Tour d'Italie: le grand saut de Carapaz

L'Equatorien Richard Carapaz remporte le Tour d'Italie le 2 juin 2019
L'Equatorien Richard Carapaz remporte le Tour d'Italie le 2 juin 2019 Tous droits réservés Luk BENIES
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De son village de naissance des hauts plateaux andins aux arènes antiques de Vérone, Richard Carapaz a fait un grand saut, à travers les siècles et les continents, pour signer la première grande victoire d'un coureur de son pays, l'Équateur, dans le cyclisme.

"C'est un sport qui existe à peine dans mon pays", disait au début du Giro le sosie de l'ancien coureur italien Claudio Chiappucci (présent plusieurs fois sur le podium du Giro et du Tour dans les années 1990).

Mais, au fur et à mesure de son aventure, les Équatoriens se sont passionnés, via la télévision et malgré le décalage horaire (7 heures), pour le parcours de ce robuste gaillard de 1,70 m pour 61 kilos qui a grandi près de la frontière colombienne.

En toutes circonstances, même après avoir perdu du temps sur incident mécanique, "Richie" a gardé son sang-froid. Attentif et lucide devant les médias, calme et déterminé en course, il a affiché une remarquable maîtrise à peine troublée par l'émotion de retrouver les siens, samedi, à la veille de l'arrivée.

"En Équateur, c'est un moment historique", confirme son épouse Tania, venue avec les deux enfants du couple, Santiago (5 ans) et Sofia (2 ans). Le président de la République Lenin Moreno y est allé de ses encouragements et félicitations pour l'enfant du Carchi, la région montagneuse située tout au nord du pays.

- Les heures de gloire du sport équatorien -

Exceptionnellement, la télévision publique a acquis in-extremis les droits de retransmission des deux dernières étapes, a rapporté le journal organisateur du Giro (la Gazzetta dello Sport). Jusqu'à présent, le sport équatorien avait triomphé seulement en tennis (Roland-Garros 1990 pour Anders Gomez), en athlétisme (deux médailles aux JO pour le marcheur Jefferson Perez en 1996 et 2008). Et, à l'échelle continentale, en football (Copa Libertadores pour la LDU Quito en 2008).

Originaire d'une famille modeste, dont la vente de lait représentait l'essentiel des revenus, le jeune Richie a travaillé aussi aux champs. "Quand j'étais adolescent, précise-t-il. Ma mère a eu un cancer et, pendant quelque temps, je me suis occupé des (trois) vaches".

S'il a eu son premier vélo à l'âge de 8 ans, c'est plus tard qu'il a commencé la compétition. A moins de 20 ans, il est le meilleur jeune du Tour du Guatemala. La même année, il gagne le titre espoirs (moins de 23 ans) des Jeux Panaméricains.

Stagiaire pendant l'été 2016 chez Movistar après sa formation en Colombie, il intègre en fin d'année l'équipe qui a pour chefs de file le Colombien Nairo Quintana (vainqueur du Giro 2014) et l'Espagnol Alejandro Valverde, champion du monde 2018.

Il apprend son métier la première année en découvrant la Vuelta. Il remporte sa première victoire l'année suivante (Tour des Asturies 2018) et se révèle surtout dans le Giro (vainqueur d'étape et 4e au classement final).

- "Nous sommes des gens humbles" -

Le meilleur reste à venir pour le coureur qui aime s'entraîner en très haute altitude, sur le volcan Chiles (4.723 m), aux 14 derniers kilomètres non goudronnés, et tire de cette habitude une solide carapace par rapport aux conditions météo.

Le meilleur ? Au moment de triompher dans la deuxième course cycliste du monde, Carapaz choisit la simplicité. A ceux qui lui prêtent un surnom flatteur, "la locomotive de Carchi", il répond: "Je suis Richie, un point c'est tout." "Nous sommes des gens humbles", appuie son épouse.

La fête du retour est déjà programmée. La famille prévoit de lui préparer son plat préféré, le cochon d'Inde grillé accompagné de pommes de terre et haricots. A côté des cérémonies officielles et de la reconnaissance des enfants et adolescents de l'école de cyclisme qui porte son nom.

"Je veux être un exemple pour ces jeunes", a déclaré le vainqueur du Giro, un brin sentencieux. "Les rêves sont faits pour être accomplis".

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