Guatemala: élections générales et premier tour de la présidentielle

Un bureau de vote à San Juan Sacatepequez dans le sud du Guatemala, le 16 juin 2019
Un bureau de vote à San Juan Sacatepequez dans le sud du Guatemala, le 16 juin 2019 Tous droits réservés JOHAN ORDONEZ
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Les bureaux de vote ont ouvert dimanche au Guatemala pour des élections générales et le premier tour de la présidentielle dont la campagne a été marquée par l'exclusion de la compétition d'une figure de la lutte anticorruption et des menaces de mort.

Huit millions de Guatémaltèques sont appelés à élire leurs 160 députés, 340 maires et 20 représentants au Parlement centro-américain. Mais c'est l'élection du chef de l'Etat pour un mandat de cinq ans qui focalise l'intérêt dans un pays en proie à la corruption, la violence et la misère.

Des centaines d'électeurs ont fait dès l'ouverture à 7H00 locales (13H00 GMT) calmement la queue devant les bureaux de vote, qui fermeront à 18H00 locales (00H00 GMT) et devant lesquels des vendeurs ambulants proposent boissons et nourriture sur le pouce.

Quarante mille policiers ont été moblisés pour assurer la sécurité des bureaux de vote et tout se déroulait normalement dimanche en milieu de journée dans la plus grande partie du Guatemala. Cependant, le scrutin a été suspendu dans une commune de l'est du pays, où les réseaux de trafiquants de drogue sont très présents, en raison de menaces de mort contre les autorités électorales, a indiqué le ministre de l'Intérieur Enrique Degenhart.

Aucun des 19 candidats en lice pour succéder au président sortant Jimmy Morales n'est en mesure d'emporter dimanche 50% des suffrages et les deux candidats arrivés en tête s'affronteront lors d'un second tour le 11 août.

Alors qu'elle figurait parmi les favoris, Thelma Aldana, une ancienne juge anticorruption et ex-procureure générale, a été évincée début avril par la justice après des plaintes d'adversaires politiques sur de présumés détournements alors qu'elle était à tête du parquet guatémaltèque, de 2014 à 2018.

Pour l'Alliance pour les réformes, qui réunit une quarantaine d'organisations de la société civile, l'exclusion de Thelma Aldana a été décidée "manifestement en représailles des enquêtes pour corruption qu'elle a menées contre le président (Morales), sa famille et des membres de son parti politique". Une enquête vise notamment le président sortant sur le financement de sa campagne de 2015.

- Climat de violence politique -

Menacée de mort, l'ancienne magistrate s'est d'abord réfugiée au Salvador voisin, avant de fuir aux Etats-Unis.

Autre symptôme du climat de violence politique qui a prévalu tout au long de la campagne, le procureur du tribunal électoral Oscar Schaad a lui aussi quitté le pays "afin d'assurer (sa) sécurité et celle de (sa) famille en raison de menaces précises", quatre jours à peine avant le scrutin.

Les derniers sondages placent en tête la socio-démocrate Sandra Torres, ex-épouse de l'ancien chef de l'Etat Alvaro Colom (2008-2012), dont elle a divorcé en 2011 afin de pouvoir postuler à l'élection présidentielle.

"Je suis optimiste (...) Je serai la première femme présidente" du Guatemala, a-t-elle dit après avoir glissé son bulletin dans l'urne dimanche matin dans un bureau de vote de la capitale.

Selon les enquêtes d'opinion, Mme Torres serait cependant battue au second tour par les concurrents qui la talonnent : Alejandro Giammattei (droite), dont c'est la quatrième candidature, ainsi que, pour certains sondages, par Roberto Arzu, fils de l'ancien président Alvaro Arzu (1996-2000), aujourd'hui décédé.

Le Dr. Alejandro Giammattei a pour sa part critiqué une élection frappée d'"irrégularité" en raison de l'éviction de plusieurs candidats par la justice.

Dans un contexte de corruption endémique, 59% des 17,7 millions de Guatémaltèques vivent dans la pauvreté en dépit d'une économie florissante avec un PIB en progression de 3,1% en 2018.

L'émigration chaque année de plusieurs dizaines de milliers de Guatemaltèques pour fuir violence et misère se poursuit. Les transferts d'argent des quelque 1,5 million d'émigrés aux Etats-Unis sont l'un des principaux moteurs économiques du pays. Ils ont atteint l'année dernière le chiffre record de 9,3 milliards de dollars.

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