La haine s'acharne sur Latifa Ibn Ziaten, mère d'un soldat tué par Merah

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Par Joël Chatreau
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Les murs de sa maison, près de Rouen, viennent d'être souillés par des menaces de mort et des attaques antisémites. La Française Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime du tueur islamiste Mohammed Merah, est sous le choc mais une fois de plus, elle fait face, elle "restera debout".

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La haine reste là, tapie dans l'ombre, et rien n'y fait, elle ressurgit à un moment ou à un autre. Sept ans après l'assassinat de son fils par le djihadiste français Mohammed Merah à Toulouse, Latifa Ibn Ziaten (en photo ci-dessous) vient d'être directement ciblée par cette haine. Plusieurs murs de sa maison, située près de Rouen, en Normandie, ont été souillés par des menaces de mort, des inscriptions antisémites et à la gloire de Merah, qui avait tué trois militaires, un professeur d'une école juive et trois enfants en mars 2012.

"Vive Merah", peut-on notamment lire, ou encore "C'est bientôt à toi salle juif" : dans une menace aussi odieuse, une faute d'orthographe paraît banale, mais en revanche, la stupidité de son ou de ses auteurs atteint un summum. Latifa Ibn Ziaten est française d'origine marocaine; elle est musulmane, comme l'était d'ailleurs son fils, Imad Ibn Ziaten, qui était fier de servir la France comme sous-officier du 1er Régiment du train parachutiste; dans l'après-midi du 11 mars 2012, Mohammed Merah, radicalisé, fanatisé, l'avait exécuté de sang-froid d'une balle dans la tête.

"En mémoire de mon fils Imad (...) Je resterai debout"

Latifa Ibn Ziaten se dit "sous le choc". "Une nouvelle fois, je suis prise pour cible", a-t-elle d'abord écrit sur son compte Twitter, annonçant avoir déposé plainte et espérant que "les coupables seront retrouvés et punis de leur acte haineux". Dans un deuxième message, elle affirme qu'elle "restera debout" :

Son avocate, Me Samia Maktouf, indique qu'elle "ne se sent pas en sécurité" et demande que sa cliente dispose d'une protection à son domicile, en plus de celle dont elle bénéficie lors de ses déplacements.  

A 59 ans, la mère de la première victime de Merah, courageuse, digne, tenace, ne cesse de se battre contre la radicalisation au sein de l'islam en France; elle a fondé une association pour aller au devant des adolescents et jeunes adultes musulmans dans les quartiers défavorisés.

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