Ött Tänak (Toyota) gardait la tête du rallye du Portugal à l'issue de la 2e journée samedi mais se retrouvait sous la menace de ses adversaires après les ennuis d'amortisseurs qui ont frappé les voitures japonaises.
L'avantage de Tänak sur son équipier de Toyota Kris Meeke a fondu pour s'établir à 4,3 secondes à l'issue de la 13e et dernière spéciale de la journée. Thierry Neuville (Hyundai) ne pointait plus qu'à 9,2 secondes et Sébastien Ogier (Citroën) à 21 secondes.
C'est le 3e pilote de Toyota, Jari-Matti Latvala, qui se retrouvait le grand perdant. Encore 2e à 5 secondes de son équipier estonien à la mi-journée, il a cassé un amortisseur dans la 12e spéciale, perdant près d'une minute dans l'affaire et tombant à la 5e place. Il n'a pas pu ensuite prendre le départ de la 13e spéciale.
"C'est désespérant. Nous avions encore une chance pour un podium et c'est encore un abandon", a-t-il déploré sur twitter.
Alors que Tänak semblait du coup avoir les choses solidement en main, il s'est soudain brièvement arrêté dans la dernière spéciale de la journée avant de repartir. A l'arrivée, il s'est borné à déclarer "amortisseur avant-droit cassé", soit le même mal qui avait frappé plus tôt Latvala. "Je suis ensuite sorti trop large et j'ai dû reculer", a-t-il indiqué pour expliquer son arrêt.
Si Meeke n'a pas été touché, c'est son frein à main qui lui posait des difficultés. "A chaque fois que je l'actionne, la voiture cale", déclarait-il, avouant n'avoir "jamais travaillé aussi dur" pour parvenir au terme de la dernière spéciale sans perdre trop de temps.
- Neuville en embuscade -
Tout cela faisait les affaires de Thierry Neuville, actuellement 2e du championnat derrière Ogier et devant Tänak. "J'ai essayé de tout donner", affirmait le pilote belge, arrivé au terme de la 13e spéciale avec une voiture un peu cabossée. "Nous avons un bon choix de pneus cet après-midi, peut-être pas ce matin", estimait-il toutefois.
Les choses se présentent donc un peu mieux pour Hyundai après les ennuis d'alimentation rencontrés la veille sur les autos de Sébastien Loeb et de Dani Sordo qui les avaient relégués en fond de classement.
Mais l'écurie sud-coréenne a utilisé toutes les ficelles du règlement pour utiliser ces deux pilotes au meilleur service de Neuville en les intercalant dans l'ordre des départs entre ses principaux concurrents. "Ce n'est pas très drôle de conduire dans ce genre de situation mais nous devons le faire", constatait Loeb qui pointait samedi à la 10e place à plus de 22 minutes de Tänak.
Sébastien Ogier profitait des déboires des Toyota pour se rapprocher de la tête de la course. "Ce n'est pas une mauvaise journée", reconnaissait-il, un podium apparaissant désormais à sa portée. Il s'avouait toutefois un peu déçu de ses réglages pour les trois dernières spéciales de l'après-midi.
Son coéquipier chez Citroën, Esapekka Lappi, était lui solidement installé à la 5e position. "C'est vraiment positif, nous avons une bonne vitesse", s'est félicité le Finlandais, pas toujours chanceux depuis le début de la saison et son passage chez le constructeur français.
Autre victime de la journée, le Britannique Gus Greensmith qui, pour sa première apparition en WRC sur Ford, s'en tirait plutôt bien avec une 8e place samedi à la mi-journée. Mais il est sorti dans la 13e spéciale, est resté coincé dans un trou et n'a pu repartir.
Le rallye se conclura dimanche avec cinq autres spéciales, dont la dernière sera la Power Stage sur le célèbre parcours de Fafe et son saut spectaculaire.