Dans un monde d'hommes: foot et pouvoir encore peu conjugués au féminin

Dans un monde d'hommes: foot et pouvoir encore peu conjugués au féminin
Par AFP
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Dans les assemblées feutrées des instances ou l'univers impitoyable du marché des transferts, le football reste un monde largement dominé par les hommes. Si certaines émergent, à la Fifa ou dans les championnats majeurs, les femmes restent encore sous représentées dans les cercles du pouvoir.

Un rendez-vous manqué. Susanna Dinnage aurait dû devenir la première femme directrice générale de Premier League au début de l'année 2019, en remplacement de Richard Scudamore, l'inamovible patron du championnat anglais, le plus prospère de la planète foot durant près de deux décennies.

Mais la présidente d'Animal Planet, une chaîne de télévision du groupe américain Discovery, a finalement renoncé à ce poste... quelques semaines après sa nomination. Sans donner d'explications.

Le symbole aurait été immense, à l'instar de la nomination surprise de la diplomate sénégalaise Fatma Samoura (56 ans) au poste de secrétaire générale de la Fifa en mai 2016, dans un univers largement dominé par les hommes.

Car de l'Espagne, où seule Amaia Gorostiza (Eibar) et Victoria Pavón (Leganès) ont accès à la table des présidents de clubs de Liga, à l'Italie, où aucune figure féminine n'a émergé depuis Rosella Sensi (présidente de l'AS Rome de 2008 à 2011), les exemples de femmes dirigeantes se comptent sur les doigts d'une main.

"La pratique féminine n'a pas été encore suffisamment développée pour permettre aux femmes de se dire : +J'ai ma place dans les instances, aux postes de direction, ou d'éducatrices sur le terrain", déclare à l'AFP Nathalie Boy de la Tour, première femme à devenir présidente de la Ligue française de football professionnel (LFP) en novembre 2016.

- "Avec elle, tout est carré" -

"Cela continue à être difficile pour les femmes, mais les choses bougent un peu", confiait à l'AFP l'agent de joueurs Sonia Souid en 2017. "Corinne Diacre a beaucoup fait en étant la première femme à entraîner un club de Ligue 2 (Clermont). Il y a aussi la première arbitre (centrale) Stéphanie Frappart. Et quelques noms chez les agents."

Si la France donne encore l'exemple avec la figure de Florence Hardouin, directrice générale de la Fédération et seule femme à siéger au sein de l'organe exécutif de l'UEFA, c'est la Premier League qui abrite "la femme la plus puissante du football" : Marina Granovskaia, directrice générale de Chelsea, l'un des clubs majeurs du championnat le plus attractif au monde.

Bras droit du propriétaire Roman Abramovitch, la Russo-Canadienne (44 ans) est incontournable dans la prise des grandes décisions du club londonien. De N'Golo Kanté à Olivier Giroud, c'est elle qui est à la manœuvre pour les prolongations de contrats et qui prend la parole dans les communiqués de presse officiels.

"Avec elle, tout est carré. Pas besoin de passer dix coups de fil et d'envoyer quinze e-mails pour finaliser. Elle connaît les dossiers, va droit au but et assume ce qu'elle dit. À aucun moment elle ne s'est cachée derrière le grand patron", expliquait l'agent David Venditelli, qui avait négocié avec elle l'arrivée de Kurt Zouma, au JDD en 2016.

- "Femme potiche" -

La palme de la longévité revient à Victoria Pavón, présidente de Leganés depuis 2009, quelques mois après le rachat du club par son mari, Felipe Moreno Reyes (vice-président), alors que l'équipe évoluait en troisième division. Dix ans plus tard, le club de la banlieue madrilène est installé durablement en première division.

Pourtant lors de sa première année à la tête du club, "les supporters me suivaient de près. On parlait alors de femme potiche", a confié Pavón, 59 ans, dans un entretien au quotidien El Mundo en 2018.

Si elle considère ne pas avoir été traitée de manière différente par rapport à ses homologues masculins, elle reconnaît qu'on lui demandait, au début, si elle connaissait quelque chose au football "et ça c'est parce que je suis une femme".

"Je fais des réunions avec beaucoup de cadres qui avouent ouvertement ne rien connaître au foot, mais à un homme on ne lui demande pas ça", a-t-elle ajouté. "On voulait savoir si j'étais là simplement pour occuper une place ou si c'était vraiment moi qui était aux commandes. Après, il ont vu que je suis très active, que j'aime être partout".

Son exemple peut-il devenir une source d'inspiration pour les autres championnats? "Pour garantir l'avenir des clubs, il est indispensable de recruter plus de femmes à des postes de responsabilité", avait plaidé l'ex-président de la fédération allemande en mars. Signe que la prise de conscience est générale.

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