Fifa: le procureur suisse visé par une enquête disciplinaire

Le procureur général helvétique, Michael Lauber, le 10 mai 2019 à Bern
Le procureur général helvétique, Michael Lauber, le 10 mai 2019 à Bern Tous droits réservés STEFAN WERMUTH
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La justice suisse a ouvert une "enquête disciplinaire" à l'encontre du procureur général helvétique, Michael Lauber, en charge des enquêtes sur le scandale de corruption à la Fifa.

L'Autorité de surveillance du parquet suisse (AS-MPC) avait déjà lancé le 25 avril une enquête préliminaire après la révélation par les médias suisses d'une rencontre non déclarée, en 2017, entre M. Lauber et le président de la Fifa, Gianni Infantino.

Deux premières rencontres ayant eu lieu en 2016 avaient été dévoilées par les Football Leaks, mais le procureur avait expliqué en novembre dernier que "ce type de rencontres avec les parties plaignantes est normal et régulier, notamment dans les affaires complexes".

Mais en avril, des médias suisses ont fait état d'une troisième rencontre entre les deux hommes. Selon l'agence suisse ATS, aucun des participants supposés ne s'en souvient.

A la suite de l'enquête préliminaire, l'AS-MPC a annoncé dans un communiqué vendredi que M. Lauber était désormais visé par une "enquête disciplinaire".

S'exprimant peu après cette annonce, M. Lauber a indiqué en conférence de presse qu'il entendait malgré tout continuer à briguer un nouveau mandat. Le Parlement doit en effet décider en juin s'il le reconduit dans ses fonctions pour la période 2020-2023.

Il n'y a "aucune raison de retirer ma candidature", a-t-il dit, dénonçant la "crise institutionnelle" créée par l'ouverture d'une enquête disciplinaire.

"On donne l'impression que je ne donne pas la vérité"", a-t-il regretté.

- "Procédure objective et équitable" -

Il a reconnu avoir "probablement" commis "des fautes", mais a indiqué ne pas comprendre pourquoi il y avait des discussions dans les médias "depuis cinq semaines sur cette troisième rencontre", sur laquelle il n'a pas fourni de détails.

Selon l'AS-MPC, "l'enquête disciplinaire aura pour objet d'éclaircir, sous l'angle du droit disciplinaire, d'éventuelles violations des devoirs de fonction du Procureur général de la Confédération dans le cadre du complexe procédural Fifa".

Afin de garantir une "procédure objective et équitable", cette enquête sera effectuée par un "expert externe" dont le nom sera communiqué ultérieurement.

Dans son rapport annuel d'activité, présenté fin avril, l'AS-MPC légitime les deux premières rencontres entre MM. Lauber et Infantino. Elle juge que "le simple fait que deux rencontres aient eu lieu n'est pas problématique. Elles visaient en effet, dans le cadre d'une procédure extrêmement complexe, d'une part à faire le point après le changement de président de la plaignante (la Fifa, ndlr) et d'autre part, à régler des questions de procédure relatives à la volonté de coopérer de la Fifa dans le cadre de la remise de documents internes."

L'Autorité demande qu'à l'avenir ce genre de rencontres fassent l'objet d'un "procès verbal".

Les rencontres Lauber/Infantino avaient été facilitées par le procureur du Haut-Valais, Rinaldo Arnold, ami d'enfance d'Infantino. M. Arnold avait reçu des cadeaux du patron de la Fifa, notamment des billets pour des matches.

A la mi-avril, le magistrat suisse chargé d'enquêter sur les liens entre Infantino et Arnold a classé l'affaire, l'enquête ayant écarté les soupçons de corruption, les présents reçus par le procureur n'ayant "pas pour but de l'influencer dans son travail".

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