MMA: la légalisation en marche

Bertrand Amoussou, président de la Commission française du MMA (CFMMA), à Paris, le 3 octobre 2013
Bertrand Amoussou, président de la Commission française du MMA (CFMMA), à Paris, le 3 octobre 2013 Tous droits réservés FRED DUFOUR
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Bientôt des compétitions de MMA en France. Après des années de résistance, le processus de légalisation du Mixed Martial Arts connaît un tournant majeur, avec le lancement lundi d'un appel à candidatures auprès des fédérations pour abriter ce sport de combat extrême.

La question de la réglementation du MMA, qui associe plusieurs disciplines et permet coups de pied, poing, genou et coude, ainsi que des coups au sol, des étranglements et des clés, est un vieux serpent de mer, la France étant le dernier grand pays à interdire l'organisation d'épreuves sur son sol. Difficile pourtant de nier le phénomène: avec près de 40.000 pratiquants estimés dans des centaines de clubs, le MMA est déjà bien enraciné malgré l'absence d'une fédération agréée et de formateurs diplômés.

La France fait ainsi figure d'exception alors que ce sport a pris une dimension mondiale sous l'impulsion de la puissante ligue professionnelle américaine, l'Ultimate Fighting Championship (UFC), rachetée en 2016 pour près de 4 milliards de dollars.

"La pratique du MMA au moins au niveau amateur est une réalité en France et se développe notamment vers des publics jeunes et féminins. On ne peut plus occulter cette réalité, il faut pouvoir l'encadrer et la structurer. Par ailleurs, la pratique professionnelle existe et elle est réglementée dans la quasi-totalité des autres Etats", justifie le ministère des Sports, interrogé par l'AFP.

Un revirement spectaculaire par rapport à l'ancien secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard, qui avait pris en octobre 2016 un arrêté interdisant clairement toute compétition, malgré un rapport parlementaire prônant une légalisation progressive. Mais après l'élection d'Emmanuel Macron, l'ancienne ministre des Sports Laura Flessel avait amorcé le tournant, dans lequel s'inscrit Roxana Maracineanu, la ministre actuelle.

- Six fédérations candidates -

Avec le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt (AMI), les choses vont s'accélérer. Les fédérations pourront remettre d'ici la mi-septembre leurs dossiers qui seront étudiés par un jury de personnalités qualifiées et indépendantes, chargé de donner un avis à la ministre. La fédération choisie obtiendra à partir du 1er janvier 2020 une délégation pleine et entière pendant deux ans sur les volets amateur et professionnel.

Selon une source proche du dossier, cinq fédérations délégataires sont candidates pour accueillir le MMA: kick boxing et muay thaï, karaté, lutte, judo, boxe française, ainsi qu'une fédération affinitaire: la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).

Pour les acteurs du MMA en France, c'est donc bientôt la fin d'une très longue attente.

"Le lancement de l'AMI est un message fort, on touche au but", a déclaré à l'AFP Bertrand Amoussou, président de la Commission française du MMA (CFMMA), qui fait figure de pionnier du MMA en France.

Celui qui est également membre du Board de la Fédération internationale du MMA (IMMAF) met cependant en garde contre toute velléité d'édulcorer les règles de la discipline.

- "Spécificité à respecter" -

"Il faut que la spécificité du MMA soit respectée, a-t-il affirmé. C'est tout l'enjeu. C'est la règle qui fait la discipline. Si vous changez un point de règlement, ce n'est plus le même sport. Il faut donc prendre en compte tout le travail au sol et les frappes au sol, ainsi que l'enceinte fermée (l'octogone, ndlr), qui permet de contenir les athlètes à l'intérieur de la surface de combat. Dans un sport de percussion avec préhension et projection, il faut un espace fermé pour ne pas avoir d'accident."

Le ministère des Sports, interrogé par l'AFP, indique qu'"il n'y a pas de restriction a priori sur le cadre et les règles. Il faut s'inscrire dans l'environnement international de la pratique, sinon ce n'est plus du MMA, mais aussi tenir compte des enjeux de sécurité et s'adapter aux différents publics concernés."

L'UFC est de son côté déjà dans les starting-blocks et n'attend que le feu vert des autorités françaises pour s'implanter dans l'Hexagone.

"Il y a un gros marché pour les fans de MMA en France, c'est un pays très important, un pays riche et influent sur la scène internationale, a assuré à l'AFP Lawrence Epstein, le directeur général de l'UFC. On est très excité à l'idée de pouvoir venir en France, qui possède une longue tradition des arts martiaux. Après la légalisation de ce sport, nous espérons organiser plusieurs évènements par an en France et à Paris".

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