Aulas à l'AFP: "On est dans une spirale vertueuse" avec le Mondial du foot féminin

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"On est dans une spirale vertueuse avec un public qui sera présent" au Mondial de foot féminin, se félicite auprès de l'AFP Jean-Michel Aulas, président du club de Lyon, dont le stade accueillera les demi-finales et finale du tournoi cet été.

"L'enjeu pour le football féminin et son équilibre économique serait que les Bleues arrivent en demi-finale du Mondial à Lyon", expose encore JMA, pour qui les Bleues sont "capables" de gagner le titre suprême.

Q: Jean-Michel Aulas, avez-vous été tout de suite convaincu du développement du football féminin ?

R: "Il y a eu deux phases. En 2004, la Ville de Lyon m'a proposé de reprendre la section dames du FCL en difficulté et il a fallu un peu de temps pour voir l'émergence de la parité hommes-femmes et du football féminin. C'est à partir de 2005-2006 que quelque chose de différent par rapport à ce qui avait été fait précédemment a été vraiment intégré au projet".

Q: Le modèle lyonnais est-il celui que tout le monde copie en Europe avec l'émergence des grands clubs ?

R: "Dans l'histoire, c'est plutôt Louis Nicollin (l'ancien président de Montpellier décédé en 2017, ndlr) qui a été précurseur et qui m'avait invité à prendre cette orientation. L'émergence de Paris a été rapide. Montpellier a toujours eu de très bonnes équipes. Juvisy a fusionné avec Paris FC et Bordeaux investit beaucoup. Sur le plan européen, nous avons probablement donné l'envie à tous les grands clubs de pouvoir le faire soit en rachetant un club soit en faisant progresser une section féminine intégrée. Les quatre demi-finalistes de la Ligue des Champions étaient cette saison tous des grands clubs européens et la finale Lyon-Barcelone (de samedi) témoigne aussi de la volonté du Barça d'être au plus haut niveau".

Q: Quel budget l'OL consacre-t-il à son équipe dames et est-ce rentable en visibilité ?

R: "L'OL féminin est intégrée à l'association de l'OL, qui gère la section amateur. Le budget de charges a progressivement évolué. Il est cette saison entre 7 et 8 millions d'euros. L'OL investit aussi 2 à 3 M EUR annuels au titre de la promotion mais c'est uniquement une volonté d'avoir une approche économique équilibrée. Nous avons aussi fondé une académie. Nous sommes le seul club français à l'avoir fait. L'affaire est quasiment équilibrée et permet à l'OL d'avoir des titres mais aussi une notoriété internationale considérable. D'ailleurs, nous sommes en cours de négociations pour faire partie de la National Women Soccer league, la ligue fermée américaine, pour avoir un accord de participation avec une franchise déjà présente ou avec une équipe financée et développée par l'OL".

Q: Qu'en est-il des salaires des joueuses ?

R: "Il y a une grande différence entre les garçons et les filles mais l'évolution a été considérable. A Lyon, les salaires sont de 5.000 à 10.000 euros mensuels (en moyenne, les stars comme Ada Hegerberg, Amandine Henry ou Wendie Renard émargeant à plus selon la presse, NDLR) mais les meilleures joueuses mondiales peuvent avoir des salaires directs jusqu'à 500.000 euros annuels auxquels peuvent s'ajouter des droits individuels ou collectifs d'image, comme pour l'Américaine Alex Morgan (qui a joué à l'OL) qui avait aux USA des contrats d'image pouvant dépasser le million de dollars".

Q: C'est aussi un autre public ?

R: "Nous avons un public un peu différent et encore plus familial. Il y a moins d'antagonisme et plus de consensualité autour de la manière de jouer des féminines. Les temps de jeu sont supérieurs sur un match féminin par rapport aux hommes. Il y a probablement moins de simulations et c'est probablement plus facile à arbitrer. L'identité des supporters est plus nationale même si à l'OL nous avons réussi à créer des groupes de supporters propres à notre club".

Q: Le Mondial en France est-il un tournant pour le développement du football féminin ?

R: "C'est un passage obligé dans la mesure où ce sera une réussite incroyable. La plupart des stades ont une affluence déjà assurée. Au Groupama stadium, les demi-finales et la finale se joueront à guichets fermés. C'était un pari au moment de notre candidature. Nous avons 17.000 réservations d'Américains sur les 59.000 billets mis en vente sur chacun de nos trois matches. Les TV ont fait en sorte d'acquérir les droits, plus modestes que pour les garçons, mais c'est une ouverture grand public. On est dans une spirale vertueuse avec un public qui sera présent. Et on voit arriver comme annonceurs TV des entreprises du CAC 40 qui s'orientaient plutôt vers le rugby, notamment, et qui se tournent maintenant vers le football féminin. Les revenus liés à la publicité sur les retransmissions seront très proches de ce qu'ils ont été pour l'Euro-2016 ou le Mondial".

Q: Est-il indispensable que la France soit dans le dernier carré ?

R: "Oui, ce serait la meilleure des choses. L'enjeu pour le football féminin et son équilibre économique serait que les Bleues arrivent en demi-finale à Lyon. Elles en ont la capacité. La France est championne du monde chez les garçons et ce serait historique d'avoir aussi les filles dans le même cycle. Il y a un alignement des planètes pour cette équipe nationale que je crois capable aussi de gagner la finale".

Q: Huit lyonnaises sont présentes...

R "Le parcours de nos Lyonnaises en Ligue des Champions est important pour faire le plein de confiance. Faire en sorte que nos huit lyonnaises (dont Emelyne Laurent prêtée à Guingamp, NDLR) puissent tout gagner y compris la coupe du monde, cela donne une force psychologique incroyable. C'est aussi important que la technique individuelle. Nous avons aussi six autres joueuses dans d'autres sélections".

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Propos recueillis par François-Jean TIXIER

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