Top 14: Castets, l'avènement d'un miraculé au Stade Toulousain

Top 14: Castets, l'avènement d'un miraculé au Stade Toulousain
Par AFP
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Le pilier gauche du Stade Toulousain Clément Castets, opéré en 2018 d'une tumeur au cerveau, aurait pu être contraint d'abandonner ses rêves. Mais son caractère a permis à cet ancien espoir d'éclore enfin au plus haut niveau cette saison en Top 14.

"Les épreuves qu'il a traversées prouvent toute la valeur de l'homme et du joueur": Régis Sonnes, coentraîneur des Rouge et Noir, est impressionné par Castets, 23 ans, joueur avec un "super état d'esprit", un "caractère fort" doté d'un "certain charisme". Et devenu un des pions essentiels de la ligne d'avants du leader du Top 14, qui accueille la lanterne rouge Perpignan samedi en clôture de la phase régulière.

Jean Bouilhou, en charge des Espoirs, met, lui, en exergue les qualités "d'énorme combattant" de l'ancien capitaine des moins de 20 ans de l'équipe de France.

"Il plaque comme j'ai rarement vu un pilier plaquer (17 lors du match aller de poules de Coupe d'Europe contre le Leinster). Il se déplace beaucoup. Il a beaucoup d'activité", détaille le technicien, admiratif de son mental "hors normes".

- Hémorragie -

"J'aime plaquer, j'aime faire du chiffre, j'aime plaquer de manière offensive. Depuis tout petit, ce sont des trucs qui me plaisent le plus: plaquer et faire des mêlées", a expliqué récemment le natif de Canet Sainte-Marie (Pyrénées-Orientales) dans un entretien à la Dépêche du Midi, rappelant qu'il a notamment été formé à la mêlée par un gourou de la spécialité, Didier Sanchez, son "mentor".

Pour Bouilhou, Castets se fixe "toujours des objectifs élevés". C'est peut-être la raison pour laquelle en 2016, quand les médecins lui ont diagnostiqué un cavernome cérébral, une malformation cérébrale, lui n'a jamais douté.

Au départ sous surveillance médicale, Castets fut d'ailleurs autorisé à jouer, faisant même ses débuts chez les pros. Seulement, quelques mois plus tard, la situation s'est aggravée. Les symptômes, qui apparaissaient puis disparaissaient, ont perduré. Et il a perdu la vision d'un œil.

Une IRM a alors mis en évidence un saignement de la tumeur et une petite hémorragie cérébrale. L'opération était devenue inévitable.

Elle a eu lieu le 21 février 2018 et n'avait rien d'anodine. Mais Castets a toujours "su qu'il reviendrait" et il est toujours "resté très positif", relève Bouilhou.

Sa seule crainte fut finalement au réveil quand il a rouvert les yeux. Il a reconnu avoir soufflé, se disant que finalement le pire était passé et qu'il avait préservé ses qualités intellectuelles.

- Développement personnel -

Les neurochirurgiens lui avaient donné un an pour reprendre. Castets avait accepté ce délai, annonçant qu'il allait se "consacrer à d'autres aspects" de son "développement" personnel.

Il a mis à peine sept mois pour retrouver les terrains, le 23 septembre 2018 à... Montpellier, son club formateur.

Au sein d'une équipe étrillée par les Languedociens (66-15), Castets était alors le seul joueur heureux du Stade Toulousain, critiqué pour avoir envoyé ses jeunes au casse-pipe.

"C'est tout à son honneur d'être aujourd'hui un titulaire", souligne Bouilhou, impressionné par un garçon qui multiplie les bonnes performances (23 matches, dont 13 comme titulaire, toutes compétitions confondues, 1 essai).

Depuis, ce fils de commissaire, qui a rejoint Toulouse en 2016, montre la même envie, affiche la même hargne. Sans craindre de prendre des coups sur la tête qu'il a dû, pendant un an, protéger avec un casque (qu'il glissait sous le maillot pendant les mêlées).

Cette contrainte désormais levée, il peut à nouveau se consacrer au rugby en totalité. Enfin, presque: il suit des cours en horaires aménagés pour devenir pédicure-podologue.

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