reconnu en ce joueur aux origines modestes - et des bas - cocaïne, pression, liens avec la Camorra...

Emir Kusturica avait déjà ausculté "el Pibe de oro" ("le gamin en or") en 2008 dans "Maradona par Kusturica". Mais le Serbe, qui voulait montrer "le prof de football, le citoyen politiquement incorrect et l’homme de famille", avait vampirisé son propos en se mettant trop en scène à côté de l'idole.

Paolo Sorrentino avait lui rendu hommage à l'icône, dans "Youth" son film sur la vieillesse, en filmant un de ses sosies en surpoids, respirant à l'aide d'un masque à oxygène, mais parvenant aussi à jongler du pied avec une balle de tennis. Pour lui, l'âge ronge aussi Diego, mais son génie reste intact.

Maradona "Héros tragique contemporain", tel est le postulat de la pièce "Maradona c'est moi", actuellement au théâtre de Belleville à Paris, librement inspirée d'un livre de l'Argentine Alicia Dujovne Ortiz. Maradona "est comme un personnage mi-dieu, mi-homme, qui a un destin et qui tente d’y échapper souvent pour le pire", selon le metteur en scène Etienne Durot.

A la télévision, une série produite par Amazon Prime Video vient d'être tournée. Un biopic autorisé par l'intéressé, qui continue toujours de faire parler de lui.

Au Mondial-2018, venu supporter l'Argentine en Russie, il s'était donné en spectacle entre malaise vagal et doigts d'honneur en tribunes. Plus récemment, il a dédié une victoire des Dorados de Sinaloa, le club qu'il entraîne au Mexique, au président vénézuélien Nicolas Maduro.

A Cannes, sa montée des marches ne sera pas la première. Il les avait déjà foulées avec Kusturica. Quant à une éventuelle conférence de presse, elle est très attendue car avec Maradona il se passe toujours quelque chose.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Judo : Riner sacré pour la huitième fois à Paris, Romane Dicko également en or

Clarisse Agbégnénou décroche sa septième victoire au Grand Chelem de Paris

Judo : avec trois médailles d'or à son actif, la France a brillé au Grand Slam de Paris