Présidentielle au Guatemala : 2nd tour le 11 août entre les candidats de droite et social-démocrate

Des électeurs guatémaltèques font la queue dans un bureau de vote à San Juan Sacatepequez, le 16 juin 2019
Des électeurs guatémaltèques font la queue dans un bureau de vote à San Juan Sacatepequez, le 16 juin 2019 Tous droits réservés JOHAN ORDONEZ
Par AFP
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Les Guatémaltèques voteront le 11 août pour départager au second tour de la présidentielle la candidate sociale-démocrate Sandra Torres, arrivée en tête lors du scrutin de dimanche, et le candidat de droite Alejandro Giammattei, selon les résultats de la quasi totalité des bureaux de vote publiés lundi par les autorités électorales.

Mme Torres a recueilli 25,67% des suffrages tandis que le M. Giammattei, médecin de formation, a obtenu 13,93% des voix, a annoncé le Tribunal suprême électoral.

Huit millions de Guatémaltèques étaient appelés à élire dimanche 160 députés, 340 maires et 20 représentants au Parlement centro-américain, mais c'est l'élection du chef de l'Etat, avec 19 candidats en lice, qui a focalisé l'intérêt du pays.

La campagne électorale a été marquée par l'exclusion de la compétition d'une figure de la lutte anticorruption et par des menaces de mort. La journée de vote, quant à elle, a permis l'arrestation à la sortie des urnes d'un ancien général accusé de génocide et recherché depuis huit ans.

- "Incidents isolés" -

Seuls quelques "incidents isolés" ont émaillé le scrutin, selon le Tribunal suprême électoral. Le scrutin a notamment été suspendu dans une commune de l'est du pays, où les réseaux de trafiquants de drogue sont très présents, en raison de menaces de mort contre les autorités électorales locales, a indiqué le ministre de l'Intérieur Enrique Degenhart.

L'ancien général Luis Mendoza, accusé d'avoir participé au génocide d'indiens de la communauté mayas-ixiles durant la guerre civile qui a ensanglanté le Guatemala de 1960 à 1996 et recherché par la justice depuis 2011, a été arrêté après avoir voté à Salama (55 km au nord de la capitale Guatemala).

Alors qu'elle figurait parmi les favoris pour succéder au président sortant Jimmy Morales, Thelma Aldana, une ancienne juge anticorruption et ex-procureure générale, a été évincée début avril par la justice après des plaintes d'adversaires politiques sur de présumés détournements alors qu'elle était à tête du parquet guatémaltèque, de 2014 à 2018.

Pour l'Alliance pour les réformes, qui réunit une quarantaine d'organisations de la société civile, l'exclusion de Thelma Aldana a été décidée "manifestement en représailles des enquêtes pour corruption qu'elle a menées contre le président (Morales), sa famille et des membres de son parti politique". Une enquête vise notamment le président sortant sur le financement de sa campagne de 2015.

- Climat de violence politique -

Menacée de mort, l'ancienne magistrate s'est d'abord réfugiée au Salvador voisin, avant de fuir aux Etats-Unis.

Autre symptôme du climat de violence politique qui a prévalu tout au long de la campagne, le procureur du tribunal électoral Oscar Schaad a lui aussi quitté le pays "afin d'assurer (sa) sécurité et celle de (sa) famille en raison de menaces précises", quatre jours à peine avant le scrutin.

Les derniers sondages plaçaient en tête la sociale-démocrate Sandra Torres, ex-épouse de l'ancien chef de l'Etat Alvaro Colom (2008-2012), dont elle a divorcé en 2011 afin de pouvoir postuler à l'élection présidentielle.

"Je suis optimiste (...) Je serai la première femme présidente", a-t-elle dit après avoir glissé son bulletin dans l'urne dimanche dans un bureau de vote de la capitale.

Selon des enquêtes d'opinion, Mme Torres pourrait cependant être battue au second tour par Alejandro Giammattei, dont c'est la quatrième candidature. Une telle inversion des positions est pourtant jugée peu probable par le politologue Luis Linares, consulté par l'AFP : "la différence (entre les deux candidats) est très importante, près de 12%", souligne-t-il.

Dans un contexte de corruption endémique, 59% des 17,7 millions de Guatémaltèques vivent dans la pauvreté en dépit d'une économie florissante avec un PIB en progression de 3,1% en 2018.

L'émigration chaque année de plusieurs dizaines de milliers de Guatémaltèques pour fuir la violence et la misère se poursuit. Les transferts d'argent des quelque 1,5 million d'émigrés aux Etats-Unis, qui ont atteint l'année dernière le chiffre record de 9,3 milliards de dollars, sont l'un des principaux moteurs économiques du pays.

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