En Grèce, Tsipras renforce sa position en vue du défi des européennes

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Le Premier ministre grec de gauche Alexis Tsipras a obtenu vendredi soir la confiance du Parlement, qu'il avait sollicitée pour renforcer sa position en vue du triple défi électoral en Grèce : les européennes et les régionales du 26 mai avant les législatives, prévues pour l'automne.

Sans surprise, 153 députés sur les 300 de l'Assemblée ont voté vendredi soir en faveur du gouvernement Tsipras.

"Ce parlement va progressivement revenir sur les injustices pour les prochaines générations et pour les défavorisés", a lancé vendredi Alexis Tsipras à la tribune du Parlement grec.

"Le 26 mai, le peuple grec enverra un message à l'élite mais aussi aux arrogants. Nous continuerons à travailler avec dignité, humilité, acharnement et ne rendrons des comptes qu'à la société", a-t-il ajouté à quelques jours des élections européennes et régionales.

Au pouvoir depuis quatre ans, le dirigeant du parti de gauche Syriza est devancé dans les sondages d'au moins 5% par son principal adversaire Kyriakos Mitsotakis, le leader de la formation de droite Nouvelle-Démocratie, aux prochaines législatives, qui se dérouleront sans doute en octobre.

"Le vote aux élections européennes et locales est en principe considéré comme un vote secondaire par rapport au vote national", a expliqué à l'AFP Thanassis Diamantopoulos, un professeur de Sciences politiques à l'Université de Pantion à Athènes.

"Mais cette fois, les européennes sont quasi décisives pour la Grèce, il s'agit (...) d'une sorte +de répétition générale+" pour les législatives", souligne-t-il.

Le Premier ministre a saisi l'occasion lundi de demander ce vote de confiance après une tentative de Kyriakos Mitsotakis de déposer une motion de censure contre le vice-ministre de la Santé, qui s'en était pris à un eurodéputé de droite.

"Vous avez transformé la motion de censure en un vote de confiance, c'est un chantage", avait fustigé jeudi M. Mitsotakis devant le Parlement, qualifiant le chef du gouvernement de "menteur" et d'"hypocrite".

- "Le dernier pari" -

M. Tsipras, dont le mandat se termine en octobre, cherche à capitaliser sur "les performances" de sa politique, en particulier le retour de la Grèce sur les marchés financiers et la sortie des programmes de rigueur draconienne dictée par les créanciers, UE et FMI, pour parer à la crise de la dette.

Il y a juste trois jours, il a annoncé un train de mesures d'allègement de la pression fiscale et d'aide aux retraités, un geste destiné à séduire un électorat lassé de la politique de rigueur suivie depuis une décennie.

L'opposition parle d'"opportunisme politique", l'objectif étant selon elle d'"acheter" des voix.

"Le dernier pari de Tsipras", titrait mercredi à la une le quotidien libéral Kathimerini, commentant "le paquet préélectoral des mesures", qui requièrent toutefois pour être mises en oeuvre le feu vert des créanciers.

Malgré la reprise de l'économie depuis 2017 et l'amélioration des résultats macroéconomiques, les Grecs peinent à se remettre d'une profonde récession et d'un taux de chômage qui est encore de 18%, le plus élevé de la zone euro.

Elu pour la première fois en janvier 2015, Alexis Tsipras qui se revendiquait alors de la gauche radicale, est accusé par ses opposants d'"avoir trahi" son électorat après avoir été contraint d'abandonner ses promesses préélectorales sur "la fin de l'austérité".

Aujourd'hui âgé de 44 ans, M. Tsipras, un des rares représentants de la gauche actuellement au pouvoir dans un Etat membre de l'Union européenne, a fondé sa campagne électorale européenne sur le soutien des "forces progressistes" qui serviraient de bouclier" contre l'extrême droite.

Le déplacement du Syriza vers le centre s'est aussi illustré dans le nom du parti, désormais baptisé "Syriza-Alliance progressiste".

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Certains députés du "Mouvement de changement", l'ex-parti socialiste Pasok, et de son ancien allié nationaliste "Les Grecs Indépendants" Anel, ont rallié les rangs de Syriza, tout comme le petit parti de "La gauche démocratique, Dimar".

Syriza avait profité de cette alliance après l'accord controversé sur le nouveau nom d'une ex-république yougoslave voisine, devenue la Macédoine du Nord, un dossier qui suscite des réactions à caractère nationaliste depuis trois décennies. Mais l'accord avait provoqué le départ de l'Anel de la coalition gouvernementale en janvier et des remous au sein de l'opposition.

"En raison de l'opposition farouche de la Nouvelle Démocratie (à l'accord sur la Macédoine du Nord), M. Tsipras pourrait récupérer une petite partie des modérés du centre droit ou la frange antinationaliste des socialistes", estime encore Thanassis Diamantopoulos.

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