La miraculée des cimes Elisabeth Revol signe un double exploit dans l'Himalaya

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Par AFP
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Un an et demi après avoir échappé à la mort dans l'Himalaya, la Française Élisabeth Revol a gravi coup sur coup deux sommets mythiques, l'Everest et le Lhotse, un exploit pour cette miraculée des cimes.

Rescapée in extremis début 2018 d'une expédition hivernale sur la "montagne tueuse" du Nanga Parbat, l'alpiniste de 39 ans "est parvenue au sommet de l'Everest hier (jeudi) et a atteint le haut du Lhotse vendredi matin", a précisé à l'AFP Rishi Ram Bhandari de l'agence Satori Adventures, organisatrice de son expédition.

Quatrième sommet du monde, culminant à 8.516 mètres d'altitude, le Lhotse côtoie l'Everest (8.848 m).

Selon son sponsor, Élisabeth Revol a gravi l'Everest "sans oxygène", annonçait-il dès jeudi soir sur Twitter. Elle est ainsi devenue la première Française à effectuer cette ascension sans assistance respiratoire et la neuvième femme dans l'histoire himalayenne.

Son opérateur sur place n'était en revanche pas en mesure, dans l'immédiat, de confirmer si elle avait pu se priver d'oxygène tout au long des deux expéditions.

La fenêtre météo étant idéale actuellement, les alpinistes se bousculaient sur le toit du monde provoquant de véritables embouteillages: "il est possible qu'en raison de l'affluence sur l'Everest, elle ait eu besoin d'utiliser de l'oxygène dans la descente du sommet de l'Everest", a expliqué Rishi Ram Bhandari.

Interrogé par l'AFP, son sponsor se refusait vendredi à fournir plus de commentaires, disant "attendre le retour d’Élisabeth". Tout comme son ancien routeur Ludovic Giambiasi: "nous n'ajouterons pas plus d'informations (...). Élisabeth communiquera elle-même ou pas."

A la mi-journée vendredi, la Française originaire de la Drôme (sud-est) redescendait du camp 3. Elle devrait être de retour samedi au camp de base de l'Everest. Deux sherpas au moins l'accompagnent.

- Le traumatisme du Nanga Parbat -

Le monde avait découvert Élisabeth Revol en janvier 2018 à l'occasion d'une opération de sauvetage haletante sur le Nanga Parbat (8.126 m), sommet pakistanais réputé pour sa dangerosité dont elle tentait de réaliser l'ascension hivernale. Son compagnon de cordée polonais Tomasz Mackiewicz y avait perdu la vie.

De retour en France, elle avait été soignée pour des gelures très graves aux deux mains et au pied gauche, échappant de peu à une amputation du pied. La trentenaire avait aussi exprimé sa "colère" contre la lenteur des secours, difficiles à organiser au Pakistan.

Ces derniers n'avaient pas été en mesure d'atteindre Tomasz Mackiewicz, surnommé Tomek, 43 ans, resté bloqué plus haut sur la montagne dont il tentait l'ascension hivernale pour la septième fois, la 3e au côté d'Élisabeth Revol.

Profondément marquée par ce drame, Élisabeth Revol avait adressé sur Facebook une "lettre d'adieu" à son compagnon décédé.

"Jusque-là il m'était impossible d’écrire cette lettre...", écrivait la rescapée voici un an. "Tomek était l'un des hommes les plus libres et les plus indépendants que je connaisse. Il était hors normes. L'himalayisme qu'il pratiquait sur le Nanga en hiver était son art de vivre"

"90 mètres au dessous du sommet, tu étais encore très bien", poursuivait-elle. "Ensuite, on a peu parlé, mais pas moins ou pas plus qu'avant. On grimpait comme ça, concentré... Je ne sais pas encore comment tout cela s'est passé pour qu'aujourd'hui on se dise adieu", ajoutait-elle.

Au sommet de cette montagne surnommée la "tueuse", Tomasz Mackiewicz souffrait de cécité des neiges et crachait du sang. Les deux compagnons de cordée avaient alors entamé "une fuite vers le bas", que la Française avait poursuivie seule pour rejoindre ses deux sauveteurs, Adam Bielecki et Denis Urubko, pensant que des hélicoptères viendraient chercher son compagnon de cordée.

Depuis la première ascension de l'Everest en 1953, 4.824 alpinistes ont atteint son sommet (chiffres arrêtés en mai 2017).

Des organisateurs d'expéditions ont annoncé vendredi le décès de trois nouveaux alpinistes sur l'Everest, ce qui porte à sept le nombre de morts cette saison sur le toit du monde. En cause, la fréquentation croissante qui crée de dangereux embouteillages en "zone de la mort".

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