Européennes: les nouvelles têtes à suivre

Européennes: les nouvelles têtes à suivre
Par AFP
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Hauts en couleur, atypiques, voire emprisonnés... Parmi les nouveaux eurodéputés figurent des personnalités étonnantes et remarquées. Voici une galerie de figures à suivre au sein du nouveau Parlement européen.

- Magid Magid, le vert britannique "cool" -

Etiqueté "le maire le plus cool de Grande-Bretagne", Magid Magid, 29 ans, est un ancien réfugié somalien, arrivé enfant en Grande-Bretagne et ayant grandi dans la ville industrielle de Sheffield (nord).

Il rejoindra le Parlement européen sous la bannière des Verts britanniques.

Eternelle casquette de baseball sur le crâne et grand sourire, le jeune homme, devenu maire de Sheffield en mai 2018, prône la tolérance, l'intégration sociale et la lutte contre le racisme.

Il s'était notamment fait remarquer en qualifiant le président américain Donald Trump de "bon à rien", et est connu pour son engagement écologique.

"J'ai une voix désormais, et je vais l'utiliser", s'est-il un jour félicité.

- Silvio Berlusconi, l'inoxydable -

Silvio Berlusconi, ex-chef du gouvernement italien, a passé ces 25 dernières années sur le devant de la scène politique nationale mais siègera pour la première fois au sein du Parlement européen.

Le milliardaire de 82 ans s'y est préparé à sa manière: il a acheté, selon le quotidien La Stampa, une superbe villa à Bruxelles avec piscine, salle de musculation et grands salons pour les réceptions dans le quartier des ambassades.

Il devrait y retrouver de nombreuses connaissances, son parti Forza Italia étant membre du groupe PPE qui regroupe les partis de droite pro-européens.

L'une des ambitions européennes de Silvio Berlusconi est de renouer les liens de l'UE avec la Russie, Vladimir Poutine étant son grand ami.

Mais le Cavaliere part affaibli à Bruxelles, son parti ayant obtenu 8,8% des voix, en-dessous des 10% espérés.

- Pietro Bartolo, le médecin de Lampedusa -

Ce médecin de l'île italienne de Lampedusa âgé de 63 ans est élu eurodéputé dans les rangs du Parti démocrate (PD, centre-gauche) pour porter les problèmes des migrants au coeur des débats de l'UE.

Le grand public l'a découvert en 2016 quand le documentaire "Fuocoammare, par-delà Lampedusa" de Gianfranco Rosi, a remporté l'Ours d'or à la Berlinale.

M. Bartolo a exercé pendant une trentaine d'années sur ce caillou perdu en Méditerranée, devenu la porte d'entrée dans l'UE pour des dizaines de milliers de migrants mais aussi un cimetière pour nombre d'autres.

Cette expérience l'a mis face "aux crimes les plus grands que l'on puisse commettre contre l'humanité", a-t-il dit. "Quand tu violes une femme, tu violes l'humanité entière, quand tu tortures un homme, tu tortures l'humanité entière".

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"Je proposerai la révision de la convention de Dublin pour donner aux personnes qui arrivent" en Italie "la possibilité de rejoindre le pays dans lequel ils désirent vivre", a affirmé le médecin.

Mais à Lampedusa, l'extrême droite a dépassé les 50% aux élections européennes de dimanche, marquées par une très forte abstention dans l'île.

- Nico Semsrott, l'humoriste allemand -

En Allemagne, le parti satirique "Die Partei" (le Parti), qui comptait déjà un élu dans la précédente assemblée, a créé une petite surprise en envoyant un second candidat, l'humoriste Nico Semsrott, au Parlement européen.

Mené par le journaliste et satiriste Martin Sonneborn, qui a réussi à renouveler son mandat européen, Die Partei a obtenu 2,4% des voix, soit une augmentation de +1,8% par rapport à 2014.

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"Lol" a ironiquement twitté Nico Semsrott, 33 ans, à l'annonce des résultats dimanche soir.

Dans une vidéo publiée sur Facebook, l'humoriste reconnaissable à son éternel sweat noir à capuche a également promis à ses électeurs "de les décevoir, mais je ne sais pas encore comment".

Comme M. Sonneborn en 2014, il devra également cesser sa collaboration hebdomadaire avec la "Heute-show", adaptation allemande du "Daily Show" américain, diffusée sur la seconde chaîne publique allemande et dans laquelle il incarnait un "coach en déprime".

Fondé en 2004 à l'initiative de la revue satirique Titanic, Die Partei défend "le travail, l’État de droit, la protection des animaux, l’élitisme et l’initiative démocratique".

Pour ces européennes, il avait notamment fait parler de lui en présentant huit candidats homonymes de dignitaires nazis.

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Sur leurs affiches de campagnes, Die Partei appelait ainsi à voter pour Kevin Goebbels, dont le nom de famille correspondait au chef de la propagande nazi, à Tobias Speer, rappelant Albert Speer, l'architecte et ministre de l'Armement d'Adolf Hitler.

- Oriol Junqueras, le détenu catalan -

En détention provisoire depuis un an et demi, l'indépendantiste catalan Oriol Junqueras avait fait des européennes sa priorité pour pouvoir "mettre en échec l’Etat (espagnol) devant l'Europe" et "amener la cause des prisonniers politiques" au parlement européen où il a déjà siégé de 2009 à 2011.

Reste à savoir si le patron de Gauche républicaine de Catalogne (ERC), qui a fait campagne depuis sa prison des environs de Madrid, sera autorisé par la justice à la quitter pour se rendre à Strasbourg.

Actuellement jugé pour son rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, il encourt 25 ans de prison.

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Elu également fin avril à la chambre des députés espagnole, l'ancien professeur d'université de 50 ans avait pu prêter serment la semaine dernière lors d'une session agitée avant d'être suspendu quelques jours plus tard.

Au parlement européen, il pourrait retrouver son grand rival Carles Puigdemont dont il était le vice-président du gouvernement régional catalan au moment de la tentative de sécession.

Tête de liste de l'autre grand parti séparatiste, M. Puigdemont, qui a fui en Belgique pour échapper aux poursuites, n'est pas assuré non plus de pouvoir siéger. Car il devrait en théorie pour cela revenir en Espagne pour prêter serment en personne devant la Commission électorale, ce qui entraînerait son arrestation immédiate.

- Jorge Buxadé, le sulfureux Espagnol-

Elu député européen du parti d'extrême droite Vox, Jorge Buxadé, né à Barcelone en 1975, a un passé politique sulfureux.

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Militant du parti fascisant de la Phalange, pilier du régime franquiste et nostalgique de la dictature, il s'était présenté sous cette étiquette aux européennes de 1995 et aux législatives de 1996.

Une ligne sur son CV politique qu'il ne renie pas. "Je regrette d'avoir été militant du PP (parti Populaire, conservateurs) de 2004 à 2014" mais "pas de ce que j'ai fait dans ma jeunesse, plein d'espoir et avec des convictions patriotiques", a dit récemment cet avocat.

Ce père de quatre enfants ultra conservateur et catholique a déclenché une polémique durant la campagne en critiquant les "féministes moches qui disent aux femmes espagnoles ce qu'elles doivent faire". Sur Twitter, les réponses des féministes moquant son physique ont fusé.

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