Lionel Messi "amer" de sa première période ratée, Angel Di Maria "passé inaperçu"... L'Argentine navigue en plein doute après sa défaite d'entrée lors de la Copa America face à la Colombie (2-0) à Salvador.
Les joueurs de l'Albiceleste ont encaissé deux buts en seconde période, alors que, paradoxalement, ils avaient haussé leur niveau de jeu après quarante-cinq premières minutes insipides.
"La deuxième période a été digne de l'Argentine", a rassuré le sélectionneur argentin Lionel Scaloni, à l'issue d'un match où les errements collectifs ont été soulignés par des faillites individuelles, à l'instar d'Angel Di Maria.
"Nous avons fait les ajustements nécessaires et nous avions la possession du ballon mais la Colombie, qui est une bonne équipe, nous a surpris en contre au moment où on jouait le mieux", a-t-il ajouté.
Rien de catastrophique pour le technicien, qui affirme que "le plus important est de garder les bons résultats et de corriger les erreurs commises".
Sauf qu'à cette défaite d'entrée dans une compétition qui échappe à l'Argentine depuis 26 ans, s'agrègent plusieurs statistiques qui en disent long sur le moral des troupes: les Cafeteros colombiens ont ainsi battu les Bleu Ciel et Blanc pour la première fois en Copa America depuis 20 ans. Et l'Argentine n'avait pas perdu son premier match dans cette compétition depuis 40 ans.
- "Equipe en formation" -
"Nous sommes amers", a commenté la superstar Lionel Messi, qui a tout gagné avec Barcelone mais qui bute inlassablement sur un plafond de verre en sélection, à l'image des deux dernières finales de la Copa America (2015, 2016), perdues aux tirs au but contre le Chili. Sans oublier la défaite en 8e de finale du Mondial-2018 face à la France.
"Nous ne voulions évidemment pas commencer comme ça, mais il est maintenant temps de relever la tête et de continuer", a affirmé le quintuple Ballon d'Or. "Je pense que ce groupe est prêt à relever ce défi."
Des propos volontaristes appuyés par ceux de son coéquipier en sélection, le joueur du Paris SG Leandro Paredes, qui a insisté sur la "bonne" seconde période des siens, "une équipe en pleine croissance" qui doit toutefois s'"améliorer".
La presse argentine, elle, a ressassé la première période ratée: "Erreurs grossières. Regards perdus. L'équipe de Lionel Scaloni était dans la plus pure perplexité au départ", a ainsi relevé le journal Clarin. Ce dernier en a profité pour commenter les mauvaises performances individuelles, avec en tête celle d'un autre Parisien, Angel Di Maria, qui "n'a pas attaqué", n'a "pas été productif" et est "passé inaperçu".
Pour autant, a commenté dans la presse "Coco" Basile, le dernier sélectionneur argentin à avoir remporté un titre (la Copa America 1993), "ce n'est pas le moment d'émettre des jugements hâtifs".
"On peut voir que l'Argentine est une équipe en formation. Nous devons attendre un peu plus longtemps. On voit qu'il manque du temps de travail, parce qu'il n'y avait ni agressivité ni intensité dans la pression", a-t-il poursuivi, insistant sur le fait qu'il "reste du temps pour corriger certains aspects" avant le prochain match.
Du temps, oui, mais peu: les Argentins joueront leur deuxième match contre le Paraguay à Belo Horizonte, mercredi.