Australie: le conservateur Scott Morrison savoure sa victoire "miracle"

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Le Premier ministre conservateur australien Scott Morrison savourait dimanche sa victoire "miracle" aux élections législatives, saluée par le président américain Donald Trump, qui ouvre la course à un nouveau chef dans le camp travailliste défait.

"J'ai toujours cru aux miracles. Comme l'Australie est formidable!", a lancé samedi Scott Morrison, 51 ans, à ses partisans réunis à Sydney, saluant les Australiens de la majorité silencieuse.

La coalition formée par le Parti libéral et le Parti national (conservateur) a déjoué tous les pronostics samedi en remportant des élections qui semblaient promises par les sondages à l'opposition travailliste, après six années de gouvernement du centre-droit dans l'immense île-continent.

Reste à savoir si la coalition aura la majorité absolue, ou si elle devra aller courtiser des élus indépendants.

Les dernières projections de la Commission électorale australienne, dimanche, indiquaient qu'il manquait six sièges à la coalition pour atteindre la barre des 76 nécessaires pour avoir la majorité absolue à la Chambre des représentants.

Les projections de la chaîne ABC donnent la coalition libérale-nationale à 73 sièges.

La tâche de M. Morrison pourrait donc s'avérer compliquée car il pourrait devoir chercher le soutien des indépendants, soucieux d'écologie. Sachant qu'il marchera aussi sur des oeufs dans son propre camp puisqu'il ne pourra se permettre aucune défection dans la coalition.

Cette victoire surprise faisait la Une dimanche de la presse australienne: "Le miracle de ScoMo", titrait en "une" le Herald Sun en citant le surnom du Premier ministre de 51 ans, que certains qualifiaient déjà de "légende".

Le président américain Donald Trump a salué la victoire de M. Morrison dans un tweet, les deux hommes s'engageant ensuite par téléphone à poursuivre une "coopération étroite sur nos priorités communes", selon la Maison blanche.

- Peu de promesses -

Le Premier ministre transforme donc l'essai, après avoir succédé l'été dernier à Malcolm Turnbull à l'issue d'un "putsch" interne à leur Parti libéral.

Mais après trois décennies de robuste croissance économique, les perspectives économiques pour l'Australie s'assombrissent, et M. Morrison devra trouver le moyen de financer un budget fondé sur des prévisions de croissance dépassées.

On ignore en outre ce que sera sa politique car il a finalement fait peu de promesses lors de sa campagne, à part celle de baisser les impôts.

Donné perdant du scrutin par les instituts de sondage, il a passé la campagne, non pas à expliquer son projet, mais à dénoncer celui de son concurrent travailliste Bill Shorten, en présentant ses propositions fiscales et environnementales comme risquées pour l'économie nationale. Il a aussi joué sur les difficultés de son rival à vendre son programme fiscal très complexe.

Il se peut du reste que les Australiens aient voté contre M. Shorten plutôt que pour M. Morrison.

"Il a mené une campagne de dénigrement de haut vol contre M. Shorten et les travaillistes", a expliqué à l'AFP Tony Walker, chercheur à La Trobe University.

Le Premier ministre n'a cessé de matraquer sa formule choc présentant aux électeurs son adversaire comme "le +Bill+ que vous ne pouvez pas vous permettre" dans un jeu de mot sur le prénom de M. Shorten qui signifie aussi "facture" en anglais.

Dimanche, les différents courants de la coalition au pouvoir s'écharpaient néanmoins sur l'interprétation du vote. Certains réclamaient un assouplissement des textes encadrant l'exploration des ressources fossiles quand d'autres la pressaient de repenser son climatoscepticisme.

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"Je dois vous dire que le réchauffement climatique est bien réel et que nous le considérons très sérieusement", a déclaré l'adjoint de M. Morrison, le ministre des Finances Josh Frydenberg.

A Sydney, l'ancien Premier ministre Tony Abbott -- qui par le passé s'est illustré en qualifiant le réchauffement climatique de "connerie absolue" -- a perdu le siège qu'il occupait depuis un quart de siècle.

Au sein de l'opposition travailliste, il n'a pas fallu attendre longtemps après la démission de M. Shorten, longtemps ultra favori de l'élection, pour que des figures du Parti, dont l'ancien Premier ministre adjoint Anthony Albanese, fassent part de leur volonté d'en prendre les commandes.

Les yeux se tournaient aussi dimanche en direction des instituts de sondage, qui vont devoir rendre des comptes tant ils ont été incapables de voir venir cette déroute du centre-gauche.

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