Preneur d'aide étrangère pour attaquer ses rivaux, Trump suscite un tollé

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 13 juin 2019
Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 13 juin 2019 Tous droits réservés MANDEL NGAN
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Par AFP
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Donald Trump était jeudi assailli par les critiques, y compris dans son camp, pour avoir affirmé qu'il était prêt à accepter des informations compromettantes d'une puissance étrangère sur ses rivaux, malgré la tempête judiciaire déclenchée par les contacts entre son entourage et Moscou en 2016.

"Honteux", "choquant", "une erreur"... Les déclarations du président américain ont alimenté les appels des démocrates favorables à l'ouverture d'une procédure de destitution, mais aussi les critiques de proches alliés républicains.

Interrogé mercredi par la chaîne ABC pour savoir s'il accepterait des informations compromettantes sur ses adversaires, venues par exemple de Russie ou de Chine, ou alors les transmettrait au FBI, le président américain a répondu qu'il ferait probablement "les deux".

"Mes réponses sont rarement mises en avant dans leur intégralité par les médias infox", s'est-il défendu jeudi sur Twitter.

Dans un surprenant parallèle, le locataire de la Maison Blanche, qui visera un deuxième mandat en novembre 2020, a par ailleurs souligné qu'il était en contact avec des dirigeants étrangers, comme la reine Elizabeth II ou le président français Emmanuel Macron, "tous les jours".

"Devrais-je immédiatement appeler le FBI pour leur rendre compte de ces appels et de ces rencontres?", a-t-il ironisé. "C'est ridicule!"

Donald Trump était initialement interrogé sur son fils aîné, Donald Trump Junior, qui lors de la campagne présidentielle de 2016 avait participé à une réunion avec des personnes qu'il pensait mandatées par Moscou, et qui lui avaient promis des informations compromettantes sur la candidate démocrate Hillary Clinton.

Cette rencontre et d'autres contacts entre des membres de son équipe et des Russes ont intéressé le procureur spécial Robert Mueller, qui après pratiquement deux ans d'enquête a mis en évidence l'ingérence de Moscou dans la présidentielle de 2016.

- "Plus bas que jamais" -

M. Mueller a toutefois conclu qu'il n'y avait pas eu d'entente entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. Mais il ne l'a pas blanchi de soupçons d'entrave à la justice.

Ces conclusions, publiées fin avril, ont provoqué une avalanche d'appels à ouvrir une procédure de destitution contre Donald Trump chez les candidats démocrates à la présidentielle de 2020.

Mais ces voix sont restées jusqu'ici minoritaires à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, où devrait être déclenchée une telle procédure.

Les dernières déclarations du milliardaire pourraient toutefois grandement compliquer la tâche de sa présidente, Nancy Pelosi, qui fait barrage contre une procédure de destitution qu'elle juge très impopulaire, en plus d'être probablement vouée à l'échec dans un Sénat républicain.

Deuxième dans la course à l'investiture démocrate, Bernie Sanders a appelé la Chambre à "déclencher immédiatement une enquête en vue d'une destitution".

"Il est temps de destituer Trump", a renchéri la troisième dans les sondages, la sénatrice progressiste Elizabeth Warren.

En tête de ces enquêtes d'opinion, l'ancien vice-président Joe Biden, n'appelle pas pour l'instant à dégainer cette option mais il a dénoncé les propos de Donald Trump: "C'est une menace contre notre sécurité nationale".

Donald Trump s'est aussi défendu jeudi en accusant de nouveau l'enquête Mueller d'être "une chasse aux sorcières bidon" dirigée par les démocrates.

Certains alliés ont saisi cette perche présidentielle, comme Lindsey Graham, qui a tenté de faire retomber une partie de l'indignation sur les démocrates en les accusant de s'être servis d'informations fournies par un Britannique, Christopher Steele, en 2016.

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Mais ce farouche défenseur du président a aussi publiquement déploré une "erreur" du milliardaire.

"Face à quoi que ce soit de valeur, de l'argent ou des informations sur votre rival" offert par un pays étranger, "la bonne réponse est +non+", a affirmé M. Graham.

Critique régulier du président, le sénateur républicain Mitt Romney a souligné qu'il devrait être "impensable" pour tout candidat d'accepter de telles données.

Mais ces reproches n'ont toutefois pas poussé au consensus au Sénat, où l'adoption d'un projet de loi démocrate qui obligerait les candidats à signaler toute tentative d'ingérence étrangère dans les élections a échoué, sous l'opposition de républicains.

"Nous sommes tombés aujourd'hui plus bas que jamais, au Sénat, au parti républicain et dans notre démocratie", a réagi le chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer.

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"Quelle honte que nos collègues républicains fassent le dos rond alors qu'ils savent que ce que fait" Donald Trump "nuit gravement à la démocratie".

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