Gou cède les commandes de Foxconn pour briguer la présidence de Taïwan

Terry Gou, le fondateur de Foxconn, lors d'une conférence de presse à Nouveau Taipei, le 21 juin 2019
Terry Gou, le fondateur de Foxconn, lors d'une conférence de presse à Nouveau Taipei, le 21 juin 2019 Tous droits réservés Sam YEH
Par AFP
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Terry Gou, patron du géant technologique Foxconn, a annoncé vendredi son intention de céder les commandes du groupe à un comité pour se consacrer à la course à la présidence de Taïwan.

Ce capitaine d'industrie, personnalité la plus riche de l'île, dirige depuis plus de 40 ans Foxconn, société dont la raison sociale officielle est Hon Hai Precision Industry. Fondateur de cette firme, il l'a hissée au rang de plus grand assembleur mondial d'appareils électroniques dont la gamme d'Apple.

"J'ai choisi de prendre mes distances par rapport à Hon Hai et il a été décidé que les activités du groupe seraient confiées à une équipe de neuf personnes dans un comité opérationnel", a-t-il déclaré devant les actionnaires.

"J'ai une grande confiance en eux. Je crois que chaque actionnaire peut être sûr qu'ils feront mieux que moi", a-t-il ajouté.

Foxconn produit entre autres les iPhone de l'Américain Apple de même que des appareils pour d'autres marques internationales comme le Chinois Huawei.

Le départ de M. Gou intervient à un moment délicat pour le géant, particulièrement vulnérable aux retombées de la guerre commerciale sino-américaine et aux tarifs douaniers punitifs que s'imposent les deux pays.

Ses principales usines et investissements se trouvent en effet en Chine continentale - où le groupe est le plus important employeur privé avec plus d'un million de salariés -, mais beaucoup des gadgets électroniques qu'il fabrique sont vendus aux Etats-Unis.

M. Gou aime mettre en avant sa proximité avec le président américain Donald Trump. Pour lui plaire, il avait annoncé il y a deux ans un investissement de 10 milliards de dollars afin de construire un site de fabrication d'écrans plats dans le Wisconsin, avec à la clé 13.000 créations d'emplois.

En butte à un environnement économique moins favorable, Foxconn avait dit début 2019 revoir son projet avant de le remettre en selle sous la pression de M. Trump.

Les travaux avancent comme prévu et la production devrait démarrer fin 2020, selon la compagnie qui a procédé ces dernières années à une série d'investissements, d'Inde au Japon où Hon Hai/Foxconn s'est emparé en 2016 du fleuron Sharp, pionnier des écrans à cristaux liquides (LCD).

- Rapprochement avec Pékin -

Terry Gou, 68 ans, avait fait part de ses ambitions politiques en avril, déclarant sa candidature à la primaire du parti Kuomintang (KMT) en vue de l'élection présidentielle qui aura lieu en janvier 2020.

Son plus grand rival dans la course à l'investiture est Han Kuo-yu, un maire populiste qui a rassemblé ces derniers mois des foules immenses.

Le vainqueur de la primaire, dont le nom devrait être connu en juillet, affrontera la présidente Tsai Ing-wen, issue du Parti progressiste démocratique (PPD), traditionnellement pro-indépendance.

La Chine considère Taïwan comme une partie intégrante de son territoire, mais Mme Tsai refuse de reconnaître l'appartenance de son pays à une "Chine unique". Et depuis son élection en 2016, Pékin a coupé toute communication avec son gouvernement, intensifié les manoeuvres militaires et débauché des alliés diplomatiques de l'île.

Face à elle, MM. Gou et Han, qui veulent tous deux renouer avec Pékin, sont jugés par leurs détracteurs trop proches des dirigeants chinois. Des craintes de conflit d'intérêts pèsent en outre sur la candidature du patron de Foxconn, du fait des investissements de son groupe.

La formidable réussite de M. Gou, devenue légendaire à Taïwan, reflète l'histoire du pays et son succès économique phénoménal.

Il est né en 1950 à Taipei de parents qui avaient fui la Chine après la prise du pouvoir des communistes sur le continent en 1949, à l'issue de la guerre civile chinoise.

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Il a ensuite financé ses études avec des petits boulots et démarré ses affaires en 1974, fabriquant d'abord des pièces de téléviseurs avec des fonds de 100.000 dollars taïwanais (2.855 euros au cours actuel) apportés par sa mère, avant de se tourner vers les ordinateurs. Jusqu'à devenir le plus gros sous-traitant de la planète.

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