Européennes: des pays épargnés par l'envolée des eurosceptiques

Dans un bureau de vote à Madrid, le 26 mai 2019
Dans un bureau de vote à Madrid, le 26 mai 2019 Tous droits réservés OSCAR DEL POZO
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Irlande, Espagne, Portugal, pays baltes... La vague eurosceptique attendue aux élections européennes va épargner plusieurs pays du continent.

Pour Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, le rapport est évident entre les bénéfices que ces pays ont tiré de l'UE et l'absence de forces eurosceptiques notables.

"Ces pays ont été transformés par leur appartenance à l'UE", dit-il. Dublin par exemple "est devenu la porte d'entrée des investissements des Gafa (les géants de la technologie Google, Amazon, Facebook et Apple) en Europe", et les transformations ont aussi été spectaculaires en Espagne, au Portugal ou dans les pays baltes.

Selon le dernier Eurobaromètre publié par le Parlement européen, l'Irlande fait partie des pays les plus europhiles, 83% de ses citoyens considérant positivement l'adhésion de leur pays à l'UE, nettement au dessus de la moyenne de 61% pour les 27 (sans le Royaume-Uni).

Cette moyenne n'a toutefois jamais été aussi élevée depuis le tournant des années 1990 et les électeurs néerlandais semblent avoir montré leur attachement à l'UE en plaçant en tête, selon des estimations publiées après le scrutin jeudi, les travaillistes et non les populistes du FvD comme le prédisaient les sondages.

L'Irlande a largement bénéficié de son adhésion à l'UE en 1973: 42 milliards d'euros de fonds européens injectés, 700.000 emplois créés, un commerce extérieur multiplié par 90, selon des statistiques irlandaises.

Les principaux partis y sont pro-européens comme le Fine Gael du Premier ministre Leo Varadkar qui se veut "le parti de l'Europe". Et Dublin, en première ligne des conséquences économiques du divorce à venir entre Londres et l'UE, bénéficie d'un soutien sans faille de ses partenaires.

- Identité, prospérité -

En Espagne, qui envoie à Strasbourg le cinquième contingent de députés européens, les citoyens "ne sont pas divisés sur l'intégration européenne", explique Jose Ignacio Torreblanca du cercle de réflexion European Council on Foreign Relations.

Car l'UE y est synonyme de liberté. "L'intégration à l'Europe (en 1986) et le retour à la démocratie (après la fin de la dictature franquiste en 1975) sont les deux faces de la même médaille", poursuit M. Torreblanca.

Sur le plan économique, l'adhésion à l'UE a propulsé le pays dans la modernité. Son réseau de trains à grande vitesse, le plus étendu d'Europe, co-financé par des fonds européens, en est une des manifestations les plus visibles

Même le programme de Vox, le parti d'extrême droite qui a fait une percée aux législatives fin avril et est crédité de 6 à 8% des voix dimanche, commence par "nous croyons en l'Europe".

Le Portugal, entré dans l'UE en même temps que l'Espagne, lui aussi après des décennies de dictature, compte comme son voisin 69% d'opinions positives à l'égard de l'UE dans l'Eurobaromètre malgré les cures d'austérité drastiques imposées par Bruxelles après la crise de 2008.

"Depuis qu'il y a des statistiques en 1995, le taux de pauvreté des personnes âgées a été réduit de moitié. C'est impressionnant et sans comparaison avec la moyenne européenne", souligne la tête de liste socialiste aux européennes Pedro Marques.

Les sondages y donnent, comme en Espagne, les socialistes gagnants tandis que le score de la droite populiste devrait y être négligeable.

Selon M. Giuliani, c'est l'histoire qui explique qu'en Hongrie et en Pologne, qui ont pourtant elles aussi largement bénéficié économiquement de leur adhésion, le souverainiste Viktor Orban et les conservateurs nationalistes de Jaroslaw Kaczynski gouvernent.

"Pour l’Espagne, l’Europe c’est la démocratie et la prospérité. En Hongrie ou en Pologne, l’Europe c’est la prospérité, la sécurité mais c’est quelque chose qui vient heurter la volonté de retrouver une souveraineté nationale", vingt ans après la fin du communisme, dit-il.

En revanche c'est l'UE - et l'Otan - qui ont permis aux Etats baltes, anciennes républiques soviétiques, de consolider leur souveraineté. Ils ont adhéré en 2004 à l'UE, synonyme de prospérité et de sécurité face au voisin russe.

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Même en Estonie, où un parti d'extrême droite eurosceptique fait partie de la coalition au pouvoir, le taux d'opinions positives à l'égard de l'UE est de 74% selon l'Eurobaromètre. Plus qu'en Lituanie (71%) ou en Lettonie (54%) où aucune force eurosceptique notable n'est en lice pour les européennes.

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